Aristophil : une association de victimes conteste la vente aux enchères prévue le 20 décembre

Une association de victimes de l’affaire Aristophil, dans laquelle des épargnants affirment avoir été floués par cette société qui leur proposait d’investir dans des manuscrits, conteste la tenue de la vente aux enchères prévue le 20 décembre à Paris, a-t-on appris mercredi de son avocat.

mercredi 29 novembre 2017, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Aristophil : une association de victimes conteste la vente aux enchères prévue le 20 décembre

Selon CParti, qui regroupe 3.300 plaignants, la société deventes aux enchères Aguttes a annoncé la tenue le 20 décembre de cette première vente des biens de la liquidation d’Aristophil sans avoir préalablement l’autorisation du tribunal de grande instance et en violation d’un protocole transactionnel signé en janvier. Ce dernier prévoit notamment une mise en concurrence des maisons d’enchères pour la vente de biens en indivision .

Outre des courriers au président du tribunal de grande instance de Paris, l’avocat de l’association, Matthieu Sellies, a saisi mercredi le Conseildes ventes, l’instance de régulation des enchères, pour "faire annuler ou suspendre la vente".

"La société Aguttes pilote depuis un an l’ensemble des aspects du dossier sous le contrôle des mandataires et de l’administrateur judiciaire, au mieux des intérêts de propriétaires", a répondu à l’AFP le commissaire-priseur Claude Aguttes.

"Une association seule ne peut en aucun cas faire annuler une vente ou retarder les opérations sans que l’ensemble des parties prenantes n’en ait pris la décision, et celle-ci devrait être validée par la justice", a-t-il souligné, se montrant confiant sur la tenue de la vente.

Cette vente à Drouot, la première de 300 prévues sur les six prochaines années, fait suite à la liquidation d’Aristophil, soupçonnée d’être au cœur d’une escroquerie. Son fondateur Gérard Lhéritier a été mis en examen en 2015.

La maison Aguttes est en charge des collecte, tri, garde, assurance et conservation des 130.000 pièces saisies chez Aristophil. Elle est également mandatée pour vendre les biens de la liquidation mais il lui est en revanche impossible, selon Me Sellies, "de vendre les indivisions en-dehors du protocole sans l’accord de tous les signataires".

Or, "M. Aguttes nous a informés qu’il allait faire une vente des biens de la liquidation. Il nous a dit qu’il souhaitait la compléter avec quelques biens indivis, mais il nous a finalement présenté le 7 novembre un projet de venteavec des valorisations de 500.000 euros de liquidation et 15 millions d’indivisions", souligne l’avocat.

"Il a profité de sa position de prestataire de services pour annoncer une vente violant tous les principes du protocole. C’est une vente forcée, il nous a pris en otage. Il a imposécette vente et la demande d’autorisation ne va être faite qu’a posteriori", a-t-il souligné.

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