Nouveau plan stratégique d’Orange : le marché voit rouge
Le groupe Orange va constituer des sociétés d’infrastructures qui détiendront les tours et antennes de ses réseaux mobiles et dont le capital pourra éventuellement être ouvert à des investisseurs, prévoit-il dans le nouveau plan stratégique 2025 présenté mercredi.
mercredi 4 décembre 2019, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Orange constituera des sociétés d’infrastructures, y compris en France (plan stratégique)
Après l’annonce de ce plan, l’action Orange a baisséde plus de 4%, à 13,7 euros peu avant 10h00, se rapprochant sans les toucher de ses minimas de l’année 2019. Les premiers travaux de constitution de ces "TowerCos" commenceront "dès 2020 en France et en Espagne", a précisé Orange dans le communiqué de presse sur son plan stratégique. "A terme, le regroupement de tout ou partie de ces TowerCos locales, dans une TowerCo européenne dont Orange garderait le contrôle majoritaire sera envisagé pour saisir les opportunités de consolidation du marché des tours au niveau européen", a indiqué Orange.
Le but de la constitution de ces sociétés d’infrastructures, qui pourront aussi exister pour la fibre, n’est pas systématiquement d’en ouvrir le capital à des co-actionnaires, a indiqué à des journalistes Stéphane Richard, le PDG d’Orange. Pour un opérateur télécom comme Orange, ces sociétés d’infrastructures permettent d’avoir "une meilleure efficacité dans la gestion des infrastructures", a-t-il indiqué.
Elles permettront peut-être également de mieux mettre en évidence la valeur de telles infrastructures aux yeux de la Bourse, a-t-il expliqué, en rappelant qu’Orange possédait 40.000 tours de réseau mobile. "Le marché applique des multiples de 20" fois le bénéfice pour valoriser les sociétés d’infrastructures, "et de 5 ou 6 pour valoriser les opérateurs", a-t-il indiqué. "Peut-être" que lafilialisation des infrastructures "donnera des clefs de lecture sur la valeur des opérateurs un peu meilleures", a-t-il dit.
Le plan stratégique présenté par Orange prévoit notamment une croissance annuelle de l’excédent brut d’exploitation une fois sortis ses contrats de location (Ebitdaal) "comprise entre 2% et 3% par an en moyenne sur la période 2021-2023". L’Ebitdaal sert d’étalon au groupe pour ses prévisions internes. Orange prévoit également un cash-flow organique des activités en croissance entre 2020 et 2023 avec une cible comprise entre 3,5 et 4 milliards d’euros en 2023 (contre plus de 2 milliards d’euros en 2019). Le cash-flow organique est le flux net de trésorerie généré par l’activité, sans les acquisitions d’immobilisations mais incluant les produits de cessions d’actifs.
Orange vise une dette nette représentant "autour de 2 fois" son Ebitdaal "à moyen-terme", et des dépenses d’investissement (Capex) qui continueront de grimper en 2019 et 2020, avant une stabilisation en 2021 et un début de baisse en 2022 "date à laquelle l’essentiel du déploiement fibre sera finalisé en France". Enfin, "Orange verseraun dividende annuel de 70 centimes a minima par action" jusqu’en 2023, "sans exclure une hausse éventuelle en lien avec l’accélération de sa trajectoire de cash-flow organique".