Vers un blocage des prix de l’essence ?

Devant le retour de la montée des cours du pétrole, le gouvernement pourrait annoncer un blocage des prix de 3 mois le 28 août prochain. Détails...

mardi 21 août 2012, par Jérémie G.

Un rapport qui pèsera lourd...

Au cours de la campagne présidentielle, le nouveau président de la République, alors candidat, François Hollande avait annoncé qu’un blocage des prix du carburant serait envisageable devant l’envolée des prix du pétrole.

Hasard de la conjoncture, les cours du pétrole s’étaient ensuite largement détendu après l’élection, mais connaissent aujourd’hui un regain qui pourrait bien se traduire par un blocage des prix à la pompe fin août.

Le gouvernement a d’ailleurs commandé un rapport à l’inspection générale des finances sur les prix de l’essence qui sera rendu le 24 août. Le blocage pourrait alors intervenir le 28 août lors d’une réunion entre le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, et les acteurs du raffinage et de la distribution de pétrole.

Le blocage durerait en principe 3 mois, pour enrayer la montée des cours qui semble inexorable ces derniers jours, en raison de rumeurs d’une attaque militaire d’Israel sur les installations nucléaires iraniennes qui déstabiliserait un peu plus les relations géopolitiques au moyen-orient.

La semaine passée, le gasoil a ainsi pris 2,2 centimes d’euros par litre quand l’essence se renchérissait de 3 centimes d’euros par litre.

Consommateurs vs producteurs

Une décision probable qui divise déjà les différents acteurs du marché en opposant les consommateurs et les producteurs.

En effet, dans un sondage Ifop, paru mi-août, 88 % des personnes sondées se déclaraient favorable au blocage des prix.

A l’inverse, du côté des industriels on s’inquiète de cette éventualité. Pour Jean-Louis Schilansky, président de l’Ufip (Union françaises des industries pétrolières) : "si les cours mondiaux grimpent, la France serait alors déséquilibrée avec son prix fixé", explique-t-il. Il va même plus loin en exprimant la crainte d’un possible défaut d’approvisionnement des marchés français.

De son côté, Serge Papin, président de système U, s’est déclaré favorable à un encadrement des prix mais regarde d’un mauvais oeil un un blocage pur et simple. "Si on bloque les prix, ça veut dire que demain on vend à perte", indique-t-il.

On peut aussi s’interroger sur l’impact d’une telle mesure, puisque tout porte à croire que c’est le gouvernement qui supporterais ce blocage et donc à termes les contribuables.

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