Nouvelle niche fiscale pour les entreprises : un amortissement accéléré pour les investissements
Comme annoncé hier par Emmanuel Macron, l’amortissement accéléré pour les entreprises, sur les investissements effectués, devraient leur permettre de gagner en trésorerie. A moins, qu’elles n’investissent pas, pour de bonnes raisons...
vendredi 3 avril 2015, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Une nouvelle carotte fiscale exceptionnelle pour les investissements privés
En France, nous avons le record du monde de carottes fiscales. Le gouvernement se faisait le chevalier blanc de la lutte contre la défiscalisation tous azimuts, mais il propose les mêmes remèdes aux mêmes maux : une nouvelle carotte fiscale, cette fois-ci pour les entreprises. Plutôt que de s’attaquer au mal, la fiscalité, un nouveau remède est proposé : une possibilité d’amortissement accéléré, au niveau comptable, pour les entreprises qui investissent.
En d’autres termes, les bénéfices de ces entreprises seront réduits à court terme, en amortissement davantage qu’à ce jour. Une alternative aurait été d’abaisser les charges fiscales, mais cela n’aurait pas pu avoir un effet si immédiat. Et puis ironiquement, cela aurait été trop simple... Mais le hic est qu’une entreprise n’investit pas pour avoir une remise fiscale. Il faut avoir un marché en vue, du développement potentiel. Or, les entreprises françaises restent encore frileuses, car la reprise n’a pas encore pointé le bout de son nez en France, et comme les entreprises françaises ne sont que peu exportatrices, la reprise en dehors de l’hexagone ne les concernent que bien peu, hormis les grands groupes, évidemment, qui n’ont pas besoin du soutien de l’Etat de toutes façons.
- Un mécanisme exceptionnel...
Pour pousser les entreprises à investir, le président de le République a donc annoncé un mécanisme fiscal "exceptionnel" de soutien à l’investissement, qui seront suivies mercredi d’un nouveau train de mesures économiques présentées par Manuel Valls. "Toutes les entreprises qui décideront d’accélérer leurs projets, d’aller plus vite pour investir, se verront accorder un dispositif fiscal qui améliorera leur trésorerie et la rentabilité de l’opération", a-t-il déclaré devant les salariés et les dirigeants.
500 millions d’euros = un demi-milliard d’euros, et oui !
Un fonds de 500 millions d’euros pour investir dans le capital des entreprises a également été créé par les assureurs. "Ce fonds qui va représenter 500 millions d’euros, un demi-milliard, va être directement opérationnel dès le mois prochain", a assuré le chef de l’État. Les prêts de développement des entreprises de la Banque publique d’investissement vont par ailleurs être portés à 8 milliards d’euros. En 2014, 1,7 milliards d’euros ont été débloqués dans ce cadre, selon bpifrance, en augmentation de 42% par rapport à 2013.