Gaspillage alimentaire : les invendus des supermarchés bientôt autorisés aux dons aux associations caritatives
Le scandale alimentaire le plus important de France, des tonnes de nourriture encore comestibles jetées chaque jour, avec interdiction de les donner aux mal nourris, devrait enfin disparaître. Du moins, c’est l’espoir du plus grand nombre.
samedi 11 avril 2015, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Ce n’est pas encore gagné, mais le Sénat a adopté l’amendement permettant aux supermarchés de donner les invendus alimentaires aux associations caritatives, au lieu de les asperger de javel et de les jeter. Mais, en France, le bon sens met visiblement beaucoup de temps à franchir toutes les assemblées... L’amendement doit être adopté également par l’Assemblée Nationale.
Le Sénat a autorisé vendredi, à l’unanimité, les supermarchés à distribuer les invendus alimentaires à des associations, à l’occasion de l’examen sur le projet de loi Macron. Les sénateurs ont adopté, sous les applaudissements, un amendement centriste défendu par Nathalie Goulet permettant aux magasins de commerce de détail, d’une surface supérieure à 1.000 mètres carrés, de "mettre en place une convention d’organisation de la collecte sécurisée des denrées alimentaires invendues encore consommables au profit d’une ou plusieurs associations d’aide alimentaire". Pour que cette disposition puisse entrer en vigueur, il faut qu’elle soit également votée à l’Assemblée nationale.
"Chaque jour 20 à 40 kg de nourritures sont jetés par chaque supermarché alors que des gens, en France ne peuvent pas, faute de moyens, se nourrir", a déclaré la sénatrice de l’Orne. Elle a souligné qu’un élu de Courbevoie (Hauts-de-Seine), Arash Derambarsh, a mené une expérience dans sa ville où il a pu distribuer chaque jour plus de 500 euros de nourriture. Pour sa part, Michel Magras (UMP) a rappelé le député Frédéric Lefebvre avait déjà déposé cet amendement à l’Assemblée nationale, mais qu’il n’avait pas été adopté à la demande du gouvernement.
De son côté, le ministre de l’économie Emmanuel Macron a souligné qu’un rapport avait été demandé au député PS Guillaume Garot et qu’il sera remis le 15 avril. "Je vous demanderai donc d’attendre ce rapport", a-t-il dit sans être suivi par les sénateurs. Quelque 1.700 amendements ont été déposés sur l’ensemble du texte dont l’examen va durer jusqu’au 18 avril. Il fera l’objet d’un vote solennel le 6 mai. Le gouvernement a demandé la procédure accélérée, c’est-à-dire une lecture par chambre.