Partage de la valeur (participation, intéressement, PEE, PERECO) : les entreprises de 11 à 49 salariés concernées dès le 1er janvier 2025

À ce jour les entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas tenues de mettre en place un dispositif de partage de la valeur. À compter du 1er janvier 2025, la donne va changer, le partage de la valeur entre en piste.

vendredi 22 décembre 2023, par Denis Lapalus

Partage de la valeur obligatoire à compter du 1er janvier 2025

La Loi du 29 novembre 2023 portant transposition de l’accord national interprofessionnel relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise a été publiée au Journal Officiel (JORF n° 0277 du 30 novembre 2023). La loi transpose l’accord national interprofessionnel (ANI) sur le partage de la valeur en entreprise, conclu en février 2023 entre les syndicats et le patronat. Cet accord vise à mieux associer les salariés aux performances des entreprises, notamment dans les PME.

30 juin 2024 : entreprises de moins de 50 salariés

les entreprises de moins de 50 salariés pourront mettre en place à titre volontaire un dispositif de participation de branche ou d’entreprise pouvant être moins favorable que la formule légale. D’ici le 30 juin 2024, les branches professionnelles devront ouvrir une négociation en ce sens. Actuellement, les accords de participation dérogatoires doivent garantir des avantages au moins équivalents à la formule légale ;

1er janvier 2025 : obligation pour les entreprises de plus de 11 salariés

À partir du 1er janvier 2025, les entreprises de 11 à 49 salariés devront mettre en place au moins un dispositif de partage de la valeur dès lors qu’elles sont profitables (bénéfice net fiscal d’au moins 1% de leur chiffre d’affaires pendant trois exercices consécutifs). Il pourra s’agir d’un dispositif de participation ou d’intéressement ou d’un plan d’épargne salariale (notamment un plan d’épargne retraite d’entreprise collectif (Pereco) interentreprises) ou d’une prime de partage de la valeur (PPV). Les entreprises déjà couvertes par un dispositif de partage, les entreprises individuelles et les sociétés anonymes à participation ouvrière (SAPO) sous certaines conditions ne sont pas concernées. Les députés ont étendu cette obligation aux entreprises de l’économie sociale et solidaire (associations, mutuelles, coopératives).

Ces dispositions sont mises en place à titre expérimental pour cinq ans. Un bilan et un suivi annuel de ces expérimentations seront réalisés par le gouvernement.

Partage de la valeur

Tous les salariés des entreprises peuvent bénéficier de ces dispositifs du partage de la valeur :

1️⃣ La participation

La participation est également dispositif d’épargne salariale, elle prévoit la redistribution au profit des salariés d’une partie des bénéfices qu’ils ont contribué, par leur travail, à réaliser dans l’entreprise. À la différence de l’intéressement, elle est obligatoire pour toutes les entreprises qui emploient plus de 50 salariés par mois, au cours des cinq dernières années, quelles que soient la nature de leur activité et leur forme juridique. De même, elle est instaurée par voie d’accord entre l’entreprise et les salariés ou leurs représentants.

2️⃣ L’intéressement

L’intéressement est un dispositif d’épargne salariale, facultatif, permet aux salariés de recevoir une prime proportionnelle aux résultats ou aux performances de leur entreprise. Il est mis en place au sein de celle-ci via un accord entre l’entreprise et les salariés ou leurs représentants. Actuellement, toutes les entreprises, quels que soient leur forme juridique, leur nombre de salariés ou leur domaine d’activité, peuvent le mettre en place.

3️⃣ La prime de partage de la valeur (PPV)

Ex prime Macron, la Prime de Partage de la Valeur (PPV) permet aux employeurs de verser à leurs salariés, sous condition de revenus, une prime exonérée de toutes cotisations sociales dans la limite de 3.000 euros, et jusqu’à 6.000 euros pour les entreprises ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation. Facultative, elle peut être mise en place tous les ans et dépend d’une décision prise par l’employeur ou d’un accord d’entreprise, quel que soit la taille de celle-ci.

4️⃣ L’actionnariat salarié

L’actionnariat salarié permet aux salariés de souscrire à des actions dans l’entreprise à un prix préférentiel. Ce dispositif concerne toutes les sociétés par actions, qu’elles soient cotées en bourse ou non. Tous les salariés de l’entreprise peuvent en bénéficier. Toutefois, une condition d’ancienneté de 3 mois maximum peut être exigée.

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