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Pénuries d’énergies (électricité, gaz) en France cet hiver : EDF, TotalEnergies et Engie lancent un appel pour réduire immédiatement notre consommation #AntiGaspi

Alerte chez les énergéticiens : en cas d’hiver rigoureux, le risque de pénurie d’énergie est fort. Alors que le gouvernement tente d’éviter ce vent de panique, la fermeture du robinet d’alimentation du gaz russe va bien poser un souci...

Pénurie d’énergies en France cet hiver © FranceTransactions.com/stock.adobe.com
Publié le , mis à jour le
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Publiée par le Journal du Dimanche, Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Jean-Bernard Levy (EDF) et Catherine MacGregor (Engie), appellent les Français à réduire leur consommation d’énergie, dès maintenant ! Alors que le gouvernement préfère évoquer des mesures de rationnement pour les entreprises, en cas d’hiver rude, les énergéticiens préparent les Français à une situation sensiblement plus délicate.

Réduction immédiate de la consommation d’énergie

Face au risque de pénurie et de flambée des prix, les énergéticiens français appellent les Français à réduire "immédiatement" leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz.

"​Nos objectifs de long terme en faveur de la neutralité carbone seront encore plus vite atteints par cette mobilisation. Nous poursuivons nos engagements et actions pour accélérer la transition énergétique. Elle n’est plus seulement un impératif face à l’urgence climatique, mais une réponse aux enjeux de souveraineté énergétique. Elle nécessite des investissements massifs dans l’efficacité énergétique et dans toutes les sources d’énergie bas carbone, électriques et gazières. Et demande, dans un dialogue transparent, le soutien des populations, des élus qui les représentent et de l’administration qui applique la loi. ​Il faut également agir à l’échelle de l’Europe et être solidaires. Nos marchés sont interdépendants. Cette interconnexion européenne, électrique et gazière est plus fondamentale que jamais. Des investissements ciblés permettront de renforcer les équilibres entre pays et de pérenniser les solidarités entre pays, en particulier d’Europe centrale et orientale. ​Acteurs industriels responsables, nos trois groupes s’engagent à collaborer activement face à ces enjeux. Nous proposons de mobiliser des ressources humaines, financières et technologiques considérables pour relever un défi qui engage notre mode de vie à court terme et notre futur à long terme. Cette collaboration sera pleinement efficace sous l’égide des services de l’État et avec l’aide des collectivités, des acteurs économiques et de nos concitoyens.

Depuis maintenant des mois, le système énergétique européen subit de fortes tensions et le système énergétique français n’est pas épargné. Les livraisons de gaz russe par pipeline ont fortement baissé pour certains pays, dont la France. Bien qu’en augmentation, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont aujourd’hui encore trop limitées pour compenser ces baisses. Le niveau d’alerte sur les stocks de gaz au niveau européen est dès lors élevé et des mesures de rationnement sont mises en place dans certains pays. Les capacités de production électrique pilotable en Europe sont également en tension à la suite de choix nationaux ou pour des programmes de maintenance. Les conditions climatiques et la sécheresse viennent amputer la production hydraulique.

​La flambée des prix de l’énergie qui découle de ces difficultés menace notre cohésion sociale et politique et impacte trop lourdement le pouvoir d’achat des familles.

​C’est pourquoi nous lançons cet appel commun.

​Nous voulons contribuer à affronter ces échéances de court terme avec détermination, aux côtés des pouvoirs publics qui ont su, depuis le début de cette crise, prendre avec courage des mesures d’assouplissement qui vont dans le bon sens.

​Nous, énergéticiens, prenons nos responsabilités en agissant sur l’offre. Nous avons déjà mis en œuvre des actions de court terme pour répondre à cette urgence : la diversification des approvisionnements de gaz, le remplissage proactif des stockages, l’installation en cours d’une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) dans le port du Havre pour accélérer les importations de GNL, la remise en fonction des installations “sous cocon”. Nos moyens humains et financiers sont mobilisés avec la plus grande détermination pour accroître l’offre.

​Mais – plus que jamais – la meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas. Nous devons, collectivement, agir sur la demande en énergie en réduisant notre consommation pour nous redonner des marges de manœuvre. Nous en aurons besoin pour gérer les futures pointes de consommation et pour amortir les aléas techniques ou chocs géopolitiques que nous pourrions devoir affronter. Agir dès cet été nous permettra d’être mieux préparés pour aborder l’hiver prochain et notamment préserver nos réserves de gaz.

Ne nous trompons pas : économiser l’énergie, c’est augmenter le pouvoir d’achat et c’est aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre

​Nous appelons donc à une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers.

​Nous devons engager un grand programme d’efficacité énergétique et une chasse au gaspillage nationale. L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte. Et ne nous trompons pas : économiser l’énergie, c’est augmenter le pouvoir d’achat et c’est aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre.

​Cet appel est une évidence pour nous, énergéticiens, qui avons à cœur de servir au mieux nos clients particuliers, entreprises ou collectivités. Pour accompagner nos concitoyens dans cette nécessaire sobriété d’exception, nous disposons d’outils, d’expertises, que nous entendons mobiliser pour atteindre cette sobriété dans la durée sans affecter significativement nos modes de vie.

Le gouvernement souhaite des réserves à 100%

Le gouvernement veut que les réserves de gaz soient remplies à 100% au 1er novembre prochain. À ce jour, elles ne sont que de 59%. Face à la chute des exportations gazières russes, les entreprises et les administrations devront réduire leur consommation d’énergie de 10% en deux ans. La France n’active pas le niveau d’alerte toutefois, contrairement à l’Allemagne et neuf autres pays européens.

Un maximum de confort pour cet hiver...

"Dans l’absolu, et tel que nous bénéficions du gaz naturel liquéfié, nous pourrions nous passer du gaz russe", mais "cela suppose que tous les méthaniers arrivent à l’heure et que nous puissions remplir confortablement notre stockage stratégique, que ce qui passe aujourd’hui par l’Espagne fonctionne", a déclaré Agnès Pannier-Runacher, qui ajoute que cela repose aussi les livraisons qui arrivent de Norvège et d’Algérie.

Tout dépendra de la vigueur de l’hiver prochain !

Par ailleurs, l’utilisation du gaz " dépend tout simplement du temps qu’il fera l’hiver prochain ", a ajouté la ministre, soulignant qu’un hiver très froid contraindrait la France à en consommer davantage. Il y a "beaucoup de points d’interrogation, ce qui fait que nous prenons le maximum de mesures tout de suite, en anticipation", pour éviter de prendre des mesures comme l’effacement, c’est-à-dire de demander à des entreprises d’utiliser moins de gaz.

Les stocks remplis à 59% à ce jour

La première d’entre elles concerne les stockages de gaz souterrains , qui assurent le quart des besoins du pays, et jusqu’aux deux tiers certains jours d’hiver lors des pointes de froid. Ils sont remplis à hauteur de 59 % aujourd’hui. C’est un niveau supérieur à la normale pour la saison, mais les injections risquent de ralentir au fur et à mesure que les flux de gaz russe se tarissent, comme c’est déjà le cas en Allemagne.

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