Crédit immobilier : le calme avant la tempête ?
Alors que l’inflation fait son retour, les taux courts se redressent lentement, mais surement. De leur côté les taux longs devraient remonter plus rapidement, mais pour l’instant, rien ne bouge vraiment. Limite inquiétant. Les professionnels constatent une chute des investissements immobiliers en France. Un retournement de marché à venir ? Rien de grave avant l’été 2019 nous dit-on...
vendredi 7 septembre 2018, par Denis Lapalus
Une rentrée bien dépressive. Entre l’annonce de l’inéluctable crise financière liée à l’immobilier en Europe attendue par la BCE, l’alerte d’un probable nouveau cataclysme du système financier émise par Jean-Claude Trichet lié au surendettement des États, il ne manquerait plus que les taux remontent enfin, comme annoncé depuis maintenant plusieurs années. La BCE a annoncé la couleur : la fin de la politique non-conventionnelle (ie, taux négatifs) aura lieu de façon graduelle en 2019. Attendez-vous donc au pire à partir de l’été 2019.
L’investissement locatif en chute libre
Les taux bas et les dispositifs d’aides à l’investissement locatif bénéficient toujours aux emprunteurs, mais jusqu’à quand ? Alors que le Projet de loi de finances approche et que la loi PACTE semble se dessiner, ces dispositifs pourraient à nouveau être remis en question, à l’image du Pinel, alors qu’ils permettent pourtant un soutien non négligeable à l’immobilier. « Ces incertitudes pèsent sur la construction.
Pour preuve, la production de logements neufs est actuellement en berne et l’investissement locatif commence déjà à fortement reculer », explique Philippe Taboret, président de CAFPI, courtier en crédits immobiliers. Lors du lancement du dispositif pinel, les investisseurs représentaient 14% de la clientèle Cafpi. Aujourd’hui, ils ne représentent plus que 7% des dossiers traités. « Il faut profiter du dispositif Pinel aujourd’hui sous sa forme initiale et avant qu’il ne soit modifié », ajoute Philippe Taboret.
Eaux calmes avant la tempête ?
La situation actuelle laisse à penser que, jusqu’à la fin de l’année, la conjoncture sera encore favorable aux emprunteurs. « Une grande incertitude entoure cependant 2019 et attendre une éventuelle baisse des prix semble être un pari risqué », indique Philippe Taboret. « Aujourd’hui, les emprunteurs peuvent négocier leur taux de crédit immobilier, mais également leur assurance-emprunteur, autant d’éléments utiles pour profiter de la conjoncture actuelle dans les prochains mois », conclut-il.