Immobilier de bureaux en Ile-de-France : à quand la saturation ?
L’engouement des épargnants pour les SCPI pourrait bien faire vaciller le marché de l’immobilier d’entreprise un peu plus rapidement que prévu. Les signes d’une surchauffe s’accumulent, le nombre de m2 de bureaux en Ile-de-France grimpe, alors que l’économie française ne suit pas le même rythme...
samedi 3 septembre 2016, par Denis Lapalus
Tout le monde se félicite du fort développement de l’immobilier de bureaux en Ile-de-France. On peut le comprendre aisément, les professionnels sont ravis. Cependant, cette croissance du nombre de m2 en Ile de France ne semble pas réellement correspondre à la certaine atonie de l’économie actuelle.
- L’immobilier d’entreprise en trop fort développement en Ile de France ?
L’appétence des investisseurs pour l’immobilier d’entreprise francilien est en forte augmentation. En effet, le nombre de dossiers de demande d’agrément auprès de la région Île-de-France est en croissance continue depuis 2014 : de 121 dossiers en 2014 et 162 en 2015, celle-ci en a reçu 108 sur le seul premier semestre 2016, soit presque 90 % du total de l’année 2014 et 70 % du total de l’année 2015.
Cette dynamique des projets se retrouve dans les surfaces de bureaux agréées (hors surfaces existantes conservées). Près de 1,2 million de m² de surfaces de plancher ont été autorisées par l’État sur les six premiers mois de 2016, ce qui représente 105 % du total de l’année 2014 et 84 % du total de l’année 2015.
« C’est un très bon résultat pour l’Île-de-France qui traduit la dynamique économique du territoire francilien et confirme la reprise constatée en 2015. Il faut que ce mouvement positif s’inscrive durablement » se félicite Jean-François Carenco, préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris.
- Une corrélation avec la relative vigueur actuelle de l’économie difficile à trouver
Ce qui reste choquant est la relative croissance actuelle de l’économie française, alors que son immobilier d’entreprise est en fort développement. Sans pour autant évoquer un phénomène de bulle immobilière, ce constat est un signe supplémentaire que la manne des investissements effectués actuellement sur l’immobilier d’entreprise risque bien de se retourner dans les années à venir.
- Des versements sur les SCPI trop importants ?
Les investisseurs auraient -ils oublier que les SCPI sont des placements à risques ? A en croire les derniers chiffres de la collecte, les épargnants recherchent avant tout le rendement, quitte à mettre un mouchoir sur la notion de prise de risque de perte de capital. Au contraire des krachs boursiers des années 2000 et 2008, la dernière crise des SCPI des années 90, sans doute trop ancienne, n’aura donc pas servi de leçon.