Un monde devenu fou ? Ou des statistiques totalement ubuesques ? Un ménage français sur six aurait investi dans les cryptomonnaies indique la BCE. La moyenne européenne serait de l’ordre de 10% au sein des 6 grands pays européens.
mardi 24 mai 2022, par Denis Lapalus
Alors que le marché des cryptos est d’une corrélation exemplaire avec le NASDAQ depuis quelques mois déjà, les Français seraient pas mois de 6% à avoir déjà investi sur ce secteur volatil, hyper risqué, d’après une étude publiée par la BCE. "La cupidité est le défaut des pauvres" souffle un ex-conseiller en gestion de patrimoine de renom, bien connu chez FranceTransactions.com.
Bitcoin : in anti-inflation, ni or numérique, ni rien d’ailleurs...
Vous le savez désormais, les cryptomonnaies n’ont absolument rien de refuge anti-inflation, elles n’ont rien non plus d’un or numérique et toute autre folie énoncée il n’y a encore qu’une année de cela. La chute des cours des cryptos est liée au retrait des liquidités appuyées par les banques centrales. La majorité des investisseurs sur les cryptos ne sont que des spéculateurs, les cryptomonnaies ne produisant aucun rendement. Avec la stagnation des cours actuels des cryptos, il est bien plus délicat de dégager des plus-values rapides, l’absence de rendement pousse les investisseurs à scruter les investissements avec rendements. Les actions servant les plus fort rendements sont désormais convoitées. D’ailleurs de plus en plus de plateformes cryptos se mettent désormais à proposer des actions, signe que le rendement est bien la clé des placements financiers, n’en déplaisent aux plus fervent défenseurs des cryptos.
Des statistiques toutes plus étonnantes les unes que les autres...
Méfiance, méfiance... Les statistiques l’on sait bien que l’on peut faire dire n’importe quoi à une série de chiffres. Que ce soit la BCE ou pas qui l’annonce, le diable se cache toujours dans les détails. Pour les statistiques publiées par les plateformes, pour lesquelles 4% des Français seraient investi d’ores et déjà dans le métavers, il faut désormais composer ce 6% des ménages français investis sur les cryptos.
À quand des vrais chiffres ?
Ce sera pour bientôt. Tout compte détenant des cryptos doivent faire l’objet d’une déclaration fiscale. Afin de connaître le nombre de détenteurs de cryptos en France, il suffira de scruter les comptes-rendus publiés par les services fiscaux après l’étape de déclaration des revenus. Il est probable que l’on soit loin du compte de ces études qui se basent en partie sur des réponses à des sondages. En être intéressé par les cryptos et miser plusieurs milliers d’euros sur un actif sans valeur, la marche est haute.
La BCE ne serait-t-elle pas en train de dérouler un scénario ?
La BCE avance ses pions pour le lancement de son Euro Digital. Après Christine Lagarde qui a martelé ce que tout le monde savait déjà, le Bitcoin n’a aucune valeur, mais uniquement un prix. La BCE publie donc cette étude au moment où le cours du bitcoin pourrait s’effondrer totalement. Un passage sous les 21.000$ serait fatal au bitcoin, les principales plateformes étant couvertes sur ce niveau de prix. Sous les 21.000$, un vent de panique pour récupérer ses avoirs en une devise légale serait impossible, mettant ainsi un terme à l’aventure. Il n’est pas dit que ce scénario n’arrive pas en temps et en heure, histoire de laisser une place entière aux crypto régulées.
6% des investisseurs cryptos ont misé plus de 30.000€
Environ un ménage européen sur dix a investi dans des cryptomonnaies comme le bitcoin, selon une étude de la Banque centrale européenne publiée mardi, soulignant l’appétit pour ces placements hautement risqués victimes ce mois-ci d’un spectaculaire plongeon des cours. Ces nouveaux actifs attirent les particuliers, y compris dans les couches sociales modestes, mais "ne valent rien" et ne reposent sur "aucun havre de sécurité", a averti dimanche la présidente de l’institut monétaire, Christine Lagarde. "Jusqu’à 10% des ménages pourraient posséder des cryptomonnaies" en zone euro, selon l’étude menée par la BCE dans six grands pays - Belgique, Allemagne, Espagne, France, Italie et Pays-Bas. La proportion varie selon les pays étudiés, entre 6% en France, 9% en Allemagne et près de 15% aux Pays-Bas. La plupart des investisseurs privés ont déclaré détenir moins de 5.000 euros de cryptoactifs, avec une légère prédominance des avoirs modestes, soit moins de 1.000 euros. A l’autre extrémité, environ 6% ont confirmé y avoir investi plus de 30.000 euros.
Une étude à charge
Cette étude, insérée dans le rapport semestriel sur la stabilité financière qui sera publié mercredi, intervient alors que la BCE a récemment plaidé pour une régulation mondiale de ce jeune secteur présentant un risque pour les finances des ménages en particulier. En dépit d’évolutions en yo-yo sur le marché, la capitalisation boursière mondiale des cryptoactifs a atteint plus de 2.500 milliards d’euros fin 2021, sept fois plus qu’un an auparavant. La dynamique du secteur fait qu’il existe aujourd’hui plus de 16.000 cryptoactifs en circulation, avec dix nouveaux lancés chaque jour en moyenne, selon l’étude.