Assurance emprunteur : le grand coup de pied dans la fourmilière !
L’assurance emprunteur c’est le jackpot des banques. 80% du marché est ficelé par les banques, des assurances emprunteurs plus chères de 20 à 25% qu’auprès des assureurs alternatifs. Les députés ont adopté en séance le jeudi 29 septembre une loi permettant de changer d’assurance emprunteur chaque année. Une révolution !
vendredi 30 septembre 2016, par Denis Lapalus
Assurance emprunteur : une manne pour les vendeurs de crédits immobiliers
L’élément de plus rentable dans la commercialisation de crédit immobilier, c’est sans surprise l’assurance emprunteur. Ce marché est détenu à hauteur de 80% par les banques. Les emprunteurs n’osant que peu souvent d’aller voir à la concurrence pour souscrire une assurance emprunteur moins chère. Les prix des assurances emprunteurs auprès des banques sont de 20 à 25% plus élevés. Autant dire que les économies potentielles pour les emprunteurs sont importantes, de l’ordre de plusieurs milliers d’euros !
L’échec relatif de la loi Hamon
La loi Hamon de 2014 permet actuellement aux emprunteurs de changer d’assurance emprunteur dans les 12 mois qui suivent la souscription d’un crédit. Mais concrètement, très peu d’emprunteurs passent à l’acte avec succès. Et pour cause, la résiliation d’assurance ne peut être effectuée qu’à la date anniversaire de sa souscription. Un problème pour le moins ubuesque, car il est difficile de changer d’assurance avant 12 mois tout en attendant la date anniversaire...
Loi Sapin 2 : pouvoir changer d’assurance emprunteur chaque année
La résiliation annuelle des contrats d’assurance-emprunteur, telle que proposée dans le cadre de la loi Sapin 2, permettra donc aux emprunteurs de réellement pouvoir changer d’assurance emprunteur, quand bon leur semble. Il suffira de l’effectuer à la date anniversaire du crédit. De quoi relancer la concurrence sur ce marché très lucratif. Un coup dur supplémentaire pour les banques.
Les mutuelles ravies de cette ouverture du marché de l’assurance emprunteur
« Nous nous réjouissons de cette adoption historique qui va permettre de rendre aux Français du pouvoir d’achat et d’offrir davantage de justice aux plus fragiles -* anciens malades et personnes à risques aggravés de santé, surendettés, emprunteurs ayant perdu leur emploi, primo-accédants », assure ainsi Pierre Balsollier, dirigeant de l’entité spécialisée en assurance-emprunteur de la Macif et de la Maif, dans les colonnes du quotidien Les Echos dans son édition de ce jour.