Héritage : 59% des Français n’ont rien prévu pour optimiser leur succession
L’âge moyen des héritiers serait de 52 ans en France, l’héritage moyen de 67.200 euros. Seulement 41% des Français anticipent le bon déroulement de leur dévolution successorale. L’impact n’est pas neutre, des droits de succession sont en jeu.
vendredi 4 novembre 2022, par Denis Lapalus
Le Baromètre 2022 de l’Épargne en France et en régions, réalisée par l’Ifop à l’initiative d’Altaprofits, a déchiffré le comportement des Français en matière d’héritage et de transmission. Il en ressort que seulement 4 Français sur 10 (41 %) déclarent avoir mis en place un ou plusieurs dispositifs pour organiser leur succession. 59% n’ont donc rien prévu.
Organisation de sa succession : dispositifs choisis par les Français
Sans surprise, les Français préfèrent l’Assurance-Vie comme moyen de transmission d’une partie de leur capital. Il est à noter que l’assurance-vie est par ailleurs hors dévolution successorale. La clause bénéficiaire permettant de transmettre un capital à un bénéficiaire qui n’est pas un héritier.
Dispositifs les plus utilisés par les Français
Top | Dispositifs | Proportions |
---|---|---|
🥇 1 | Assurance-vie | 26 % |
🥈 2 | Testament | 10 % |
🥈 3 | Donation | 8 % |
4 | Contrat de mariage | 6 % |
« L’Assurance Vie est prioritairement appréciée pour anticiper sa succession. Il s’agit d’un outil de transmission du patrimoine que les Français utilisent majoritairement. Simple dans sa mise en œuvre, il répond au plus grand nombre de situations familiales, patrimoniales et fiscales. » Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits.
Dans le détail. Parmi les Français qui ont mis en place un ou plusieurs dispositifs, on constate que les dispositions prises augmentent à partir de 35 ans et plus (44 % pour cette catégorie, avec 29 % en assurance vie, 11 % via un testament, 9 % par une donation, 7 % par un contrat de mariage). Certaines catégories sont surreprésentées : naturellement, les 65 ans et plus (55 % contre 32 % de moins de 35 ans), puis, les hommes (43 % contre 38 % de femmes) ainsi que les habitants des régions Bourgogne-Franche-Comté (50 %), Nouvelle-Aquitaine (47 %) et Pays de la Loire (46 %) contre, à l’opposé, les habitants de Bretagne (25 %).
Allègement des droits de succession
Tout le monde est d’accord ! Un consensus sur l’utilité ou la nécessité d’une réforme sur l’allègement des droits de succession : 9 Français sur 10 (91 %) considèrent que la réforme sur l’allègement des droits de succession est utile ou nécessaire. Ce qui est également le cas en régions.
Une majorité de Français (59 %) considère cette réforme comme nécessaire, 32 % comme utile, contre seulement 9 % inutile. En régions, les habitants du Centre-Val de Loire sont les plus représentés (96 %, + 5 points par rapport à l’ensemble des Français), 67 % estimant la réforme nécessaire, 29 % utile, 4 % inutile (respectivement, + 8, - 3, - 5 points par rapport au plan national). Même si les Bretons sont les moins favorables à cette réforme, le taux d’adhésion reste élevé (86 %, - 5 points par rapport au global), 49 % nécessaire, 37 % utile, 14 % inutile (respectivement, - 10, + 5, + 5 points par rapport à l’ensemble des Français).
L’héritage ne concerne qu’un tiers des Français
- 1 Français sur 3 (34 %) déclare avoir déjà personnellement bénéficié d’un héritage (contre 66 % n’en ayant jamais reçu).
- 19 % d’entre eux ont bénéficié d’un héritage sous forme de patrimoine immobilier (dont 4 % plusieurs héritages et 15 % un seul),
- 18 % d’un héritage sous forme de patrimoine financier du type assurance vie, capitalisation, livrets ou Plan Épargne en Actions (dont 6 % plusieurs héritages et 12 % un seul).
Dans le détail. L’héritage concerne surtout et de manière assez logique les Français âgés de 65 ans et plus (50 %), 32 % sous forme de patrimoine immobilier (dont 7 % plusieurs, 25 % un seul), 24 % sous forme de patrimoine financier (dont 7 % plusieurs, 17 % un seul). En régions, ce sont les habitants de l’Auvergne-Rhône-Alpes qui ont le plus fréquemment hérité (40 %, + 6 points par rapport à l’ensemble des Français), au taux identique de 22 % que ce soit en patrimoine immobilier ou en patrimoine financier. Du côté opposé, les habitants respectivement de Bretagne et du Centre-Val de Loire ont le moins hérité (26 % et 23 %). En Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, les habitants se distinguent en héritage de patrimoine immobilier, au taux le plus haut toutes régions confondues, soit 24 % (+ 5 points par rapport au taux national).
Méthodologie : Le « Baromètre 2022 de l’Épargne en France et en régions » a été réalisé par IFOP du 19 au 27 avril 2022, auprès d’un échantillon de 2 405 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne.