Les 8 prévisions choc de Saxo Bank pour 2024
Comme chaque année, Saxo Bank nous livre 8 prévisions chocs pour l’année à venir. Certaines peuvent vous sembler loufoques, et pourtant Saxo Bank a vu juste à plusieurs reprises dans les années passées.
mardi 5 décembre 2023, par Denis Lapalus
Les Prévisions Choc de Saxo Bank pour 2024
Saxo Bank, spécialiste du trading et de l’investissement en ligne, a publié aujourd’hui ses « Prévisions Choc » pour 2024. Celles-ci consistent en une série d’événements certes peu probables, mais sous-estimés, qui entraîneraient une onde de choc sur les marchés financiers. Début 2024, Saxo Bank voit le monde atteindre son point d’inflexion, le chemin bien connu des dix dernières années touchant à sa fin. Interrogé sur les Prévisions Choc pour cette année, Steen Jakobsen, Chief Investment Officer de Saxo, explique : « La route droite que le monde emprunte depuis la crise financière mondiale de 2007-2008, avec sa géopolitique stable, sa faible inflation et ses taux d’intérêt bas, a rencontré des obstacles pendant les années de pandémie, indiquant une bifurcation vers un avenir incertain », selon les premiers mots du rapport.
- Le baril de pétrole à 150 USD permet à l’Arabie saoudite de racheter la Ligue des champions : Avec la montée en flèche des prix du pétrole, l’Arabie saoudite étend son influence en acquérant l’une des franchises sportives les plus convoitées afin de créer une Ligue des champions mondiale : « La restructuration radicale de l’économie du pays en vue de moins dépendre du pétrole et de devenir un pôle touristique, de loisirs et de divertissement bénéficie en plus de la flambée des cours du pétrole, le baril atteignant le seuil des 150 USD en milieu d’année en raison d’une hausse de la demande plus élevée que prévu. Détenant désormais les clés de la compétition de football la plus appréciée au monde, les Saoudiens veulent immédiatement la transformer en un championnat mondial des clubs. » Le cours de Bourse de Manchester United double, et le prix du Brent atteint les 150 USD le baril.
- Les médicaments contre l’obésité provoquent une crise sanitaire mondiale : Les médicaments GLP-1 sont considérés comme une solution à l’épidémie mondiale d’obésité, mais leur facilité d’utilisation incite les populations à arrêter tout exercice physique et à augmenter leur consommation d’aliments malsains : « L’offre de ces médicaments augmentant, leurs prix baissent et les gouvernements décident de les désigner comme vitaux pour l’amélioration de la santé et le combat de l’épidémie d’obésité. Mais, en raison de ce revirement, l’offre ne parvient plus à satisfaire la demande mondiale et les patients doivent attendre des années pour obtenir leur injection. Ils refusent en attendant tout exercice physique ou régime alimentaire sain, sachant qu’une simple dose suffit à stopper toute prise de poids, provoquant ainsi une crise sanitaire majeure. Le taux d’obésité mondial chez les adultes passe de 39 à 45% en 2024. Le secteur des aliments transformés enregistre une hausse considérable de la demande, faisant grimper le cours de McDonald’s et celui de Coca-Cola à 60% au-dessus des marchés élargis.
- Les États-Unis annoncent la fin du capitalisme avec les obligations d’État non taxées : Les États-Unis adoptent une stratégie fiscale radicale pour résoudre leurs difficultés économiques en incitant à l’investissement dans les obligations d’État. « Le gouvernement américain est contraint d’augmenter ses dépenses budgétaires de manière exponentielle dans le contexte des élections de 2024, afin de soutenir l’économie et d’éviter l’agitation sociale. La pression inflationniste persistante et le rapatriement des capitaux étrangers freinent une demande en bons du Trésor américain déjà au ralenti, provoquant un pic de leurs rendements. Dans une tentative désespérée de normaliser le coût des emprunts, le gouvernement américain défiscalise les revenus des obligations d’État. » Les bons du Trésor, quelle que soit l’échéance, repartent à la hausse et la courbe des rendements s’aplatit, alors que les investisseurs engrangent les rendements les plus élevés depuis des décennies, sans subir de pression fiscale. La Bourse dégringole, mais l’inversion de la courbe des taux profite à un petit groupe d’entreprises qui disposent d’importants capitaux.
- L’IA générative déclenche une crise sécuritaire nationale : L’IA générative, initialement saluée comme une aubaine pour la productivité, devient une menace pour les sécurités nationales à la suite d’une infox vidéo à l’encontre d’un haut fonctionnaire dans un pays développé. Les gouvernements imposent de nouvelles réglementations aux IA, mettant un frein à la nouvelle tendance, alors que les sociétés de capital-risque fuient le secteur : « Au mépris de tous les risques, un groupe criminel s’aidant de l’IA générative réalise une infox vidéo ultraréaliste dans laquelle un haut fonctionnaire d’un pays développé communique des secrets d’État. Le scandale et le succès de l’opération déclenchent la plus grande crise sécuritaire depuis la Seconde Guerre mondiale, initiant une nouvelle ère de forte réglementation de l’IA. Dans une tentative historique de contrer les effets secondaires catastrophiques de l’IA générative, les États-Unis et l’Union européenne déclarent que tout contenu produit par une IA générative devra dorénavant porter la mention « fabriqué par une IA ». Après la crise sécuritaire nationale, l’incident suscite une méfiance internationale totale à l’égard des informations publiées sur Internet, celles-ci provenant à 90% d’une intelligence artificielle. » Les sociétés de médias traditionnels approuvées par leurs gouvernements gagnent en valeur, l’action du New York Times double. Celle d’Adobe, en revanche, plonge, le gouvernement pénalisant la société dont l’un des logiciels a été utilisé dans l’infox.
