Retraites : la durée de cotisation ne suffit pas, selon le président du COR
Le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Raphaël Hadas-Lebel, estime que l’allongement de la durée de cotisation ne suffit pas, à lui seul, à assurer l’équilibre du régime...
PARIS, 22 mai 2008 (AFP)
jeudi 22 mai 2008, par AFP
Le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Raphaël Hadas-Lebel, estime que l’allongement de la durée de cotisation "ne suffit pas, à lui seul, à assurer l’équilibre du régime des retraites", dans une interview publiée dans Le Monde daté de vendredi.
Le passage à 41 ansen 2012 et 41,5 ans en 2020 traduit "le principe selon lequel les gains d’espérance de vie qui lui feront atteindre 83 ans en 2012 doivent être équitablement répartis entre l’allongement de la durée de cotisation et celui de la durée de la retraite", déclare le président de cet organisme officiel composé d’experts et de partenaires sociaux.
Mais, ajoute-t-il, cet allongement "ne permettra d’assurer le maintien du niveau des pensions que si les personnes sont en capacité de prolonger leur activité" ce qui implique "des progrès substantiels" de l’emploi des seniors. En outre, "il reste qu’il ne suffit pas à lui seul, à assurer l’équilibre du système des retraites".
Selon les projections du COR, précise-t-il, le système de retraite "devrait pouvoir être équilibré en 2020, dans un contexte de plein emploi (chômage à 4,5%) et de productivité suffisante (+ 1,8% par an) à condition que l’allongement de la durée de cotisation soit complété par des transferts financiers vers la Caisse nationale d’assurance vieillesse, notamment en provenance de l’Unedic".
"Si les perspectives se révélaient moins favorables, il faudrait examiner d’autres transferts de recettes, d’autres solutions", reconnaît-il.
A la demande de FO, le COR a chiffré à 4,1 milliards en 2020 "le manque à gagner" pour la CNAV (assurance vieillesse) et le régime de retraites des fonctionnaires qu’entraînerait le maintien à 40 ans de cotisation.
A la demande du Medef, il a évalué à 6,6 milliards l’économie que représentait un relèvement de 60 à 62 ans en 2016 de l’âge minimal de départ à la retraite, s’ajoutant à l’allongement de la durée de cotisation.