Obligations à haut rendement : forte dynamique acheteuse début juin, et pour juillet ?
Marché obligataire à haut rendement : l’analyse du mois de juin 2023 par l’équipe obligataire du groupe CORUM.
lundi 17 juillet 2023, par Denis Lapalus
Chaque mois, l’équipe obligataire du groupe CORUM revient sur les dernières actualités de l’univers européen des obligations à haut rendement. L’objectif : détailler les raisons de ses mouvements et comprendre ses dernières performances.
Obligations high-yield
Graphique TradingView, plateforme de graphiques et réseau social pour les traders L’indice IBOXXMJA est utilisé pour mesurer la performance de l’univers européen des obligations à haut rendement. Les éléments détaillés précédemment représentent l’analyse du mois par l’équipe obligataire, au 30/06/2023, et ne constituent pas une promesse des événements futurs.
Deux scénarios s’opposent
Comme en avril et en mai, les marchés financiers sont restés coincés entre les deux scénarios opposés au cours du mois de juin : d’un côté une désinflation salvatrice (mais qui tarde à franchement se concrétiser) et, de l’autre, une récession potentielle qui ne cesse d’être remise à plus tard. Dans ce contexte, les différents acteurs sur les marchés financiers ont été livrés à leur dynamique propre qui, pour l’heure, est plutôt haussière.
Juin : un chaud et froid
Au mois de juin, l’Eurostoxx50 (actions européennes) a pris 4,29 % (il faut dire qu’il avait baissé de 3,24 % en mai au regard des inquiétudes sur le plafond de dette aux Etats-Unis), le marché du Haut rendement européen s’est apprécié de 0,51 % tandis que l’Euro a rebondi de 2,63 % contre le dollar.
A la différence des deux derniers mois, des signes de nervosité ont toutefois commencé à apparaître. Sur le marché du Haut rendement, une forte dynamique acheteuse s’est enclenchée pendant les deux premières semaines du mois, suivie d’un refroidissement sur les deux semaines suivantes. Le marché effaçant alors près de 50 % de ses gains. S’agit-il d’un ralentissement de la tendance constatée depuis avril où une faible volatilité est conjuguée avec une tendance haussière ? Il est encore trop tôt pour le dire mais la première semaine de juillet incite à une certaine prudence.
Casino, la montagne de dettes n’a pas accouché d’une souris
Quoi qu’il en soit, la nouvelle du mois a été le dénouement de la saga Casino, qui avait commencé en décembre 2015, quand l’activiste Muddy Waters avait dénoncé l’opacité des comptes de la société et la montagne de dettes que le Groupe avait accumulées. Une première étape était intervenue en mai 2019, avec le défaut de Rallye et de Foncière Euris (les holdings de contrôle de Casino). Mais cette fois c’est le vaisseau amiral du groupe qui jette l’éponge et annonce à ses créanciers qu’il ne pourra pas rembourser l’intégralité de sa dette et que des pertes importantes devront être consenties. Un chapitre se clôt dans l’histoire du capitalisme français.