BCE : nouvelle hausse de 25 points de base des taux directeurs, au plus haut depuis 2011
Comme la FED, la BCE confirme la hausse de ses taux directeurs de 25 points de base.
jeudi 27 juillet 2023, par Denis Lapalus
Nouvelle hausse des taux de la BCE
Le Conseil des gouverneurs a décidé d’augmenter le taux de référence de la BCE de 25 points de base. Il atteint ainsi son plus haut niveau depuis mai 2011. Face à une inflation toujours élevée, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle hausse de ses taux. Le Conseil des gouverneurs a en effet décidé ce jeudi de relever son taux de référence de 25 points de base, une hausse équivalente à celle du mois de juin.
Ainsi, la BCE poursuit sa politique de resserrement monétaire dans un contexte d’accalmie de l’inflation tout en ayant conscience de son impact sur la demande de crédits tant des entreprises que des ménages, à son plus bas niveau. Le taux de dépôt atteint ainsi 3,75 % et le taux de refinancement, 4,25 % et le taux de la facilité de prêt marginal 4,50 %.
Taux fixes directeurs de la BCE (au 12 novembre 2024) | Taux |
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Taux de refinancement | 3.40 % |
Taux de dépôt au jour le jour | 3.25 % |
Taux de prêt marginal au jour le jour | 3.65 % |
Les taux de la BCE
Taux directeurs de la BCE : de quels taux parle-t-on ?
Beaucoup confondent encore les taux d’intérêts de marché (Euribor, OAT, Usure, TMO, etc.) aux taux directeurs de la BCE. Il n’existe pas de liens directs entre ces différents taux d’intérêts. Les taux directeurs ne sont pas accessibles aux particuliers et ne les concernent pas. Dire que la hausse des taux directeurs fera forcément grimper les taux des crédits immobiliers est totalement faux, puisque ces derniers dépendant des taux de marchés, et non pas des taux directeurs de la BCE. Toutefois, comme en finance, tout est lié, il est généralement constaté que les banques relèvent les taux pratiqués auprès des particuliers, en fonction des taux de marchés, eux-mêmes corrélés aux taux directeurs des banques centrales.
3 différents types de taux directeurs
- Le taux de refinancement, qui est le plus connu
- Le taux d’escompte
- Le taux de rémunération des dépôts
Le taux de refinancement
Le taux de refinancement (ou « taux de refi ») est le taux auquel les banques empruntent de l’argent auprès de leur banque centrale. Si cette dernière décide d’augmenter le taux de refinancement, elle augmente ainsi le coût d’emprunt des banques commerciales. Conséquence : cette augmentation se répercute sur les taux d’emprunt fixés par les banques commerciales auprès de leurs clients. Les ménages et entreprises sont ainsi dissuadés d’emprunter de l’argent, puisque cela coûte désormais plus cher. L’impact du taux de refinancement sur l’économie : Cette décision d’augmenter le taux de refinancement sert donc à limiter la création monétaire, à l’origine de l’augmentation des prix (inflation). A contrario, pour contrer une baisse de la croissance, la banque centrale doit donc pousser les ménages et entreprises à consommer et à créer de la monnaie, par le biais notamment de l’emprunt bancaire. Elle va donc baisser son taux de refinancement, ce qui va pousser les banques commerciales à baisser leur taux auprès de leurs clients. En résumé, ce taux joue un rôle de stabilisateur monétaire afin de réguler le besoin de financement ou limiter les risques d’inflation de l’économie d’un pays ou d’une zone communautaire rassemblant plusieurs pays comme la zone Euro.
Le taux d’escompte
Le taux d’escompte, aussi appelé taux de prêt marginal, est le taux appliqué par les banques centrales pour prêter de l’argent aux banques commerciales en cas d’urgence. Il est pratiqué lorsqu’une banque a besoin de liquidités à court terme et qu’elle n’arrive pas à emprunter de l’argent sur le marché interbancaire, du fait de difficultés économiques entraînant une défiance de la part des autres banques. Ce taux permet de maintenir le système bancaire en place en cas de crise financière grave, comme ce fut le cas en 2007 avec la crise des subprimes. Il joue le rôle de filet de sécurité pour l’ensemble des acteurs bancaires d’un pays ou d’une zone.
Le taux de rémunération des dépôts
Le taux de rémunération des dépôts, aussi appelé taux de facilité de dépôt, est le taux auquel les banques commerciales sont rémunérées lorsqu’elles déposent des liquidités sur le compte qu’elles détiennent auprès de la banque centrale. La variation de ce taux permet d’influencer l’épargne et la consommation des ménages. En effet, si ce taux est bas, les banques commerciales sont donc incitées à ne pas déposer leurs liquidités, et à prêter davantage à leurs clients. Les ménages et entreprises seront plus enclins à emprunter et donc à consommer, ce qui a pour conséquence de créer de la monnaie et de booster la croissance.