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Crowdlending : prêter son argent aux PME, une bonne idée ?
Le crowdlending aux PME, le crédit participatif auprès des entreprises est en vogue. Les particuliers peuvent prêter de l’argent à des entreprises sélectionnées par des plateformes sur le net, un placement à risque de perte de capital, mais avec des rendements attractifs de 4 à plus de 8% brut. Certaines plateformes, sans doute moins sélectives sur les entreprises, proposent même des taux dépassant les 10% ! Attention, danger !
Le fonds en euros EURO+ proposé par Swiss Life a publié une performance annualisée de + 4.10 % en 2023, sans bonus de rendement ni autre artifice marketing. Accessible via le contrat d’assurance-vie monosupport Placement-direct EURO+. Sans frais sur les versements, seulement 0.60% de frais de gestion, ce contrat EURO+ peut être considéré comme étant un des meilleurs plans épargne sans risque. Le portefeuille obligataire du fonds EURO+ affichait un rendement actuariel de 5.56% à fin 2023 !.
Le crowdlending, le nouveau miroir aux alouettes des particuliers apprentis banquiers ?
Opter pour le crowdlending (financement de PME par les particuliers) pour contrer la baisse de rémunération du taux du livret A, c’est juste un non-sens financier !
Les plateformes de prêts aux PME, accessibles à tous les particuliers, mettent en avant des taux de rendement très alléchants. Oui, mais voilà, ce taux ne peut en aucun cas être comparé à un placement garanti. Car rien ne l’est !
En cas de défaut de paiement de la PME, c’est tout votre capital qui part en fumée, en une seule fois ! Alors recevoir du 8% brut, pour risquer de perdre toute sa mise, vous trouvez toujours que le jeu en vaut la chandelle ? Les fonds à formules, si décriés, font bien mieux, en protégeant en partie (de 50% à 70%) le capital placé à l’échéance.
Des plateformes qui sélectionnent les PME emprunteuses avec rigueur
Pour amoindrir ce risque de non-remboursement, les plateformes de crowdlending sélectionnent donc les PME avec rigueur. Nul doute que ces plateformes Internet font leur travail avec sérieux. Le plus souvent, ces startups, financées par des sociétés de capital investissement de renom, connaissent bien le fonctionnement des entreprises. Mais justement, en sélectionnant les meilleures sociétés, c’est à dire, celles pour lesquelles le risque de défaut de paiement est le plus faible possible, vient une question pertinente... Pourquoi diable ces PME si financièrement solvables vont-elles emprunter à des taux si élevés via ces plateformes ?
By-passer les banques est tendance, mais c’est faux...
Les banques n’ont pas une image favorable auprès des particuliers. Alors quand les plateformes de crowdfunding argumentent sur le fait de se passer des banques pour le financement de projets, l’écho est toujours favorable auprès des internautes. Mais, dans la majorité des cas, c’est faux.
CrowdLending : souvent des faux vrais emprunts auprès des particuliers
Si ces sociétés sélectionnées sont si bien portantes, les banques pourraient leur prêter à des taux bien plus avantageux ! Mais en empruntant à des taux bien plus élevés que servent les banques, ceci n’est pas la preuve d’une mauvaise gestion ? Non. La vérité est ailleurs.
De vraies campagnes marketing
Ces sociétés, triées sur le volet n’ont aucunement besoin de votre argent ! Elles empruntent donc bien la majeure partie de leur besoin de financement auprès des banques, pour avoir le meilleur taux possible. Le crowdlending ? C’est le plus souvent du marketing, de la publicité pas chère. En empruntant une partie négligeable de leur besoin de financement via le net, ces sociétés font parler d’elle, avec des offres d’emprunts avec des taux attractifs. C’est vendeur. Leurs projets sont décris, publiés et commentés sur les réseaux. Une notoriété acquise au final à bon marché. Ainsi, les sociétés immobilières mettent leurs programmes immobiliers en avant, pour un coût moindre qu’en passant par les réseaux publicitaires classiques. Les particuliers prêtant leur argent font, consciemment ou inconsciemment la publicité autour d’eux, en parlant de leurs investissements "performants". Bref, le buzz s’achète aussi par ce biais-là.
