Gilets jaunes : le patronat demande d’épargner les commerces
Ils se tirent une balle dans le pied : les représentants du patronat reçus jeudi par Edouard Philippe ont averti de l’impact économique du mouvement des gilets jaunes sur l’économie française, en demandant aux manifestants d’épargner les commerces, a fortiori à l’approche de Noël.
jeudi 29 novembre 2018, par FranceTransactions.com (avec AFP)
CORRIGÉ : "Gilets jaunes" : le patronat demande d’épargner les commerces
"Les PME aujourd’hui sont un peu prises en tenaille, d’un côté les petites +boîtes+ sont impactées directement par la hausse des carburants", a souligné Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises , à sa sortie de son entretien avec le Premier ministre à Matignon.
"De l’autre côté, il y a une très forte crainte sur l’impact économique que peut représenter le mouvement des gilets jaunes. On se rapproche des fêtes de Noël et pour certains commerçants, c’est un moment absolument crucial", a-t-il fait valoir.
"Il faut vraiment que ces entreprises puissent travailler, fonctionner normalement. Quand les gilets jaunes s’en prennent aux entreprises, clairement ils se trompent de cible et ils se tirent une balle dans le pied (...) Ca peut être absolument catastrophique, on n’a pas à subir de double peine", a plaidé le représentant patronal.
"Même si les messages sont importants de la part des gilets jaunes, qu’ils ne bloquent pas, la situation économique dans laquelle on est quand même difficile", a pour sa part souligné le président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), Patrick Liébus.
"S’ils continuent à bloquer ce sera extrêmement difficile et il y aura des conséquences sur l’emploi en France", a-t-il averti.
La CPME a notamment alerté sur "la situation quasi insurrectionnelle" à La Réunion et sur le "risque de contagion à d’autresterritoires d’Outremer", en demandant au gouvernement de prendre en compte "la dimension territoriale propre aux territoires ultramarins".
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait dénoncé en début de semaine un "impact sévère" sur l’activité du mouvement des "gilets jaunes" etannoncé des mesures de soutien aux entreprises affectées à quelques semaines de Noël.