Inflation immobilière : les prix de l’immobilier neuf ont explosé, jusqu’à +9.7% à Rennes !
Les prix de l’immobilier neuf ont encore largement grimpé depuis un an, jusqu’à un maximum de près de +10%, selon le baromètre publié par Le Laboratoire de l’immobilier. Chute des mises en chantier, hausse des prix des matériaux de construction, normes plus contraignantes, un cocktail détonnant pour les prix.
vendredi 19 novembre 2021, par Denis Lapalus
Tout ce qui est rare est cher ?
Le nombre de logements collectifs autorisés sur 12 mois a atteint son point le plus bas au mois de mars 2021 (179.000 appartements, selon les chiffres du Ministère de la transition écologique). Bien que les volumes de permis autorisés soient de nouveau orientés à la hausse, il manque encore plus de 20.000 logements pour retrouver le niveau des autorisations mesuré avant le début de la pandémie (février 2020 : 233.700 logements collectifs autorisés sur 12 mois glissants). Ainsi, dans la 5 édition de son baromètre sur les prix de l’immobilier neuf, Le Laboratoire de l’Immobilier, un organisme indépendant, constate l’explosion des prix. Dans ce contexte de raréfaction de l’offre de logements neufs, la hausse des prix de l’immobilier neuf s’accélère.
Des appartements neufs à près de 5 200€/m² en moyenne
Au mois de novembre 2021, le prix moyen d’un appartement neuf s’élève à 5 195 €/m² dans les communes de plus de 45 000 habitants de France métropolitaine. Ce nouveau record résulte d’une hausse moyenne des prix de + 5,7 % sur les 12 derniers mois, à périmètre constant. Pour l’instant, rien ne permet d’envisager un ralentissement de la hausse des prix. « Les tensions actuelles sur les matières premières et l’approvisionnement des chantiers, la hausse des prix des matériaux et de l’énergie sont autant de facteurs qui contribuent à l’inflation des prix du neuf et à l’insuffisance chronique de la production de nouveaux logements par rapport aux besoins » observe Franck Vignaud, Directeur du Laboratoire de l’Immobilier.
Accélération de la hausse des prix
L’accélération de la hausse des prix s’est généralisée : 9 des 15 plus grosses communes ont connu une hausse des prix supérieure à 6 % (contre 3 seulement il y a 6 mois). Trois d’entre elles affichent même des hausses supérieures à 8% : Rennes (+ 9,7 %), Toulouse (+ 8,4 %) et Grenoble (+ 8,1 %). Rennes grimpe ainsi de la 8ème à la 6ème place dans le classement, tandis que les positions de Toulouse et de Grenoble restent inchangées.
Prix moyen des appartements neufs en France et évolution sur 12 mois
La pause « technique » des prix parisiens mesurée il y a 6 mois (fin de la commercialisation de certains programmes dans les arrondissements les plus centraux et offre plus abondante dans des arrondissements plus abordables) aura été de courte durée. En 1 an, le prix moyen du neuf à Paris a progressé de 3,4 % pour s’établir à presque 12 500 €/m².
4 770€/m² en moyenne pour un appartement en Province
Si l’on exclut les grandes métropoles régionales, notamment Lyon et son 4ème arrondissement à 7 977 €/m², c’est à Annecy que revient la palme du prix le plus élevé avec 6 895 €/m², suivie d’Antibes à 6 500 €/m² et Villeurbanne avec 5 679 €/m². Cette dernière, considérée comme le 10ème arrondissement lyonnais, enregistre une hausse spectaculaire de 8,8 % en un an. Le revenu net moyen mensuel d’un ménage villeurbannais composé de 2 personnes étant d’environ 3 100 €, ce dernier peut au mieux faire l’acquisition d’un T2 de 43 m² selon les estimations du Laboratoire de l’Immobilier (hypothèses : apport personnel de 10 %, emprunt sur 20 ans, pas d’autre crédit en cours).
C’est dans la moitié nord de la France que l’on relève les prix les plus abordables. Il est en effet possible de trouver des biens neufs à moins de 3 300 €/m² à Dunkerque (3 276 €/m²), Laval (3 236 €/m²) ou encore Cherbourg (3 191 €/m²). Un ménage cherbourgeois de 2 personnes disposant en moyenne d’un revenu net mensuel de 2 900 €, plus faible qu’à Villeurbanne, peut ainsi acheter l’équivalent d’un T3 neuf de 71 m² (hypothèses : apport personnel de 10 %, emprunt sur 20 ans, pas d’autre crédit en cours).
« Des communes figurant habituellement parmi les moins chères, comme Saint-Etienne et Limoges ont franchi pour la première fois la barre des 3 500 €/m², signe que la hausse des prix touche même les territoires frappés par un recul démographique depuis plusieurs recensements » remarque Franck Vignaud.