Alors le crowdlending, faut-il en croquer ou pas ?
Oui, si vous souhaitez prendre des risques, en n’étant pas dupe, et en limitant son placement à moins de 5% de son capital disponible. Il faut considérer le crowdlending comme un placement obligataire. C’est le même niveau de risque. Si l’émetteur fait faillite, vous perdez tout. Votre argent est bloqué pendant toute la durée du prêt. Par contre, contrairement à un placement obligataire, vous ne pouvez pas profiter d’une potentielle plus-value sur vos titres de créance, en cas de remontée des taux d’intérêt par exemple...
En effet, en prêtant sur 60 mois, au taux de 7%, vous anticipez que les taux d’intérêts actuels restent à ce niveau. En cas de hausse des taux, de 100 points de base par exemple, votre capital prêté devrait logiquement être rémunéré davantage, mais ce ne sera pas le cas avec le crowdlending. Sur un placement obligataire, le prix de votre obligation augmenterait avec la hausse des taux, vous permettant d’empocher une potentielle plus-value en vendant vos titres avant l’échéance. Mais en prêtant par le biais du crowdlending, vous anticipez donc que les taux d’intérêts restent à leur niveau actuel sur toute la durée du prêt.
Fiscalité des intérêts
Comme pour le placement obligataire, les intérêts perçus sont directement imposables sur vos revenus, selon votre tranche marginale d’imposition la plus élevée. Les prélèvements sociaux s’appliquent également sur les intérêts perçus. Ainsi, un contribuable imposé au taux marginal de 30% devra donc acquitter au total 45,50% d’impôts sur ses gains.
Certaines plateformes annoncent une fiscalité plus attractive, en faisant référence à l’application du prélèvement libératoire au taux de 39.50%. C’est une erreur.
Plate-forme inscrite à l’ORIAS/ACPR ou passez votre chemin...
Même si tout cela n’est pas aussi social que l’on souhaite nous le faire croire, il convient tout de même de ne pas le faire sur n’importe quelle plateforme. Il faut impérativement vérifier que la plateforme soit déclarée à l’ORIAS ou soumise à l’autorité de contrôle ACPR. Cela n’empêchera pas les défauts de paiement, mais cela indique au moins que cette entité a la légitimité pour proposer ce service en France. En cas de recours devant les tribunaux, cela peut être utile.
Sélection de plate-formes de crowdlending aux PME
Plate-formes
Inscription ORIAS IFP (*)
Taux proposés
Frais pour le prêteur
BIENPRETER
Oui
4 à 12%
1% en offre simple, aucuns frais avec un pack financeur
BLUEBEES
Oui
BOLDEN
Oui
4 à 12%
1% en offre simple, aucuns frais avec un pack financeur
BUILDR
Non
7 à 10%
CLUBFUNDING
Oui
de 8% à 12%
ENERFIP
Oui
LENDOPOLIS
Oui
4 à 8%
Aucuns
LENDOSPHERE
Non
De 3% à 8%
Aucuns
LES ENTREPRÊTEURS
Oui
LOOKANDFIN
Non
LUMO
Non
aucuns
MIIMOSA
Oui
- 12% TTC si vous atteignez entre 60% et 74% de l'objectif
- 10% TTC si vous atteignez entre 75% et 99% de l'objectif
- 8% TTC si vous atteignez 100% de l'objectif ou plus
OCTOBER
Oui
Aucuns.
PRETUP
Oui
De 4 à 10%
Aucuns
PREXEM
Non
De 4 à 10%
Aucuns
VATEL DIRECT
Non
Jusqu'à 10%
Aucuns
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