Retraites : la FSU attachée au minimum de pension dans la fonction publique
Le minimum de pension protège les revenus futurs d’un fonctionnaire territorial sur deux, souvent des femmes mal payées qui viennent du privé, et il ne freine pas la poursuite d’activité...
PARIS, 5 mai 2010 (AFP)
mercredi 5 mai 2010, par AFP
Le minimum de pension protège les revenus futurs d’un fonctionnaire territorial sur deux, souvent des femmes mal payées qui viennent du privé, et il ne freine pas la poursuite d’activité, a averti mercredi la FSU après une séance de concertation au ministère du Travail.
Le minimum de pension de la fonction publique est présenté par le ministère "comme incitant à un départ précoce alors qu’il n’est qu’un filet de secours pour la moitié des fonctionnaires territoriaux et une partie de ceux de l’Etat et l’hospitalière", a souligné le syndicat dans un communiqué.
La fonction publique territoriale emploie 1,7 million d’agents dans les communes, départements et régions.
"Les personnes concernées sont souvent des poly-pensionnés, qui ont d’abord travaillé dans le privé puis dans la territoriale, après une coupure pour raison familiale ou des difficultés personnelles", a indiqué à l’AFP Didier Horus, secrétaire national de la FSU.
"Leur carrière de fonctionnaire est en général courte, leur salaire encore bas, et ils ont plutôt intérêt à la poursuivre", a-t-il ajouté.
Proportionnel à la durée de cotisation, le minimum de pensionde la fonction publique ne représente, pour vingt ans de carrière publique, que 60% d’un minimum fixé à 1.067 euros à horizon du 1er janvier 2013, selon M. Horus.
Selon la délégation FSU reçue au ministère mardi, ce dernier ne dispose pas d’élément permettant d’affirmer que ceminimum décourage la poursuite d’activité après 60 ans, sa forte progressivité protégeant plutôt les fonctionnaires privés d’avancement pour cause de carrière courte.
"Vous avez des instituteurs ayant travaillé dans le privé jusqu’à 40 ans, ou des femmes de ménage venues à laterritoriale après des boulots de vendeuses et une coupure pour élever un enfant", a expliqué Elizabeth Labaye (FSU).
"Il faudrait au contraire des reconstitutions de carrière pour encourager ces fonctionnaires à poursuivre leur activité", a-t-elle ajouté.
"La plupart despersonnes qui partent avec le minimum de pension n’ont pas 35 à 40 ans de cotisation, un rapport de la cour des comptes de 2003 parlait d’une moyenne de 30 ans", a indiqué Anne Feray, secrétaire nationale de la FSU.
"La retraite de ces personnes est en fait calculée sur leurs plus mauvais trimestres dans le privé. Nous proposons donc un système d’écrètage pour atténuer l’impact de ces mauvaises années", a ajouté Mme Feray.