Le rendement des marchés actions ne devrait pas dépasser les 4% annuels en 2025
En phase de totale euphorie, les marchés actions américains commencent à montrer des signes de faiblesse. Il est temps de relire les estimations de baisse de rendement des marchés actions pour les années à venir.
vendredi 15 novembre 2024, par FranceTransactions.com
Les marchés actions moins rentables que le marché obligataire
Robeco avait publié en septembre 2022 la douzième édition de son rapport Expected Returns (2023-2027), qui donne un aperçu de ce à quoi les investisseurs peuvent s’attendre au cours des cinq prochaines années pour les principales classes d’actifs, ainsi que des prévisions macroéconomiques. Il est toujours bon de relire ces prévisions dès lors que les hypothèses commencent à se vérifier.
Un âge de confusion
Dans un contexte marqué par des marchés fluctuants et imprévisibles, une crise énergétique et alimentaire, une inflation à deux chiffres dans les pays développés et des incertitudes quant à la trajectoire de la Chine en tant que premier contributeur à la croissance mondiale, Robeco aborde les cinq prochaines années comme un « âge de la confusion ». Depuis un an, la poursuite des aides budgétaires liées au Covid, les problèmes d’approvisionnement et la guerre en Ukraine ont contribué à une flambée inattendue des prix. Seuls les investisseurs les plus anciens ont déjà subi par le passé les effets dévastateurs de telles hausses sur le pouvoir d’achat et les portefeuilles d’investissement.
Des rendements attendus en baisse
Par conséquent, nous (ie les analystes de Robecco) pensons que les performances des actifs resteront inférieures à leurs moyennes historiques dans les cinq années à venir, principalement à cause du faible taux d’intérêt sans risque. Il est à noter que pour la première fois en 12 éditions des Expected Returns, la prime de risque prévue pour les actions (3 %) sera inférieure à sa moyenne historique de 3,5 %. Les perspectives sont meilleures pour les investisseurs en dollars américains détenant un portefeuille international, car nous anticipons une appréciation des autres devises face au billet vert, ainsi que la fin du marché haussier du dollar d’ici à cinq ans.
Depuis l’année dernière, le risque climatique et ses conséquences font partie intégrante de notre rapport Expected Returns. Nous pensons que le changement climatique aura peu ou pas de répercussions sur les obligations souveraines des pays développés et les obligations d’entreprise investment grade. Pour les actions les marchés développés, il s’agit d’un signal légèrement négatif dû au risque de croissance économique plus faible et aux risques physiques. Les matières premières sont la seule classe d’actifs à bénéficier d’un signal positif sur le plan du climat, principalement parce que la transition énergétique et les risques physiques liés au changement climatique augmenteront la pression sur prix des matières premières.
Outre les perspectives à cinq ans, le rapport Expected Returns aborde quatre sujets spéciaux liés au thème de cette année :
- Le nouveau compromis dans le commerce mondial
- L’alternative data pour prendre une longueur d’avance
- Le coût de la transition vers les énergies vertes
- L’inflation des prix : matière à réflexion ou pas ?
Peter van der Welle, stratégiste multi-actifs chez Robeco : « Nous pensons que le niveau à partir duquel l’inflation devient durable est relativement élevé et que les récessions (que nous anticipons d’une façon ou d’une autre) sont très désinflationnistes. Toutefois, la dissymétrie vers la droite de la distribution des anticipations d’inflation pour les économies développées constituera un fil rouge sur la période 2023-2027. »
Laurens Swinkels, chercheur chez Robeco : « En cette période de confusion, l’avenir est devenu moins prévisible, notamment en ce qui concerne les conséquences du risque climatique. L’ampleur exacte de celui-ci dans les prochaines décennies est incertaine et ses impacts sur les prix des actifs encore plus. Ce que nous savons, c’est que les investisseurs doivent sérieusement prendre en compte les répercussions à long terme du changement climatique sur les performances des classes d’actifs. »