Crédit immobilier : hausse de taux de 15 points de base en juillet et en août, chute du volume de crédits octroyés
Selon l’Observatoire du Crédit Logement, la hausse des taux des crédits immobiliers se poursuit au même rythme, soit près de 10 points de base par mois depuis décembre dernier. Le nombre de crédits octroyés diminue encore de plus de 12%.
mercredi 7 septembre 2022, par Denis Lapalus
La hausse des taux d’intérêt devient réellement concrète, et elle n’est pas finie. Bien que non directement corrélée, les nouvelles hausses des taux directeurs de la BCE va pousser les taux de marché vers de nouveaux sommets récents. Les banques devront alors augmenter les taux des crédits octroyés. Les seuils de l’usure continueront de jouer leur rôle protecteur pour les emprunteurs n’ayant pas suffisamment d’apport pour se lancer dans leur projet immobilier.
Taux : hausse de 0.8% en 8 mois
Les taux des crédits ont augmenté de 0.8% depuis décembre 2021. Avec l’accentuation de ces déséquilibres durant l’été, l’accroissement du taux s’est fait plus rapide encore, de 15 pdb en moyenne en juillet et en août : la dégradation de la profitabilité des nouveaux crédits a conduit les établissements bancaires à accroître plus fortement leurs taux, notamment avec le relèvement du principal taux de refinancement de la BCE intervenu fin juillet.
La totalité des emprunteurs bénéficient toujours de crédits à des taux très largement inférieurs à l’inflation. Il est vrai que la remontée des taux des crédits reste limitée par les taux d’usure. En effet, la prise en compte du coût de l’assurance et des garanties obligatoires à côté des frais de dossier, limite les taux des crédits, plus fortement qu’avant l’été, afin de permettre la sortie d’un TAEG acceptable. Mais depuis décembre 2021, les taux des prêts ont tous augmenté d’au moins 80 pdb, quelle que soit leur durée à l’octroi.
Chute du nombre de crédits octroyés
Le nombre de prêts accordés mesuré en niveau trimestriel glissant était ainsi en recul de 12.8 % à fin août, en glissement annuel. Dans le même temps, la production de crédit mesurée en niveau trimestriel glissant qui bénéficie pourtant de la hausse des prix des logements a baissé de 13.5 %, en glissement annuel.
Durées de crédit | Taux élevés (15% apport) | Taux moyens (30% apport) | Taux faibles (50% apport) |
---|---|---|---|
7 ans | 3,86 % | 3,42 % | 2,88 % |
10 ans | 3,95 % | 3,55 % | 2,98 % |
15 ans | 4,32 % | 3,78 % | 3,42 % |
20 ans | 4,83 % | 3,92 % | 3,48 % |
25 ans | 5,22 % | 4,08 % | 3,28 % |
(*) Mise à jour effectuée le 04/11/2024 . Taux assurance incluse d'un taux moyen d'assurance emprunteur de 0.45% (pour un couple). Considérer un taux d'assurance emprunteur de 0,20% pour une personne seule. Taux moyens de marché (avec 30% d'apport), calculés sur les relevés des courtiers en crédits immobiliers. Données indicatives uniquement. |
Un coût relatif toujours aussi élevé
Avec le renforcement des exigences d’un apport personnel plus élevé, le profil des emprunteurs se transforme. Les revenus s’élèvent rapidement (+ 4.3 % pour les 8 premiers mois de l’année, en glissement annuel, contre + 1.9 % en 2021). Cette évolution, déjà à l’œuvre en 2021, se nourrit du climat anxiogène actuel (la dégradation du moral des ménages), des pertes de pouvoir d’achat et de la remontée des taux des crédits immobiliers. Le coût des opérations réalisées progresse toujours à un rythme soutenu (+ 6.6 % pour les 8 premiers mois de l’année, en glissement annuel, après + 4.7 % en 2021). Dans ces conditions, le coût relatif se maintient sur des niveaux particulièrement élevés : 4.7 années de revenus en août 2022, comme il y a un an à la même époque.