Impôt sur le revenu : une hausse inexplicable, pourquoi dois-je encore payer quelque chose ?
Impôt : depuis le 20 avril dernier, vous pouvez déclarer vos revenus 2019. En fin de parcours, lors de votre validation, le site des impôts peut vous indiquer que vous devrez payer un solde à compter de septembre, ou sur un échéancier qui vous sera communiqué. Mauvaise surprise. Vous ne comprenez pas véritablement pourquoi, vos revenus 2019 n’ont pas forcément augmenté par rapport à 2018... Et vous pensiez même que les impôts devaient avoir baissé en 2020... Explications.
dimanche 3 mai 2020, par Denis Lapalus
D’après le calendrier fiscal 2020, vous avez tout le mois de mai pour parfaire votre déclaration de revenus. Et même en cas d’omission ou de correction, vous pourrez encore modifier votre déclaration jusqu’en novembre prochain. Pour cette campagne 2020, quelques nouveautés fiscales 2020 sont à connaître pour effectuer votre déclaration de revenus dans les meilleures conditions. C’est également l’occasion de vérifier que vous ne vous êtes pas trompé, comme l’an dernier. Près de 7,3 millions de foyers fiscaux se sont trompés en 2019, en ne cochant pas la case 2OP. Cocher cette même case qui aurait pu faire économiser pas moins de 50€ à près d’1,5 million de foyers fiscaux.
Mais aujourd’hui vous vous posez simplement la question sur votre montant restant à payer concernant vos revenus 2019 (impôt 2020). Pour quelles raisons ?
Confusion sur la baisse des impôts 2020...
Première précision. Vous vous attendiez à une baisse d’impôt conséquente. Beaucoup de contribuables pensaient que la baisse des impôts dont les médias ont tant parlé serait applicable sur leurs revenus 2019 (cf barème des impôts). Il n’en est rien. La baisse d’impôt, rappelons-le, favorable à une partie seulement des contribuables, avec la baisse d’imposition de 14% à 11% pour la première tranche ne sera applicable que sur vos revenus de 2020 (et non pas ceux de 2019 !). Donc cette baisse devrait être constatée lors de votre déclaration de revenus de 2021, l’an prochain !
Impôt 2020 restant à payer sur mes revenus 2019, les raisons...
En fin de déclaration de vos revenus, le site des impôts vous indique que vous avez une somme à payer, à partir de septembre selon un échéancier communiqué ultérieurement. Mauvaise nouvelle. Ce prélèvement à la source au final ne servirait pas à grand chose. Il n’est en effet pas parfait. Sur vos salaires, pensions, indemnités chômage, le fisc vous ponctionne un montant qui peut être inférieur à ce que vous lui devez réellement. Voici les différentes raisons possibles :
- Vos revenus 2019 ont augmenté : Si vous avez bénéficié d’une hausse de salaire l’an dernier, l’administration fiscale n’en prend connaissance qu’aujourd’hui grâce à votre déclaration de revenus 2019. Le taux de prélèvement qui vous a été appliqué l’année passée était donc trop faible au regard de vos revenus et le fisc réclame la différence.
- Savoir ce que l’on compare... Rappelez-vous que vos revenus non exceptionnels perçus en 2018 n’ont pas été imposables... Cela ne change rien me direz-vous ? Nous n’allons pas repartir dans des polémiques stériles pendant plusieurs mois. Nombre de contribuables n’ont toujours pas réalisé que leurs revenus perçus en 2018 n’ont pas été imposés. Vos revenus 2018, non exceptionnels, n’ont pourtant pas été imposables sur le revenu. Ce fameux CIMR est venu tout annuler. De fait, si vous comparez les impôts que vous avez en partie payé en 2019 et que vous allez finir de payer en septembre 2020 et ceux de l’année précédente, soit en 2018, vous ne comparez pas deux années fiscales consécutives. Cela revient à comparer votre impôt payé en 2018 (sur vos revenus 2017) avec ceux de 2019 (sur vos revenus 2019, avec le prélèvement à la source). Et donc fatalement, la probabilité que vos revenus aient augmenté en 2 années est plus importante que d’une année sur l’autre... Et si vous comparez votre impôt payé en 2019 avec celui de 2018, vous commettez une erreur, car cela revient à comparer vos revenus 2019 avec vos revenus de 2017 et non pas ceux de 2018... D’où une source de confusion pour de nombreux contribuables.
- Vos revenus 2018 avaient augmenté par rapport à 2017 : c’est la mauvaise surprise. Sur la première partie de l’année – de janvier à juillet ou août 2019 selon les cas – le taux de prélèvement appliqué sur votre salaire dépendait de vos revenus 2017 (le fisc ne prenant connaissance de vos revenus 2018 qu’après votre déclaration au printemps 2019, pour une prise en compte dans le taux à partir d’août ou septembre).
- L’acompte de crédit d’impôt de janvier 2020 était trop important. En début d’année le fisc vous a versé un acompte d’un montant équivalent à 60% de vos crédits d’impôts récurrents constatés. Si toutefois vous avez changé de fusil d’épaule en 2019 concernant ces crédits d’impôts, de fait, la différence se mesure lors de votre déclaration de revenus.
- Revenus de placements boursiers 2019. L’année 2019 a été euphorique sur les marchés financiers. De nombreux Français se retrouvent avec des plus-values boursières pour lesquelles le prélèvement à la source ne s’applique pas. Il faut donc passer à la caisse en septembre 2020. Pour 2020, vous pouvez envisager d’opter pour des produits financiers laissant les plus-values sans imposition (PEA, PER ou assurance-vie),
- Revenus fonciers 2019 pour la première année ou en hausse ? Idem, le prélèvement à la source ne gère pas automatiquement ces revenus. C’est au contribuable de moduler son taux de prélèvement en fonction, ou de régler la différence en septembre.
- Revenus 2019 exceptionnels ? Là encore, le fisc ne pouvait pas en être informé. La différence est donc logique. Vous pouvez encore opter pour le régime du quotient afin de répartir ces revenus sur plusieurs années fiscales.
- Revenus des placements, Flat Tax ou IR ? En 2019, plus de 8 millions de foyers fiscaux n’ont pas choisi la bonne option. Cette année le fisc a bien fait les choses car vous serez averti si vous n’optez pas pour l’option la plus favorable pour vous. Une bonne nouvelle !