DPE : les diagnostics de performance énergétique ne sont pas fiables, jusqu’à 2 lettres d’écart selon le diagnostiqueur, d’après 60 Millions de Consommateurs
Dans son numéro de juin 2022 de 60 Millions de consommateurs, l’association de consommateurs dévoile les résultats de son test effectué auprès de 20 diagnostiqueurs, pour un même bien immobilier. Les résultats sont hallucinants.
mercredi 25 mai 2022, par Denis Lapalus
2 lettres d’écart pour le même bien immobilier !
L’association de consommateurs a fait réaliser 20 diagnostics pour en vérifier la fiabilité et la pertinence. Verdict : « pour une même maison, les cinq diagnostiqueurs n’aboutissent pas au même résultat ! Il y a toujours au moins deux lettres différentes, et parfois trois pour les étiquettes énergie qui vont de A à G ». Entre autres problèmes relevés par 60 Millions de consommateurs : des erreurs de superficie, des portes ou fenêtres oubliées, une isolation mal prise en compte, ou encore le chauffage et la production d’eau chaude mal évalués.
Diagnostic de performance énergétique (DPE)
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) fait partie des diagnostics obligatoires pour toute vente ou location d’un logement. Il a fait l’objet d’une importante réforme en juillet 2021 : de nombreux éléments ont été modifiés et sa présentation améliorée. Il va bientôt impliquer des contraintes pour les propriétaires : à compter de fin août 2022, les loyers des logements classés F ou G, autrement dit ceux considérés comme des « passoires thermiques », ne pourront plus être augmentés. Ces mêmes logements ne pourront pas non plus être vendus sans audit énergétique à partir du 1er septembre 2022.
DPE : un enjeu majeur
La réforme a surtout rendu le diagnostic de performance énergétique « opposable » – c’est-à-dire utilisable pour un recours. Il n’avait, jusqu’à l’an dernier, qu’une valeur informative. Si l’acheteur ou le locataire découvrait que le logement avait été trop bien classé, il ne pouvait pas se retourner contre le propriétaire pour obtenir réparation. C’est désormais possible. Mis en cause, le propriétaire pourra se retourner contre le diagnostiqueur.