Crise de l’énergie / électricité : vers la fin du drame en France ? EDF va redémarrer 27 réacteurs nucléaires d’ici Noël
Nouveau rebondissement dans la série catastrophe sur la crise de l’énergie. EDF annonce désormais être en mesure de remettre en service pas moins de 27 réacteurs d’ici la fin d’année. Est-ce que l’on nous ne prendrait pas un peu pour des quiches ?
samedi 3 septembre 2022, par Denis Lapalus
Vous pourrez bien allumer votre guirlande électrique sur votre sapin de Noël (mais avec modération !). En France, l’on adore se faire peur avec pas grand chose. Cela part dans tous les sens, pour, au final, finir dans une situations des plus normales. Ainsi, les Français sont soumis à un stress concernant l’envolée des prix de l’énergie, et du reste. Avec un incroyable montage alambiqué, les Français devaient payer 30 fois le prix de revient du KwH produit dans leur pays. La faute aux accords européens totalement ubuesques. Les crises ont du bon afin de montrer ce qui ne fonctionne pas. C’est chose faite. Ce qui reste étonnant est qu’il ait fallu attendre autant de temps pour que l’Europe se décide à changer les choses. La réunion de remise à plat du système est prévue seulement le 7 septembre prochain.
L’Europe va donner un coup de pied dans ses formules de prix de l’électricité, basé sur la gaz !, afin que la spéculation ne puisse pas emmener le prix du mégawattheure à plus de 1000 euros, ce qui n’a rien à voir avec la réalité. Fort heureusement, le bouclier tarifaire a permis aux Français de ne pas avoir à régler directement cette hérésie financière, ce bouclier tarifaire faisant en partie son effet. Toutefois, cela augmente d’autant la dette du pays, financée directement par les impôts...
EDF va illuminer Noël
EDF doit remettre en état ses 32 réacteurs nucléaires actuellement à l’arrêt. Un énorme chantier attend EDF pour la remise en état de 32 réacteurs nucléaires actuellement à l’arrêt. "La France compte au total 56 réacteurs nucléaires et sur ces 56 réacteurs 32 sont actuellement à l’arrêt. La faute à des maintenances prévues pour une partie d’entre eux et pour d’autres à des problèmes de corrosion, plus inattendus, sur des circuits de refroidissement qui nécessitent forcément leur arrêt pour effectuer des réparations", explique Julien Bigard, sur le plateau du 19/20, vendredi 2 septembre.
27 réacteurs en marche d’ici Noël
Pour une remise en marche à temps, le calendrier s’avère serré. EDF affirme que cela devrait le faire si tout se déroule comme prévu et qu’il n’y a pas de mauvaises surprises. "Mais de nombreux experts sont sceptiques. Le calendrier est très compliqué à tenir et puis l’Autorité de sûreté nucléaire doit aussi donner son feu vert donc il y a des conditions", poursuit le journaliste. EDF se dit confiante. Visiblement EDF serait donc moins experte en la matière que les "experts". À partir d’octobre, une centrale pourrait être réactivée chaque semaine. D’ici Noël, le 25 décembre, 27 réacteurs sur les 32 devraient pouvoir produire à nouveau de l’électricité. Les cinq restant devraient être opérationnels d’ici février.
Faire des économies d’énergie !
Cela n’empêche en rien que nous sommes de grands gaspilleurs de l’énergie, et cela doit changer. Si nous avons la chance de ne pas connaître de pénurie, ce n’est pas une raison pour faire tourner à fonds nos centrales nucléaires. Alors ces petits gestes du quotidien que certains ont déjà mis en place doivent se poursuivre. C’est aussi bon pour la planète, moins de consommation, c’est moins de production.
Prix de l’électricité : une usine à gaz !
La fixation sur le marché européen du prix du mégawattheure est une vraie usine à gaz ! Dans tous les sens du terme. Encore un montage pour le moins délirant de nos technocrates européens. Conçu dans les années 1990, le marché de gros de l’électricité se base sur le mécanisme suivant : c’est le prix de revient de la dernière source de production mobilisée pour équilibrer l’offre et la demande d’électricité, généralement les centrales au gaz, qui détermine le prix imposé à tous les opérateurs. En d’autres termes, pour équilibrer l’offre et la demande d’électricité, on s’intéresse au coût nécessaire pour produire un mégawattheure (MWh) supplémentaire, afin de satisfaire une demande croissante. C’est ce qu’on appelle le coût marginal. Or, ce sont les centrales thermiques, au gaz, qu’il faut mobiliser lorsque la demande est forte. C’est pour cela que le prix de l’électricité est corrélé au prix du gaz.
Favoriser les énergies renouvelables ?
Dans le contexte préalable aux pénuries de gaz russe, le prix de l’électricité issue du gaz était très faible. Par conséquent, le prix de l’électricité était lui-même plutôt faible. Les énergies renouvelables, elles, ont pu profiter de ce système pour se développer sans que leur coût, d’abord très élevé, ne freine leur montée en puissance. Désormais, les énergies renouvelables produisent de l’électricité à bas coût, tandis que le gaz a vu son prix flamber, en raison de la baisse des livraisons russes. Le prix de l’électricité, largement indexé sur le gaz, a donc flambé : fin août, son prix pour une livraison début 2023 atteignait 950 euros le mégawattheure en Allemagne. En France, la barre de 1 000 euros a même été franchie, contre 85 euros en moyenne à la fin de l’été 2021.