Économies : comment réduire ses frais bancaires sans changer de banque ?
Changer de banque, c’est évidemment ce qu’il faut faire en cas d’insatisfaction : mauvais relationnel avec son conseiller bancaire, service client jugé inefficace, offres commerciales peu concurrentielles... Le fait est que les Français ne changent que rarement de banque, un cas unique en Europe. Les Français seraient donc globalement satisfaits de leurs banques. Mais réduire le montant de leurs frais bancaires reste toujours un objectif. Pas de petites économies. Tour d’horizon des pistes pour réduire sa facture bancaire.
vendredi 10 mai 2019, par FranceTransactions.com
Renoncez à votre assurance moyen de paiement / achats sur Internet
Des frais bancaires de 20 à 40€/an. Ce type d’assurance est peu utile. Votre banque est responsable de la sécurité des transactions utilisant vos moyens de paiement. Votre seule responsabilité porte sur l’utilisation d’un achat effectué avec votre code PIN, que vous ne devez jamais révéler. Et encore, dans de tels cas (CB perdue, volée, ou usage frauduleux), la franchise que vous devrez payer n’est que de 50€. Tout achat effectué sans votre code PIN peut être contesté, et sera remboursé le cas échéant par votre banque. Ce type d’assurance, et notamment "achat sur Internet" est donc sans objet.
Évitez les packages bancaires
Des frais bancaires de quelques euros par mois. Qui peut le plus peut le moins. C’est le principe des packages bancaires. Ces derniers sont de moins en moins nombreux, fort heureusement. Sous couvert d’être effectivement moins chargés en frais bancaires que la somme des frais liés aux services bancaires inclus dans le pack, ces offres se révèlent être financièrement un désavantage pour les clients, tout simplement car rares sont les clients qui utilisent tous les services du package. Il vaut toujours mieux réduire ses frais récurrents, quitte à payer, quand le besoin se présente, des frais ponctuels. Cela vous laisse toujours la possibilité de trouver moins cher ailleurs pour le même service. Le paiement CB à l’étranger en est le meilleur exemple.
Frais de tenue de compte, ne les payez pas, réclamez !
Frais bancaires de 2€ par mois. Si votre banquier vous assure que vous devez payer ces 2€ de frais de tenue de compte, tous les mois, posez-vous vraiment la question si changer de banque ne serait pas au final une meilleure solution. Le geste commercial de rigueur est que ces 2€ soient offerts.
Utilisation de votre CB à l’étranger (hors zone euro), votre banque n’est pas compétitive
Frais bancaires variables selon votre usage. A moins que vous soyez déjà équipé d’une CB proposée par une néobanque de type Max, N26, ou Revolut votre CB classique de votre banque à réseau est juste une source de frais élevés dès lors que vous sortez de la zone euro. Une commission sera facturée par votre banque, au-delà du taux du change appliquée entre les différentes devises. Certaines néobanques permettant de limiter, voire de réduire à 0 €, ces commissions, seul le taux de change MasterCard reste alors applicable. Une réduction de vos frais bancaires directe dans le sens où ces services, à l’instar du compte Max sont gratuits.
Renoncez éventuellement à votre CB auprès de votre banque à réseau
Frais bancaires de 20 à plus de 40€ par an. Une fois que vous aurez pris l’habitude d’utiliser une CB gratuite d’un autre établissement financier, cette option peut vous faire économiser de 20 à plus de 40€ par an ! Vous avez tout à fait le droit de détenir un compte courant sans CB auprès de votre banque actuelle. Vous n’êtes même pas tenu de rendre votre chéquier. Ce dernier peut toujours vous être utile. En effet, si votre conseiller bancaire ne vous offre pas la cotisation de votre CB chaque année, vous pouvez aisément réduire vos frais bancaires en renonçant à votre CB. Optez pour une CB gratuite, soit auprès d’une banque en ligne, soit auprès d’une néobanque. Certes, cela vous compliquera sans doute un peu la gestion de votre argent, avoir à jongler entre différents comptes, mais les virements effectués en ligne sont gratuits, et ainsi vous économiserez les quelques dizaines d’euros annuels de frais bancaires pour votre CB.
