Hausses de salaires en 2022 : 93% des salariés du privé concernés, avez-vous été augmenté davantage que la moyenne ?
La hausse médiane des salaires serait de 2.5% en France en 2022, mais de près de 3.7% en prenant en compte la rémunération variable et sociale (bonus, prime et épargne salariale). Certes, une augmentation largement inférieure à l’inflation, mais les augmentations de salaires devraient continuer de grimper en 2023.
jeudi 1er septembre 2022, par Denis Lapalus
93% des salariés augmentés en 2022
Selon l’étude annuelle sur les salaires publiée mercredi 31 août par le cabinet Deloitte, la hausse médiane des salaires seuls s’établit à 2,5 % en 2022. Cette étude est fondée sur l’évolution des rémunérations d’un million de salariés de 300 entreprises. En 2022, la proportion de salariés ayant été augmenté est bien plus forte : 93 % en 2022, contre seulement 55 % en 2021. 70 % ont vu leur fiche de paie grimper de plus de 2%.
Près de 8 % de hausse sur un an pour le smic
La hausse moyenne des salaires est notamment portée par celle du SMIC qui, après quatre revalorisations successives en octobre 2021, janvier, mai et août 2022, aura augmenté de 7,96 % en l’espace d’un an. Le smic mensuel net, qui était encore à 1 231 € en septembre 2021, s’établit à 1 329 € depuis le 1er août (+ 98 €).
La moyenne des hausses de salaires bien plus élevée
Selon l’INSEE, pour le seul premier trimestre 2022, la hausse moyenne des salaires serait proche de 6% ! Pour le seul premier trimestre 2022, la hausse relevée des salaires était de 2.4% pour l’INSEE. Les deux études ne comparent pas exactement les mêmes grandeurs. En effet, l’INSEE inclut toutes les variables de la hausse de revenus, y compris épargne salariale, prime Marcon. Par ailleurs, l’INSEE se base sur les masses salariales des entreprises, l’étude Deloitte compare poste par poste, au niveau équivalent.
Pas seulement des hausses de salaires pour 83% des cadres
La hausse des rémunérations ne se résume pas aux augmentations, générales ou individuelles. « Il y a un millefeuille de solutions », précise l’étude. Outre le salaire de base, qui a crû en moyenne de 1,3 % pour les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise et de 1 % pour les cadres, les entreprises ont ainsi beaucoup misé sur la part variable. 83 % des cadres en ont bénéficié, contre 76 % en 2020, « portant le nombre de bénéficiaires au-delà des niveaux pré-Covid-19 », note Deloitte. Même les agents de maîtrise sont désormais une majorité à bénéficier d’une part variable : 62 %, contre 49 % en 2021.
Prime MACRON (PEPA)
La prime Macron (Pepa), notamment, séduit de plus en plus d’entreprises : 29 % y ont eu recours, 11 points de plus par rapport à 2021. Elle a bénéficié à 34 % des agents de maîtrise et 14 % des cadres. Le montant médian de la prime Macron a toutefois baissé de 600 à 300 € en 2022. « Cela s’explique par une question de calendrier, la reconduction de la prime ayant été décidée bien après que les budgets des entreprises ont été définis », constate Franck Chéron, co-auteur de l’étude.
Epargne salariale
L’épargne salariale, enfin, est un levier qui retrouve ses niveaux d’avant-crise : 2.400 € en moyenne pour les Oetam (8 % du salaire annuel de base), qui sont quasiment les trois quarts à en bénéficier, et 4.100 € pour les cadres (6,1 % du salaire annuel de base), qui sont 82 % à en recevoir.
Hausse globale des revenus en 2022
Ainsi, en prenant en compte, non seulement le salaire, mais également les bonus sur objectifs, les primes, ainsi que l’épargne salariale, les revenus des salariés du privé auraient donc grimper de 3.7% pour les non-cadres et de 3% pour les cadres.
Et pour 2023 ?
Les entreprises partent du principe que cette inflation sera durable. Ainsi, elles e préparent en tout cas à une politique salariale prenant en compte une inflation durable. « Jusqu’en 2024, l’inflation totale serait bien au-dessus du rythme annuel moyen enregistré au cours de la dernière décennie et plus proche de son rythme des années 2000, note Deloitte. Ensuite, à partir de 2024, les tendances salariales se normaliseraient à un rythme très progressif, traduisant la persistance liée à la diffusion graduelle de l’inflation. » Le cabinet envisage ainsi des augmentations annuelles supérieures à 2,5 % pour les prochaines années.