Fonds EuroCroissance 2, nouvelle version. Dernière tentative désespérée de réforme de l’EuroCroissance
Le nouveau fonds EuroCroissance, version 2, arrive. Mais ne vous attendez pas à une révolution. Ce fonds nouvelle version sera surtout plus exposé aux risques de marché. Quelle nouveauté !
lundi 4 novembre 2019, par Denis Lapalus
Fonds EuroCroissance version 2, c’est parti, décret paru au Journal Officiel du 26 décembre 2019
Le décret n° 2019-1437 du 23 décembre 2019 de mise en œuvre de la réforme des contrats d’assurance-vie Eurocroissance prévue par l’article 72 de la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises (loi PACTE) a été publié au Journal Officiel du 26 décembre 2019.
Provision pour participation aux bénéfices étendue à 15 années
Cela commence pas forcément bien pour les épargnants. Les assureurs pouvaient d’ores et déjà piocher dans les provisions des fonds euros classiques pour alimenter les fonds eurocroissance. Depuis peu, les PPB peuvent servir également comme fonds propres aux assureurs pour établir leur ratios de solvabilités. Ce décret repousse l’utilisation de restitution obligatoire des PPB de 8 années à 15 ans. Maintenant c’est clair pour tous. Partir pour seulement 8 années sur un contrat d’assurance-vie ne sera pas forcément une bonne idée.
Fonds EuroCroissance recherchent épargnants désespérément...
Les fonds EuroCroissance ont été lancés en 2014. Un accueil pour le moins mitigé, aussi bien de la part des épargnants que des conseillers en gestion de patrimoine. Présentée par erreur comme une alternative aux fonds euros classiques par le gouvernement et les assureurs, ce produit tient plus de la gestion pilotée à échéance que d’un fonds euros. L’eurocroissance, présentée ainsi, souffre de plusieurs inconvénients. Des taux intermédiaires annuels publiés qui n’ont aucun sens pour l’épargnant lambda. Un capital partiellement garanti selon les fonds... Bref, depuis 2014, les offres se sont multipliées, toujours de plus en plus complexes, en perdant un peu plus d’attrait. C’était avant. Le nouveau fonds EuroCroissance, version 2, arrive.
Décupler la collecte sur les fonds EuroCroissance
Les assureurs, dans des négociations autour de la loi PACTE, ont accepté le deal du gouvernement : décupler la collecte sur les fonds eurocroissance en seulement 2 ans. Passer de 2 milliards d’encours à 20 milliards d’euros. Autant dire que cela est un réel challenge. Mais les assureurs pourraient avoir une bonne carte à jouer. Avec la chute attendue des rendements 2019 des fonds euros, ce sera sans doute une bonne occasion de mettre en avant les fonds eurocroissance. Ces derniers devraient afficher de belles performances intermédiaires sur 2019, les places boursières ayant été particulièrement favorables cette année.
Anecdote pour le moins troublante, M. Le Maire a rappelé les assureurs à leurs bons souvenirs sur leur promesse concernant le fonds eurocroissance, ce mercredi 2 octobre dernier, vantant les mérites des fonds eurocroissance, investis en partie significative sur les actions des entreprises. Au même moment, la crainte d’une récession économique, plongeait les indices boursiers mondiaux dans une chute (-3.12% pour le CAC 40 en clôture). Peu importe, les épargnants friands des fonds euros ont bien compris que la bourse n’est qu’une suite de cotations, faite de points hauts et de points bas. Aujourd’hui les indices boursiers flirtent avec leur plus haut annuel, tout est oublié.
Le fonds EuroCroissance n’est pas une alternative aux fonds euros
Que les choses soient bien claires. Les fonds EuroCroissance tiennent plus du fonds structuré sur 8 ans, avec capital garanti à l’échéance, que d’un fonds euros investi sur 8 ans. Tout au mieux une gestion pilotée avec un horizon de placement défini d’avance, sans plus. Aucune promesse de rendement, seul le capital est garanti (enfin, ni contre l’inflation, ni contre les frais de gestion, ni contre les frais sur versements, comme à l’accoutumée...). C’est sans doute pour cela que les fonds eurocroissance ont si peu séduits lors de leur lancement. Proposés comme une alternative aux fonds euros, les fonds eurocroissance n’en sont pas véritablement.
EuroCroissance, quelles nouveautés ?
La quête de la simplicité. Les fonds EuroCroissance ne devront plus se décliner à l’infini en fonction de la proportion de capital garanti et de la durée de l’investissement. Ces tableaux de rendements potentiels en double niveaux ne seront donc plus utilisés. De même, les assureurs seront tenus de publiés des taux intermédiaires annuels, et ne pourront donc plus choisir des dates de référence arbitraires.
Un capital garanti à hauteur de 80% seulement
Du côté de Generali, les préparatifs du nouvel EuroCroissance avancent rapidement. L’idée est simple : augmenter la part du capital exposé aux risques financiers pour tenter d’aller capter du rendement. Le revers de la médaille est donc réduire la part du capital garanti. Generali a retenu un ratio 80/20 pour son EuroCroissance version 2. Un capital garanti à hauteur de 80% seulement, mais un rendement potentiellement bien plus élevé au terme des 8 ans imposés. De quoi séduire les épargnants ?
EuroCroissance, plus simple, une seule échéance, une seule garantie
Finis les tableaux alambiqués présentant les combinatoires des niveaux de garanties et de performances en fonction de l’horizon de placement choisi par l’épargnant. Les fonds eurocroissance, nouvelle version, ne présenteront plus qu’une seule échéance, 8 ans, et un seul niveau de garantie à terme.
Fonds EuroCroissance : une carotte pour un horizon de placement plus lointain
Pour un investissement plus long, l’épargnant sera récompensé par un taux bonifié qui permettra d’obtenir une garantie supérieure. Par exemple, s’il opte pour une échéance à 20 ans au lieu des 8 minimum, il pourra bénéficier de 10% de supplémentaire à la fin de son contrat et ainsi atteindre un taux de 110% au lieu de 100% sur sa garantie initiale.
EuroCroissance : des rendements négatifs, certaines années
Depuis son lancement, les performances des fonds eurocroissance ont été plus que variables. Le fonds EuroCroissance proposé par l’AFER, grand défenseur de ce type de placement affiche un taux négatif de (-1,66 %) en 2018 contre + 2,87 % en 2017. Il faudra donc que les épargnants comprennent que pour gagner plus, il faut savoir être parfois bon perdant.