Lutte contre le réchauffement climatique / ESG : la Banque de France renforce ses engagements vers une exclusion des énergies fossiles
La Banque de France confirme son objectif d’aligner l’ensemble des poches actions sur une trajectoire de réchauffement climatique de 1,5°C à fin 2025.
vendredi 31 mars 2023, par Denis Lapalus
Dans son rapport annuel 2022 d’investissement responsable, la Banque de France présente les résultats de la politique menée sur ses portefeuilles d’investissement adossés à ses fonds propres et à ses engagements de retraite. Elle confirme l’objectif d’aligner l’ensemble des poches actions sur une trajectoire de réchauffement climatique de 1,5°C à fin 2025. L’ensemble des actions menées par la Banque de France contre le changement climatique ont été saluées par la première place obtenue par la Banque de France au classement des banques centrales du G20 établi en novembre 2022 par un collectif de vingt et une organisations non gouvernementales (ONG) internationales.
Objectif 2023
La Banque de France a pris l’engagement d’atteindre l’alignement sur une trajectoire de 1,5°C. Pour ce nouvel objectif, l’horizon est fixé à fin 2023 dans le cas des actions du portefeuille adossé aux fonds propres et des actions européennes du portefeuille adossé aux engagements de retraite, puis à fin 2025 pour l’ensemble des actions.
Exclusions des énergies fossiles
La politique d’exclusions portant sur les énergies fossiles a aussi été renforcée. Après avoir annoncé l’an dernier sa sortie totale du charbon et un renforcement de ses critères d’exclusion sur les hydrocarbures d’ici fin 2024, la Banque de France a décidé d’exclure de ses portefeuilles à ce même horizon toute entreprise développant de nouveaux projets d’extraction d’énergies fossiles.
Investisseur responsable
La Banque de France poursuit ses efforts pour étendre le champ de son action au-delà de la communauté des banques centrales et pour intégrer d’autres défis majeurs. Elle a décidé d’adhérer en novembre 2022 aux Principes pour l’Investissement Responsable (PRI), une initiative initiée par l’Organisation des Nations unies (ONU) qui rassemble plusieurs milliers d’investisseurs institutionnels et gestionnaires d’actifs à travers le monde. Elle rejoint donc le cercle encore restreint des banques centrales signataires de l’initiative et s’engage ainsi à respecter des objectifs d’investissement responsable et de transparence sur son action.
Impact sur la biodiversité
La Banque de France a par ailleurs mis en place une mesure détaillée de l’impact sur la biodiversité de ses portefeuilles. Elle s’est associée au prestataire de données Iceberg Data Lab pour réaliser ce calcul d’impact sur ses portefeuilles actions. Cette démarche contribue à l’action que mène la Banque de France pour mieux prendre en compte les risques et les dépendances liés à la biodiversité dans le secteur financier.
En parallèle, le volet social de sa stratégie d’investissement responsable a poursuivi son développement. La Banque de France a investi pour porter le total de ses investissements en obligations sociales et durables à 160 millions d’euros. Elle a également contribué au financement du logement social et a autorisé pour 2023 un investissement pour soutenir le secteur de l’économie sociale et solidaire1.
« Depuis son lancement en 2018, la stratégie d’investissement responsable de la Banque de France a eu l’ambition de toujours renforcer ses engagements pour le climat et d’élargir la portée de son action pour intégrer toutes les dimensions de l’E-S-G. L’adoption en 2022 d’une nouvelle cible d’alignement de température pour nos portefeuilles et le renforcement de notre action sur les enjeux sociaux et biodiversité sont autant d’initiatives qui participent à construire un engagement crédible et exemplaire pour les autres banques centrales » déclare Alexandre Gautier, Secrétaire général adjoint Finances et ISR à la Banque de France.
Chiffres clés 2022
- < 2°C : la trajectoire d’alignement de température des portefeuilles actions adossés aux fonds propres et aux engagements de retraite.
- 1,95 Md€ investis dans des obligations vertes et des fonds pour la transition environnementale et énergétique2.
- 160 M€ investis dans des obligations à caractère social et durable.
- 0 % du chiffre d’affaires le seuil d’exclusion fixé d’ici 2024 pour l’achat de titres financiers d’entreprises impliquées dans l’extraction et la production d’électricité à partir de charbon thermique.
- 22 Mds€ : la taille, au 30 novembre 2022, des portefeuilles adossés aux fonds propres et aux engagements de retraite de la Banque de France.