Élections législatives 2022, perte de la majorité absolue, ce qui va changer en France, NUPES, RN,... Les 5 points à retenir
Les résultats des législatives 2022 ont amené leur lot de changements. Le gouvernement actuel a perdu sa majorité absolu, et NUPES et le RN font une percée historique. Le programme économique de NUPES a séduit. Détails des 6 points marquant.
lundi 20 juin 2022, par Denis Lapalus
Les résultats des élections législatives 2022 ont apporté leur lot de surprises. Une très forte abstention a permis le changement de couleurs de l’Assemblée Nationale. Le gouvernement a perdu sa majorité absolue au sein de l’Assemblée Nationale et sera obligée de composée avec les minorités parlementaires.
Résultats des législatives 2022
La majorité absolue du gouvernement est partie en fumée. Il fallait 289 députés afin d’obtenir la majorité absolue. Toutefois une alliance avec LR-UDI semble assez simple à réaliser afin que le pays reste gouvernable.
- LREM/Ensemble : 245 députés,
- NUPES/divers gauche : 153 députés,
- RN : 89 députés,
- LR-UDI/divers droite : 64 députés,
- Divers : 26 députés.
1️⃣ 53.77% des Français ont choisi de ne pas choisir
La majorité des électeurs en France a choisi de ne rien choisir. C’est la principale force politique en France, ces Français qui ne souhaitent pas prendre de décision. Le corolaire étant que quand on ne vote pas, on ne se plaint pas ! Il sera difficile de critiquer les prochaines mesures sans avoir voté, il fallait choisir avant. L’abstention a atteint 53,77 % au second tour des élections législatives, selon les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur. Son deuxième plus haut niveau pour ce scrutin, en hausse de plus de 1 point par rapport au premier tour (52,49 %). Quelque 26,1 millions de Français, et plus d’un électeur sur deux, ont donc une nouvelle fois boudé les urnes, comme la semaine passée, où un record pour un premier tour avait été enregistré.
2️⃣ Le gouvernement n’a plus de majorité absolu à l’Assemblée Nationale
L’absence de programme des candidats LREM aura sans doute marqué l’orientation des votants. Réuni sous la bannière Ensemble ! (LEM, Modem, Horizons), arrive en tête avec 245 sièges. Mais il perd la majorité absolue face à la forte percée de la gauche et celle, historique, du RN. Des résultats inédits sous la Ve République, qui posent la question de la capacité du chef de l’Etat à pouvoir gouverner le pays et faire voter les réformes promises, notamment celle des retraites. Les grands battus de la majorité présidentielle : le président Richard Ferrand, battu dans son fief du Finistère, et le patron des députés LREM Christophe Castaner, dans les Alpes-de-Haute-Provence. La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, a été battue sur le fil par une candidate du RN dans le Pas-de-Calais, où elle était élue depuis 2012. Sa collègue de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, s’est inclinée face au socialiste Jérôme Guedj dans l’Essonne, et la secrétaire d’Etat à la Mer, Justine Benin, a perdu dans sa circonscription de Guadeloupe.
3️⃣ La Nupes, un programme économique crédible
Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre mais il a le sourire : la gauche qu’il a unie a emporté 131 sièges et se hisse en principale force d’opposition. « La situation est totalement inattendue, absolument inouïe. La déroute du parti présidentiel est totale », s’est exclamé Jean-Luc Mélenchon dimanche soir. « Nous avons réussi l’objectif politique que nous nous étions donné : en moins d’un mois faire tomber celui qui, avec tant qu’arrogance, a tordu le bras du pays pour être élu président sans qu’on sache pour quoi faire », a-t-il ajouté.
4️⃣ Une percée historique de députés RN
Malgré le tour de force de l’alliance de la gauche, la progression la plus impressionnante est celle réalisée par le Rassemblement national. Le parti d’extrême droite passe en effet de 8 députés élus en 2017... à 89 en 2022 ! Le parti de Marine Le Pen semble avoir brisé le plafond de verre dans ses bastions du quart nord-est, du sud-est et du sud-ouest de la France. Marine Le Pen, qui avait déjà obtenu un score jamais vu au second tour de la présidentielle, avec 41,5 % des voix, a salué un groupe de « loin le plus nombreux de l’histoire de (sa) famille politique ». Elle-même réélue haut la main dans le Pas-de-Calais (61,03 %), elle a promis d’incarner une « opposition ferme » mais « responsable, c’est-à-dire respectueuse des institutions ». Ces nouveaux députés, a-t-elle souligné, défendront « (vos) idées sur l’immigration, la sécurité, le chômage, la justice fiscale et sociale, les territoires oubliés, les citoyens maltraités ou la démocratie bafouée ».
5️⃣ Chute historique du LR/UDI, dans l’opposition ?
Chute historique des LR, arrivant derrière le RN. Toutefois, les Républicains devraient toutefois jouer un rôle singulier dans la future Assemblée, comme aucune majorité ne se dessine. En théorie, Emmanuel Macron pourrait faire appel aux LR pour arriver aux 289 sièges de la majorité absolue. La porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire l’a affirmé sur France 2 : « On a toujours eu la main tendue. Que ce soit LR ou les socialistes modérés, on a réussi à embarquer un certain nombre d’amendements. Faut-il le faire plus ? Certainement. Est-ce le message de ce soir ? Très certainement. ». Chez LR, l’idée a été clairement rejetée par la direction du parti. « Nous avons fait campagne dans l’opposition, nous sommes dans l’opposition, nous resterons dans l’opposition », a affirmé Christian Jacob, le président des Républicains pour qui « il n’y a pas d’ambiguïté ».