Retraites : Delevoye ne privilégie pas l’application de la réforme aux seuls nouveaux entrants
Le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye a déclaré mardi que l’option consistant à appliquer la réforme en cours d’élaboration aux seuls nouveaux entrants, comme Emmanuel Macron a semblé le suggérer lundi, est sur la table mais n’est pas celle que je privilégie à titre personnel.
mardi 29 octobre 2019, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Retraites : Delevoye ne privilégie pas l’application de la réforme aux seuls nouveaux entrants
"Je comprends tout à fait quelqu’un qui est à EDF, à la RATP ou à la SNCF, qui a 48 ou 50 ans, et qui proteste. Et donc il faut qu’on trouve une solution intelligente. Il est rentré avec un pacte avec la Nation, on lui a dit +vous allez travailler dans cette entreprise voilà vos droits+. Sans doute il ne faut pas tout bousculer pour lui", a déclaré lundi le chef de l’État à l’antenne de RTL.
Appelant à "donner le temps à la transition", il a ajouté : "Mais, est-ce que le gendarme que j’embauche demain, je peux pas dire +il rentre dans le nouveau système lui+ ?".
Appelée "clause grand-père", la piste consistant à réserver les effets de la réforme des retraites aux seuls nouveaux entrants ne recueille pas les faveur de M. Delevoye "parce que je crois que ce que l’on fait pour les uns, il faut le faire pour les autres", a-t-il déclaré sur le plateau de France 2.
"Quand vous parlez de revisiter le contrat avec la nation, c’est pour l’ensemble de la fonction publique", a-t-il poursuivi, reconnaissant que ce serait une "injustice" d’appliquer "brutalement" la réforme par exemple aux enseignants. "Il faut mettre des mesures d’accompagnement pour pouvoir faire en sorte qu’il yait un nouveau contrat avec les enseignants avec une revalorisation de leur rémunération ", a-t-il développé.
"Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la société qui est concernée : comment on se comporte avec les 70% de salariés du privé, comment on se comporte avec les 10% d’indépendants ? Et il y a un chemin pour chaque profession, pour chaque statut, y compris pour les régimes spéciaux", a ajouté le haut-commissaire.
Interrogé sur la grève interprofessionnelle prévue le 5 décembre à l’appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires, il a reconnu ne pas se "faire d’illusion : la grève aura lieu". "Si c’est pour dire +nous avons un contrat et nous estimons qu’il y a rupture de contrat+ avec une perception de souffrance par rapport à ça, alors je dis +j’entends ça+", a-t-il tempéré, appelant à la poursuite de la concertation sur les aménagements dans letemps pour les régimes spéciaux.
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