Sur quels placements misent les plus riches ?

Selon le dernier baromètre AFFO/Opinion Way publié en avril 2019, 4e édition de l’association des family officers, gestionnaires de grandes fortunes, les investissements en capitaux dans les sociétés non cotées (private equity) devancent une nouvelle fois l’immobilier physique et les actions cotées. Ces dernières voient leur part d’investissement fortement chuter en 2018. Pour 2019, les choix se modifient sensiblement vers la dette non cotée, de façon surprenante. Même si le private equity reste de loin le thème d’investissement favori.

mardi 30 avril 2019, par FranceTransactions.com

Family Office, késako ?

Un family office est gestionnaire de grande fortune, une organisation destinée à détenir, contrôler et gérer le patrimoine d’une ou de quelques familles. De fait, des familles riches, pour ne pas dire très riches.

Quels ont été les placements privilégiés par les familles riches en 2018 ?

L’AFFO a pour mission de faire connaître et promouvoir le métier de family officer autant que de former et informer ses membres. Depuis 2016, l’association réalise chaque année, en collaboration avec Opinion Way, un baromètre basé sur les réponses fournies à un questionnaire proposé aux family officers (mono et multi) ainsi qu’aux partenaires de l’AFFO.

  1. Private equity en tête : Sans surprise, le private equity est le premier véhicule d’investissement des grandes fortunes. Ainsi, parmi les produits d’investissement les plus représentés dans les classes d’actifs des familles en 2018, le private equity représente 21% (investissement directs 12% et via des fonds 9%), en hausse de 1 point pour les investissement directs et stable via des fonds, par rapport à 2017 ;
  2. L’immobilier physique, en retrait pour les SCPI : suivis de l’immobilier avec 17% (immobilier d’investissement 15% et pierre papier 2%), stable pour l’immobilier d’investissement et en baisse de 1 point pour la pierre papier.
  3. Actions cotées en forte baisse : Viennent ensuite les actions cotées avec 16%, en baisse de 6 points
  4. Assurance-vie stable : L’assurance-vie avec 13 % qui reste stable.
  5. Dette cotée (+2%) et produits de taux avec 7%,
  6. Actifs tangibles : + 3 points pour les actifs tangibles avec 4% (forêts, vignobles, foncier agricole…),
  7. Dette non cotée et la philanthropie augmentent de 1 point.
  8. Les investissements dans l’Art restent stables avec 2%.

Et pour 2019 ? Quels sont les placements choisis ?

Au cours de l’année 2019, 60% des personnes interrogées pensent que la part du private equity en investissement via des fonds devrait augmenter, tout comme celle de la part du private equity en investissements directs, pour 57% des personnes interrogées. La part de l’immobilier d’investissement devrait elle aussi augmenter pour 40% d’entres elles.

La plus forte augmentation (+ 14 points) concerne la dette non cotée, qui pour 34% des personnes interrogées devrait croître en 2019, suivie par l’investissement dans la pierre papier et dans l’Art (respectivement + 8% et + 9%).

A l’inverse, un tiers des personnes interrogées pensent que la part des investissements dans les actions cotées devrait diminuer au cours des 12 prochains mois (33%).

L’impact de l’actualité sur les choix d’investissement des familles

Les événements qui ont eu le plus d’impact sur les choix d’investissement des familles sont la forte valorisation des actifs cotés ou non (pour 51% des personnes interrogées ) ; le bas niveau des taux d’intérêt et la politique des banques centrales (pour 50%) ainsi que l’évolution de l’environnement fiscal en France (pour 42%) et les tensions politiques dans le monde (pour 41%). A noter que les personnes interrogées devaient classer leurs réponses et qu’en première réponse on trouve le bas niveau des taux d’intérêt et la politique des banques centrales (pour 27%) et la forte valorisation des actifs cotés ou non (pour 20%). Viennent ensuite la crainte de remontée des taux d’intérêt (pour 34%), le Brexit (pour 20%), l’arrivée au pouvoir ou la montée des populismes en Europe (pour 19%), l’année fiscale blanche (pour 15%) et le mouvement des gilets jaunes (pour 9%). Même si ce dernier événement est considéré comme moins impactant pour 63% des personnes interrogées, près d’1/3 considère tout de même qu’il impacte la stratégie d’investissement des familles (31%) et évoque le fait que ce mouvement crée un climat d’incertitude quant à l’évolution de la fiscalité en France et peut freiner les signaux favorables émis jusque là par le gouvernement.

Pour la majorité des personnes interrogées (55%), le remplacement de l’ISF par l’IFI n’a pas eu d’impact significatif sur le retour des familles en France. On notera quand même que pour 38% il y a eu un réel impact. Quant à l’entrée en vigueur de la flat tax en janvier 2018, elle a été bien accueillie et perçue favorablement, notamment parce qu’elle apporte clarté et simplification ainsi qu’un impact positif sur les transactions et une meilleure visibilité notamment vis-à-vis des prélèvements sociaux.

Les profils d’investisseurs

Pas de surprise sur les profils des investisseurs, comme les années précédentes le profil équilibré demeure en tête (alliance de la performance et du risque modéré) pour 65% des personnes interrogées (- 1 point). Viennent ensuite le profil prudent (préservation du capital en limitant les risques) pour 16% (+ 2 points) et le profil dynamique pour 11%.

La sensibilisation des familles aux risques

Le risque d’image se place en tête (pour 78%, + 5 points), plus fort chez les mono family offices (92%) que chez les multi family offices et les partenaires (62% et 80%). Viennent ensuite les risques liés à la gouvernance (pour 76%, -1 point, avec la même remarque que pour le risque d’image) et à l’éducation des membres qui la composent (pour 76%, + 2 points), les risques liés à l’ubérisation de l’économie (pour 65%, + 2 points). La plus forte hausse concerne les risques liés à la protection des données : 64%, soit une augmentation de 17 points par rapport à l’an dernier. Cette hausse peut notamment être attribuée à l’entrée en vigueur du RGPD en mai 2018. Les familles semblent également plus sensibles aux risques liés à l’investissement socialement responsable (63%, + 15 points).

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