Assurance-vie : les plus mauvais contrats collectent le plus, un paradoxe assumé par les épargnants
Floriane, Nuances 3D, Séquoia, Prédica, Vivaccio, ... C’est à désespérer. Les contrats d’assurance-vie les les plus mauvais du marché, des rendements moribonds, des frais à tous les étages, restent toujours dans le patrimoine des épargnants. Que faut-il faire pour les épargnants cessent de suivre aveuglement les conseils de leurs banquiers ? Même si une grande partie de ces contrats d’un autre âge sont maintenant retirés de la commercialisation, pourquoi les épargnants continuent-ils de verser sur ces produits ? Un mystère.
samedi 23 novembre 2019, par Denis Lapalus
Les contrats d’assurance-vie distribués par les banques sont les plus mauvais du marché. Rien de nouveau. Ce qui est plus surprenant, c’est que rien ne change. Les épargnants ne recherchent pas davantage de meilleurs contrats. Ils se plaignent de rendements décevants, mais n’agissent pas.
Des épargnants mécontents, des placements moribonds
"Il ne se passe pas une seule journée sans qu’une personne ne me confie qu’elle a souscrit un contrat d’assurance-vie, en suivant les conseils de son conseiller bancaire." témoigne ce conseiller en gestion de patrimoine, désabusé. Fort heureusement, un conseiller bancaire n’est plus habilité, depuis 2019, à "distiller" des conseils en assurance-vie sans avoir suivi une formation qualifiante de courtier en assurances. Ces épargnants avouent ne pas y connaître grand chose en matière d’assurance-vie, et comme ils se sentent en confiance avec leur conseiller bancaire, souscrivent sans comparer.
Ce n’est que quelques années plus tard que la prise de conscience s’opère... En constatant que le capital accumulé n’est pas à la hauteur de leur espérance. Et en ne grattant que très peu, les raisons apparaissent : des frais sur versements d’un autre âge, un fonds en euros moribond, et pour les plus insouciants d’entre eux, des investissements sur des unités de compte totalement ubuesques, ne correspondant en rien à leur profil d’investisseur. Des défauts de conseils à tous les étages.
Les plus mauvais contrats d’assurance-vie affichent les plus gros encours
Sans surprise, d’après le classement des plus gros collecteurs de l’Argus de l’Assurance, Crédit Agricole est le plus gros collecteur en cotisations directes avec 18 milliards d’euros. Mais en termes d’encours global, il est devancé par CNP assurances (Banque Postale et Caisse d’Epargne, 242 milliards contre 229 milliards d’euros). Ces deux groupes devancent BNP Paribas et Société Générale. En termes de collecte nette, c’est BPCE vie qui a collecté le plus en 2018 (5 milliards d’euros). L’assurance-vie en ligne, la plus compétitive ne représente que 4% du marché de l’assurance-vie. Un comble. Alors que faire ?
Des contrats moribonds pourtant identifiés sans détour
Même le magazine Mieux Vivre Votre Argent, avec lequel nous sommes pourtant souvent en désaccord concernant les avis sur les placements financiers, confirment, pour une fois, que les contrats d’assurance-vie les plus souscrits sont les plus mauvais du marché. Ainsi, cet extrait de classement sur 128 contrats d’assurance-vie passés au crible. Accrochez-vous.
Contrats assurance-vie | Assureur | Classement MVVA (sur 128) |
---|---|---|
Vivaccio | CNP Assurances | 127 |
Plan Epargne Enfant | BPCE Vie | 126 |
Vers l’avenir | Predica | 119 |
Horizeo | BPCE Vie | 117 |
Contrat solidaire | Predica | 116 |
Multiplacements 2 | Cardif | 97 |
Séquoia | Sogécap | 89 |
Courage, fuyez !
Mieux vaut tard que jamais. Un mauvais choix a été effectué lors de la souscription d’un contrat d’assurance-vie, ce n’est pas la fin du monde. L’épargnant a maintenant plusieurs cordes à son arc.
- Prendre date sur un ou plusieurs contrats d’assurance-vie performants et commencer le transfert de son capital, sur plusieurs années si nécessaire, en profitant des abattements annuels sur les produits.
- Le PER ? Pour les contrats de plus de 8 ans, l’épargnant pourra étudier les possibilités de transfert de son contrat d’assurance-vie en un PER individuel, si cela correspond à son objectif d’épargne retraite.
- Étudier les opportunités d’un contrat de capitalisation, si la transmission de capital de ces contrats d’assurance-vie concerne des héritiers, ce premier produit financier sera plus favorable que l’assurance-vie, si’ on s’t prend suffisamment à l’avance.