Le bitcoin, la plus grande bulle financière de l’histoire ? À quand le krach ?
Alors qu’intrinsèquement la valeur intrinsèque du Bitcoin n’augmente pas, en dollars, son prix, dernièrement, ne fait que grimper. Cela a tout d’une bulle financière et cela ne date pas d’hier.
samedi 2 mars 2024, par Denis Lapalus
Si le Bitcoin peut être considéré comme une idée de génie (dans un monde parfait, avec une vision utopique), sa cotation en devises traditionnelles serait la plus vaste supercherie de l’histoire financière. C’est, du moins, mon point de vue. Je ne pense pas être un nième cassandre de plus, en recherche d’audimat ou autre, je souhaite juste alerter que ces hausses récentes de cours me paraissent pour le moins irrationnelles.
Spéculer n’est pas un reprochable, tromper les investisseurs, en revanche, l’est
Le (ou les) créateur(s) du Bitcoin, personne ne sachant exactement qui l’a créé, ne souhaitait probablement pas que cette cryptomonnaie devienne la cible d’autant de spéculations. D’ailleurs, l’idée de départ était bien de fournir une alternative au système financier classique, et non pas d’en servir ses plus fidèles adeptes : les spéculateurs. Mais très vite, dès que le Bitcoin a été connu du grand public, des ponts se sont tissés avec le monde de la finance traditionnelle. La cotation du bitcoin en dollars était un non-sens absolu, largement accepté.
Les spéculateurs n’ont que faire de la valeur des choses, une seule donnée compte : le prix. Le prix d’une chose et sa valeur sont deux notions distinctes. La confusion entre les deux est souvent effectuée, car l’on exprime ces deux notions dans la même unité. Quand le prix s’éloigne trop de la valeur, une correction intervient. Ou pas. Et là, il faut bien dire qu’une partie des jeunes générations ont eu le loisir de se prendre pour les rois de la finance, en arborant de juteux profits sur les hausses des cours du bitcoin. Et c’est tant mieux. Toutefois, ont-ils vraiment compris qu’ils avaient gagner en misant sur la cupidité des autres ? Le succès de quelques uns ne doit pas faire oublier les échecs des autres. Car tout le monde ne gagne pas de l’argent avec le Bitcoin. Les investisseurs qui ont acheté au plus haut la savent. Tenter de s’en mettre plein les poches, peu importe le support et son fondement, c’est se préparer à perdre. Certains font bien fortune avec des cartes de joueurs à collectionner. Pourquoi pas ? Mais ils sont très rarissimes.
Des ETF pour embarquer davantage les gogos
Les ETF sont à la mode. Une question de génération, allant de mise avec la méconnaissance des marchés financiers. La gestion passive, rien de tel pour tenter de gagner de l’argent sans même ouvrir la capot de son portefeuille. Tout le monde suit les mêmes conseils (ETF MSCI World Index), sans même savoir exactement la cible de leurs investissements. Et de ce fait, cela fonctionne, les cours montent sur ces mêmes supports ! Avec le lancement des ETF bitcoin spot, son impact médiatique, le prochain halving, autant de sujets qui continuent d’alimenter la bouilloire... Ces réussites confortent alors ces investisseurs dans leurs choix. L’effet moutonnier joue à plein régime. Le bitcoin en est également un excellent exemple.
Un krach inéluctable
Les agréments américains de réels ETF Bitcoin (et non pas ceux que l’on nous a servi en Europe...) permettent aux investisseurs lambda de miser quelques billes sur le Bitcoin, au cas où. Même si l’on n’est pas convaincu par les prévisions d’un cours du Bitcoin à 100.000 $, force est de constater que l’engouement de la foule fait raison. Le cours du Bitcoin grimpe, palier après palier. Renforçant ainsi la conviction des investisseurs, et ainsi de suite... L’on connait déjà la fin ? Un krach dès lors que certains commenceront à vendre pour empocher de juteux bénéfices, construits sur le dos de ceux qui n’auront pas vendu à temps ? C’est toujours pareil, le bitcoin, c’est de la finance bien classique. Très loin donc du monde de la finance alternative sans doute prôné par son créateur.
Le cours du Bitcoin grimpe, uniquement car la majorité pense qu’il va grimper encore
Est-ce bien une bonne raison ? Sur le marché actions, le cours d’une action grimpe, quand les investisseurs pensent que la société en question va augmenter ses bénéfices, franchir une étape importante, enregistrer de nouvelles commandes... Bref un impact économique réel, des gens concernés, des biens produits. Avec le bitcoin, ne procurant de fait aucun rendement, ne servant réellement à rien dans notre société (qui paie avec des bitcoins ?), les investisseurs ne misent que sur l’envie des autres d’en posséder également. Aucun jugement moral. Mais il convient juste de ne pas s’étonner si, un jour, la mode de posséder des bitcoins sera détrônée par autre chose.
Le bitcoin n’a rien de l’or ou du pétrole
Pour rappel, ces comparaisons totalement ubuesques du bitcoin avec l’or ou le pétrole, n’ont à mes yeux, aucun sens. L’or et le pétrole sont des matières premières, utilisées dans nos sociétés. Le bitcoin, ne l’est pas. La technologie derrière le bitcoin est basée sur les principes de l’informatique distribuée des années 1960, à l’heure à laquelle Internet n’existait pas encore, et les ordinateurs étaient des mainframes.
Des prévisions, toujours des prévisions
Mon point de vue n’est pas de dire qu’il faut se tenir à l’écart des cryptos. Comme beaucoup d’entre nous, j’ai réalisé des plus-values sur les mouvements erratiques du cours du bitcoin. Il faut simplement garder à l’esprit qu’aucun repère économique réel n’existe comme référence pour les cryptos. Un effondrement des cours est toujours possible. Réaliser ses gains régulièrement est fortement recommandé.
Certains voient le cours du bitcoin en $ à 100.000 $. Pourquoi pas ! L’on peut aussi l’estimer à 250.000 $ dans 2 ou 3 ans, il n’existe aucune façon de calculer sa valeur, puisque, encore une fois, il n’existe que des prix pour le bitcoin, mais pas de valeur.