PGE (Prêt Garantis par l’Etat) : ça coince pour les remboursements, les restaurateurs n’arrivent pas à régler l’addition
Il reste encore 140 milliards d’euros de PGE à rembourser. Et plus le temps passe, plus la probabilité de défauts de remboursements augmente. Les restaurants sont particulièrement concernés.
dimanche 28 août 2022, par Denis Lapalus
25% des PGE ne seront probablement jamais remboursés
Le montant des prêts garantis par l’État à rembourser s’élève à 140 milliards d’euros. Aujourd’hui, nombre d’entreprises, notamment dans la restauration, ne parviennent pas à payer leurs échéances. Pas moins de 25% ne devraient pas arriver à rembourser leur crédit.
Carton plein pour cette saison estivale
En bord de Seine à Louveciennes (Yvelines), la terrasse d’un restaurant a fait le plein tout l’été, avec 200 couverts par jour. En coulisses, la tension est forte pour le patron et sa trentaine de salariés. "On est vraiment un établissement saisonnier, donc c’est maintenant qu’on fait le chiffre pour la rentrée [et] c’est ce qu’il va se passer cet hiver qui nous inquiète un petit peu", confie David Cheleman à FranceInfo. Il doit rembourser 140.000 euros de prêt garanti par l’État, en six ans. Et ce, alors que l’inflation a fait flamber ses coûts.
Allongement des durées de remboursement
"Ça devient très compliqué. On est très inquiets sur la physionomie de notre bilan en fin d’année. On va s’apercevoir que même en gérant bien, on va travailler pour zéro", poursuit le restaurateur. "On demande à ce que l’on passe sur dix ans", fait savoir Frank Delvau, président de l’UMIH d’Île-de-France. Un délai indispensable pour Thomas Vidal, restaurateur à Limoges (Haute-Vienne). Il a ouvert juste avant le confinement, et a dû prendre un prêt garanti par l’État en plus de son emprunt. Pour lui, les mensualités sont aujourd’hui trop lourdes.
PGE : Remboursement sur dix ans
Concrètement, les entreprises en difficulté devront s’adresser à la Médiation du crédit (dispositif de soutien aux entreprises rattaché à la Banque de France) et pourront demander soit un étalement du remboursement du PGE jusqu’à dix ans, au lieu de six ans, soit un décalage de six mois du remboursement, à la fin de l’année au lieu du printemps. "Tout cela a été validé par la Commission européenne, par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, et par la Fédération bancaire française, avec laquelle je signerai un accord en début de semaine prochaine", a précisé Bruno Le Maire.