- Les pays déficitaires forment le « club de Rome » pour négocier les modalités commerciales : Une coalition de pays déficitaires tente de restructurer la dynamique du commerce mondial en sa faveur : « La situation de la dette américaine échappant désormais à tout contrôle, un groupe de six pays déficitaires forme un « club de Rome » pour coopérer afin de réduire les déficits en négociant collectivement de nouvelles modalités commerciales avec les pays excédentaires. Son argument est qu’annuler les déficits par des réévaluations fixes progressives dans les pays excédentaires permettrait une remise à zéro au niveau mondial, créant ainsi un modèle économique plus égal et plus stable. Les six pays fondateurs du « club de Rome » sont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Inde, le Brésil, le Canada et la France. L’adaptation de l’écart de balance courante entre les pays clés va s’avérer douloureux pour les principaux pays excédentaires que sont la Chine, l’Allemagne, la Norvège, le Japon, les Pays-Bas et Singapour. » La perte de contrôle sur la monnaie de réserve mondiale diminue la confiance envers la monnaie fiduciaire, occasionnant de nettes progressions des cours de l’or, de l’argent et des cryptomonnaies.
- Robert F. Kennedy Jr gagne l’élection présidentielle américaine de 2024 : Dans un renversement de situation époustouflant, RFK Jr s’empare de la présidence et engage un changement de direction politique inédit aux États-Unis : « En 2024, pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, un candidat d’un parti alternatif, Robert F. Kennedy Jr, remporte l’élection présidentielle. Ses positions populistes contre les démocrates bellicistes et les dirigeants d’entreprises séduisent à la fois les déçus du parti démocrate traditionnel et les partisans de Trump. Une nouvelle ère politique commence aux États-Unis par la rupture avec la ploutocratie, les votants exigeant la fin des inégalités criantes, de l’injustice et des guerres interminables. » Le message pacifiste de Kennedy, et sa promesse de mettre fin aux abus envers le système de santé américain et aux excès du pouvoir des entreprises fait plonger les sociétés d’armement et de santé, alors que s’échangent nerveusement les titres des grandes sociétés d’Internet et des technologies de l’information, qui redoutent un élargissement de la lutte aux sociétés monopolistiques.
- La croissance « chanceuse » du PIB japonais de 7% force la Banque du Japon à abandonner son contrôle de la courbe des rendements : Le Japon connaît une surprenante reprise économique menant à un changement de politique drastique de la part de la Banque du Japon. « L’ère de la déflation a pris fin au Japon, provoquant une nouvelle croissance des salaires. La politique de contrôle de la courbe des rendements stimule fortement l’économie du pays, les taux réels déclinant à cause du plafonnement des rendements nominaux, mais les prévisions d’inflation augmentent. La Banque du Japon se voit donc contrainte de mettre fin à sa politique de contrôle de la courbe des rendements en 2024, ce qui provoque une débâcle des marchés obligataires mondiaux, les investisseurs japonais rapatriant leurs capitaux sur leur sol. » Le yen se renforce en raison du retour des capitaux des investisseurs japonais, poussant l’USD/JPY en dessous de 130, l’EUR/JPY en dessous de 140 et l’AUD/JPY en dessous de 88.
- L’impôt sur la fortune européen fait plonger la demande de produits de luxe : Le nouvel impôt sur la fortune de l’Union européenne provoque un repli du marché des produits de luxe, avec de fortes répercussions sur les marques haut de gamme : « Il est particulièrement ironique que l’UE, qui possède le système de sécurité sociale le plus développé au monde, ait créé 499 milliardaires en USD, qui paient le plus faible taux d’impôt personnel en pourcentage de patrimoine comparé aux milliardaires d’Amérique du Nord et d’Asie de l’est. L’agitation sociale étant constamment au bord de l’explosion en Europe, et les coûts associés à la transformation verte, à la guerre en Ukraine et à l’inflation générale augmentant, la Commission européenne valide l’initiative citoyenne européenne (ICE) intitulée « Un impôt sur les grandes fortunes pour financer la transition écologique et sociale ». La Commission européenne met en œuvre une loi qui taxe annuellement 2% de la fortune des milliardaires. Cette version moderne de Robin des Bois envoie des ondes de choc dans le secteur européen du luxe, des études récentes ayant montré une forte corrélation entre l’activité du luxe et l’inégalité des niveaux de revenus et de patrimoine. » L’action LVMH perd 40%, et d’autres parties du segment du luxe, dont Porsche et Ferrari, voient alors également leurs cours chuter. Implications pour les marchés et les investisseurs
Ces prédictions ne sont pas les prévisions de marché officielles de Saxo Bank. Elles ont pour but de rappeler aux investisseurs d’envisager toutes les hypothèses, y compris les plus invraisemblables. Les Prévisions Choc constituent un effort délibéré de repousser les limites de l’imagination des participants au marché et de les préparer à toute éventualité.