Comment investir quand on a moins de 30 ans ?
Il n’est jamais trop tôt pour se poser les bonnes questions en matière d’investissements. L’important est de bien définir ses objectifs pour ajuster ses placements à court, moyen ou long terme. Hugo Bompard, cofondateur et Directeur Scientifique de Nalo, nous livre sa vision sur ce point.
mercredi 2 mai 2018, par Hugo Bompard
À 20, 30 ou 40 ans, les problématiques de placement ne sont pas les mêmes.
D’abord parce que les revenus et les objectifs financiers sont différents selon que l’on entre dans la vie active ou que l’on a déjà une carrière derrière soi, mais aussi parce que les exigences des millenials en matière de placements ne sont pas les mêmes que celles de leurs aînés. Cette génération, qui aujourd’hui a 30 ans ou moins est à la recherche de services financiers numériques, simples et intuitifs et l’épargne ne fait pas exception.
Prendre des risques sans se mettre en danger
Les primo épargnants d’aujourd’hui ne peuvent pas profiter de la même sécurité que la génération de leurs parents. L’épargne garantie n’est désormais plus rémunératrice. Le taux du livret A est à 0,75%, un niveau qui ne permet même plus de protéger contre l’inflation. Le taux moyen des fonds en euros est à 1,5% soit son plus bas historique. Ainsi, se constituer un capital nécessite d’investir sur des supports plus rémunérateurs, comme les actions, dont le risque de perte en capital n’est pas nul.
Investir en fonction de ses objectifs permet de prendre des risques intelligemment. En effet, la prise de risque doit dépendre de son horizon d’investissement. Pour un objectif à long terme, les fluctuations ne sont pas gênantes et un placement majoritairement en actions sera recommandé. A contrario, pour un projet d’investissement à court terme il sera recommandé d’investir majoritairement dans des actifs obligataires ou dans un fonds à capital garanti. Cela s’explique par la durée des cycles économiques, lesquels sont d’une durée de 7 à 10 ans. Une récession qui intervient sur un horizon de 10 ans sera suivie par une phase de croissance permettant de ne pas subir de pertes sur le long terme. Dans la plupart des cas, l’Assurance-Vie et dans une moindre mesure le PEA, seront les enveloppes fiscales les plus appropriées.
Quels objectifs quand on a moins de 30 ans ?
- Devenir propriétaire : Faire l’acquisition de sa résidence principale est l’un des objectifs principaux des jeunes épargnants. Anticiper un achat immobilier en plaçant régulièrement permet de constituer un apport initial plus conséquent. L’horizon d’achat est souvent court. Pour un objectif d’achat dans 5 ans par exemple, l’exposition au marché actions ne devra pas dépasser 40% du capital placé. Idéalement, il faudra prendre soin de réduire la voilure au cours du temps et sécuriser entièrement le placement l’année de l’achat.
- Constituer une épargne de précaution : À 30 ans, rien n’est figé. Une reconversion, une expatriation ou encore l’arrivée d’un heureux événement sont autant d’épisodes de la vie qui peuvent engendrer des dépenses. Une épargne de précaution adéquate peut vous aider à vous assurer que cet imprévu n’affecte pas le reste de vos projets. Pour ne pas voir son matelas de sécurité s’effilocher sous l’effet de l’inflation, il est recommandé d’effectuer un placement avec entre 20% et 30% d’actions, lequel permettra d’obtenir des rendements supérieurs à 3% sur le long terme.
- Penser à sa retraite ? : Si pour beaucoup de millenials, la retraite est un projet très lointain, elle est aussi facteur d’inquiétude. Le déséquilibre budgétaire du système de retraite français fait planer le risque d’une forte réduction des pensions pour les jeunes actifs. Penser à sa retraite tôt, en investissant une petite somme chaque mois permet de préparer sa retraite en douceur. Un investissement exposé aux actions à plus de 70% offrira des perspectives de gain supérieures à 6% par an sur le long terme.
Les services financiers des millenials
Les moins de trente ans ont grandi avec la création d’Internet, ils utilisent ce canal aussi bien pour s’informer que pour faire leurs achats et ils l’utilisent désormais de plus en plus pour les services financiers. Par ailleurs, pour la plupart d’entre eux, investir est quelque chose de nouveau. Les services qui veulent conquérir les millenials devront donc faire preuve de pédagogie. Si cela est un prérequis, il n’est sans doute pas suffisant. Certes les millennials ont grandi avec Internet, mais aussi avec la prise de conscience écologique. Bon nombre d’entre eux souhaitent donner du sens à leurs investissements, en choisissant des investissements éco-responsables. L’épargne des millenials sera donc numérique et verte. Compte tenu de ces exigences, il est fort à parier que les Fintechs seront les mieux positionnées pour servir cette nouvelle génération d’épargnants.