Pourquoi faut-il se dépêcher de souscrire un PER au nom de son enfant mineur avant la fin 2023 ?
Le projet de loi de finances 2024 viserait à mettre un terme à la souscription possible d’un PER aux enfants mineurs. Une mauvaise nouvelle pour de nombreuses familles combinant épargne de long terme et optimisation fiscale.
dimanche 1er octobre 2023, par Denis Lapalus
Loi de finances 2024 : mais quelle cirque !
Le grand drame de la France : changer les règles tous les trois ou quatre ans. Cette instabilité législative est vraiment un point négatif. Dernière volte-face en date : l’ouverture d’un plan d’épargne retraite (PER) pour un enfant mineur serait interdite dès 2024, rapporte le magazine Capital. Ce point ferait, une nouvelle fois, partie du projet de loi de finances 2024. Article ubuesque, puisque un des points majeurs de l’apport du PER était de permettre le financement de la résidence principale. De nombreux parents avaient souscrits un PER dans cette optique. Plutôt que de souscrire un PEL à leur enfant, ils souscrivent un PER, pouvant faire l’objet de multiples utilisations : épargne de long terme pour la retraite, et/ou constitution d’un apport en vue du financement d’une résidence principale.
L’article 3 du projet de loi de finances 2024 comporte bien "la possibilité pour les mineurs d’ouvrir un plan d’épargne retraite (PER)", indique l’article 3 du PLF 2024.
L’optimisation fiscale pas remise en cause
En souscrivant un PER au nom de leur enfant, de nombreux parents bénéficient ainsi d’une réduction de leurs revenus imposables. Le quota de déduction d’épargne retraite n’étant pas spécifiquement lié au PER, mais reportable sur les revenus des parents. Que l’enfant, rattaché au foyer fiscal, perçoive des revenus ou pas.
Eliminer la concurrence au sulfureux Plan Avenir Climat
L’objectif pour la gouvernement est donc bien de laisser le champ libre à son futur produit d’épargne vert : le futur plan d’épargne avenir climat. Le PER pour enfant mineur ferait bien trop d’ombre à ce nouveau placement dont l’incitation fiscale serait dérisoire.
PER mineur : les versements suspendus ?
Le texte prévoit qu’il ne sera plus possible d’y effectuer des versements volontaires, si le titulaire est mineur. Ce qui laissera peut-être une tolérance pour les titulaires d’un PER âgé de 18 à 25 ans et encore rattachés au foyer fiscal de leurs parents. Une précision que devrait apporter le projet de loi relatif à l’industrie verte, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale en juillet, et qui pourrait être définitivement voté cet automne. Une seule chose est certaine, l’on touche le fond...
C’est pourquoi, compte-tenu de cet article du projet de loi de finances 2024, pour les parents souhaitant optimiser, pour la dernière fois, leur fiscalité, souscrire un PER au nom de leur enfant semble être un bon plan.