Placements : fuyez votre banque, hormis pour votre épargne de précaution placée sur de l’épargne réglementée
Frais bancaires les plus conséquents, selon vos placements. Hormis votre épargne de précaution, détenue sur votre livret A, LEP, livret jeune, ou autre LDDS, voire PEL pour certains, votre banque est probablement une piètre conseillère pour vos placements financiers et placements épargne de long terme. Pourquoi ? Car en France, une banque n’est pas légalement habilitée à être assureur ou gestionnaire financier. Banquier et assureur ne sont pas deux métiers compatibles, malgré tout ce que l’on tente de vous faire croire, en parlant notamment de bancassurance. Ainsi, votre banquier n’est qu’un intermédiaire pour tous vos placements financiers, autres que ceux de l’épargne réglementée. Elle joue donc le rôle de courtier, vous prélève des frais, et perçoit des commissions sur vos avoirs, chaque année, sans toutefois proposer une profondeur d’offres que tout courtier en placements peut vous proposer. Faites donc jouer la concurrence pour vos placements, recherchez les placements à moindres frais, et faites ainsi des économies conséquentes.
Supprimez votre découvert autorisé, ou pas ?
Frais bancaires selon votre usage des découverts, peuvent être de 80€ maxi. par mois. Sur cette question, deux écoles s’opposent. Si 60% des clients préfèrent avoir un découvert autorisé, juste au cas où, l’expérience montre que le fait même d’en avoir un, les incite à l’utiliser, alors qu’ils pourraient financièrement s’en passer. Ainsi, le découvert autorisé serait un piège à double-lame. En premier lieu, cela vous autorise des petits écarts, dans la limite de votre plafond de découvert autorisé. Autrement dit, si vous avez souscrit un découvert autorisé, le moment venu, vous allez l’utiliser... Sans chercher à trouver des alternatives. En second lieu, si votre situation financière se détériore (dépassement de votre découvert autorisé), vous n’échapperez pas aux frais d’intervention. Et c’est le drame. Cet empilement des frais, 8€ pour les frais d’intervention (maximum légal en 2019), et pour chaque transaction suivante, lettre d’avertissement, etc. Le processus est décrié par tous les clients. La facture va grimper très rapidement. Une situation qui doit être impérativement évitée. Le recours à un crédit de trésorerie de court terme peut être une alternative, si la situation est suffisamment anticipée.
- Découverts et frais inhérents aux découverts mal gérés, le jackpot des banques : le découvert autorisé, de sa mise en place, à son utilisation ainsi qu’à ses éventuels dépassements, composent l’ensemble le plus rémunérateur pour les banques de détail. Une véritable vache à lait. De 30 à 35% du chiffre d’affaires des banques de détails sont générés à partir de la mise en place des découverts autorisés, et notamment de ses dépassements. Ces fameux frais d’intervention que les gouvernements successifs ont bien du mal à encadrer.
Les frais d’intervention sont actuellement plafonnés à 80€/mois, et à 40€/mois pour les clients fragiles financièrement. Une proposition de loi a été déposée afin de diviser par deux ces plafonds de frais d’intervention.
- Mise en place du découvert autorisé, payant pour certaines banques Auprès de certaines banques, la mise en place de découvert autorisé est même payante. N’acceptez jamais une mise en place payante d’un découvert autorisé, ce n’est pas une faveur que vous fait votre banque, c’est un crédit qu’elle vous propose potentiellement.
Avoir recours à un découvert autorisé coûte certes généralement peu cher, malgré le taux de découvert appliqué, proche du taux d’usure : taux maximal applicable en cas de découvert. Cette limite est fixée par la Banque de France tous les trimestres.
- utilisez votre épargne de précaution plutôt que de recourir à votre découvert autorisé : Si sa mise en place en frais est sans frais dans votre banque, le découvert autorisé n’est pas un atout. Vous devez réserver son usage aux cas d’extrême nécessité. Ainsi, votre épargne de précaution (Livret A, LDDS, etc.) existe pour répondre à vos difficultés passagères. Nombre de clients ont des liquidités sur leur livret A mais ne font pas l’effort d’effectuer un virement en ligne.
Agrégateur de comptes bancaires, c’est gratuit !
Des frais bancaires de quelques euros par an. Il est fini le temps durant lequel il fallait débourser quelques euros afin de pouvoir agréger ses comptes bancaires. Et en 2019, tout va s’accélérer puisque l’open banking arrive. Toutes les banques doivent permettre l’interrogation des comptes à distance, via des interfaces de programmation (API). Autant dire que toutes les banques vont proposer gratuitement ce service. Donc si vous payez le moindre cent pour ce service, vous savez ce qu’il vous reste à faire...