Les dividendes des sociétés, au niveau mondial, pourraient chuter de 933 milliards de dollars sur 2020
Conséquence de l’impact du coronavirus sur les bénéfices des entreprises, les dividendes versés aux actionnaires dans le monde devraient baisser d’au moins 15% en 2020, selon un rapport de la société de gestion Janus Henderson Investors, publié lundi 18 mai.
lundi 18 mai 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Il faut se rappeler que la performance des placements boursiers sur le long terme n’est uniquement du aux versements des dividendes. Si ces derniers sont souvent décriés, comme étant un revenu supplémentaire pour les plus riches actionnaires, il ne faut pas oublier, qu’il s’agit également du revenu principal de nombre de retraités, notamment dans les pays anglo-saxons. Ces retraités verront donc leurs revenus chuter en 2020.
En France, de nombreuses entreprises ne verseront pas de dividendes ni au titre de l’année 2019, ni pour cette année 2020. Ainsi, les banques sont fortement incitées à ne pas verser de dividendes au titre des années 2019 et 2020, les bonus sont remis en cause également. De même, les sociétés ayant bénéficié des aides de l’État (PGE, chômage partiel, etc.) ne pourront pas verser de dividendes à leurs actionnaires.
Dividendes : une baisse de 15 à 35% attendue en 2020 dans le monde
"Le scénario optimiste prévoit une baisse des dividendes mondiaux de 15% cette année à 1.210 milliards de dollars, soit une baisse de 213 milliards de dollars" et la version "pessimiste" anticipe un recul de -35% cette année, à 933 milliards de dollars, explique le gestionnaire britannique dans un communiqué. "La disparité entre les régions et les secteurs est grande", précise l’étude publiée tous les trois mois, et qui fait référence sur le sujet.
Selon le rapport, qui a "passé au crible des entreprises représentant plus des trois quarts des paiements mondiaux en termes de valeur", l’impact le plus fort devrait se faire sentir en Europe et au Royaume-Uni où "les régulateurs ont forcé les banques à suspendre les paiements de dividendes" et où "les grandes compagnies pétrolières ainsi qu’une série de grandes entreprises ont déjà réduit les paiements". L’Amérique du Nord et l’Asie "sont susceptibles d’être les moins affectées" du fait notamment d’un nombre plus important de groupes technologiques, un secteur moins affecté, détaille le rapport. "En Chine et dans le reste de l’Asie, les entreprises ont déjà ajusté leurs paiements de 2020 sur les bénéfices de 2019, l’impact devrait donc être plus important en 2021", estime Janus Henderson.
"Les secteurs pétrolier et minier, la finance au sens large et la construction sont très vulnérables , mais les entreprises technologiques et les secteurs défensifs comme les soins de santé, l’alimentation et la plupart des biens de consommation de base (à l’exception des producteurs de boissons qui dépendent fortement du secteur des bars et des restaurants) sont relativement préservés", note le rapport.
En revanche, "la pandémie n’a quasiment pas eu d’impact sur les dividendes du premier trimestre, qui ont augmenté de 3,6% pour atteindre un record de 275,4 milliards de dollars", d’après le document. Pour Janus Henderson, " une partie de l’impact s’étendra jusqu’en 2021 , année où les paiements seront probablement moins élevés que ce qui était prévu avant la pandémie", mais devraient reprendre pour certains secteurs, "à condition que la croissance des cas de virus ait atteint son pic, que le confinement imposé par les gouvernements actuels prenne fin" et que l’économie mondiale "se redresse".