Rentier : combien faut-il au minimum pour le devenir ?
Vous rêvez de ne plus travailler et devenir rentier ? Quel capital faut-il au minimum pour pouvoir le devenir ?
vendredi 18 août 2023, par FranceTransactions.com, Jérémie G.
Devenir rentier... Un doux rêve ?
Combien faut-il détenir en capital financier productif pour percevoir l’équivalent de 2 SMIC nets par mois, soit 2 852,66 euros mensuels, à vie ? Tout en préservant son capital, sans souci d’inflation ou de chute des marchés boursiers... Si pour certains, être rentier, c’est économiser quelques centaines d’euros par mois en espérant qu’un capital de 100.000 ou 200.000€ sera suffisant pour tenir jusqu’à la fin de leurs jours... Pour nous, être rentier, c’est avoir un capital suffisant qui permet de se protéger lui-même de l’inflation et de la fiscalité, afin de nous servir une rente, à vie.
Devenir rentier : la fiscalité et l’inflation, des ennemis jurés
Devenir rentier, en continuant de tout miser tout sur l’immobilier, comme bon nombre de Français l’effectuent, reste une erreur stratégique. Pour preuve, la fiscalité immobilière, via l’IFI notamment peut réduire à néant la rentabilité escompté d’un portefeuille basé uniquement sur l’immobilier de rapport. Depuis 2022, l’inflation est venue jouer les trouble-faits. Le capital du rentier s’étiole au fil des mois, car les rendements ne permettent pas de compenser cette inflation élevée. L’immobilier ne protégeant en rien de l’inflation (loyers plafonnés, baisse des prix de l’immobilier), cette pseudo valeur refuge va de nouveau décevoir.
La clé pour limiter ses risques et arriver plus sereinement à son objectif de devenir rentier est de ne pas tout miser sur un seul placement. Il ne s’agit pas d’être rentier durant quelques années seulement, mais jusqu’à la fin de ses jours ! Et c’est bien là qu’il faut la jouer fine, la fiscalité changeant régulièrement au fil des mandatures, ne jamais tout miser sur un seul placement. Alors que certains pensent encore qu’être rentier c’est consommer son capital au fil des années, comme le fractionnement de capital constitué via un contrat d’assurance-vie ou un PER, d’autres comprennent qu’être rentier c’est avant tout préserver son capital de l’inflation, et donc l’augmenter chaque année pour ne pas s’appauvrir, et ce, tout en se servant une rente régulière. Un objectif pour le moins très difficile à réussir, voire impossible, en 2023.
Devenir rentier en 2024 : simulations
Rentier : combien me faut-il pour gagner ma vie sans travailler ?
Qui n’a jamais rêvé d’arrêter de travailler pour devenir rentier ? Passer ses journées à se faire dorer la pilule et à boire des mojitos sur le bord d’une piscine est attirant, mais cela a un prix ! Etre rentier : c’est quoi pour vous ? Etre rentier, par définition, c’est vivre de ses rentes, de façon perpétuelle. Le capital est placé, et seul son rendement, permet de percevoir des revenus suffisants pour ne pas avoir à travailler. Il est donc important que le capital soit placé, tout en s’assurant que le capital ne soit jamais impacté à terme, sans quoi, en cas de mauvaise fortune (chute de l’immobilier, chute de la bourse, etc.), il n’y aura plus de rentier...
L’inflation, l’ennemi n°1 du rentier !
Le souci n’est pas tant de trouver des solutions d’investissements procurant un rendement récurrent de 5.50%. Rien d’évident ! Mais le souci est bel et bien l’inflation. Cette inflation annuelle qui vient grignoter le capital chaque année. Elle vient non seulement amoindrir les rendements perçus des produits, mais il convient également de recapitaliser son capital financier productif chaque année, afin de conserver un capital constant. C’est la double peine ! Sans cette précaution, la rente ne sera alors pas perpétuelle...
Rentier et rentier : Modeste rentier, c’est gagner combien par mois ?
Restons modeste. Dans notre imaginaire, un rentier est une personne très riche qui ne sait que faire de son argent. Partons plutôt dans l’idée, que nous devenons rentier. Restez réaliste pour placer votre exigence de revenus : il vous faudra gagner au minimum l’équivalent de 2 SMIC net par mois, soit 2 852,66 nets par mois en 2024. Cela peut ne pas paraître beaucoup, mais vous verrez déjà que pour obtenir ce revenu "modeste", il faut déjà un capital conséquent.
Avec nos petits calculs, en 2023, avec la fiscalité (Flat tax/IFI), et compte-tenu de l’inflation anticipée de 2.5% dans les années à venir (il faut anticiper l’inflation et non pas regarder en arrière, l’inflation publiée par l’INSEE ne concerne que le passé !), il faut avoir un capital de 2.5 millions d’euros, capable de produire un rendement de 5.50% pour atteindre cette objectif de pouvoir se verser 2.385€ net par mois... De façon perpétuelle, en théorie seulement.
Rentier, des impôts à payer à tous les niveaux !
Ainsi les intérêts sont soumis à la flat tax. Pour les fans de l’immobilier, l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) peut leur jouer des tours. Même la pierre-papier étant soumise à l’assiette de l’IFI, il faudra donc au rentier placer avec intelligence afin de ne jamais dépasser le seuil de déclenchement de l’IFI (1.3 million d’euros).
Rentier à partir de 2.500.000 €, mais pas sans risque...
C’est bien gentil tout cela. Mais c’est assez théorique. Comment obtenir un rendement de 5.50% en 2024 ? Tout en misant pas sur les hasards boursiers ? Plusieurs pistes existent, mais elles n’excluent pas une prise de risque minimale.
- Limiter son patrimoine immobilier sous le seuil de déclenchement de l’IFI : Compte-tenu du fait que vous ne devez pas excéder 1.3 millions d’euros en capital immobilier, vous pourriez, en prenant un risque modéré, placer une partie du capital financier productif, de l’ordre de 1 million d’euros sur des SCPI. Les meilleures SCPI du marché ont versé, mensuellement, plus de 7% brut de rendement (à l’instar des SCPI CORUM XL et CORUM ORIGIN). Evidemment, il convient de ne pas détenir en direct ces SCPI, mais de les détenir via un contrat d’assurance-vie afin de gommer les risques de non liquidité des parts. Ces SCPI peuvent être détenues exactement dans les mêmes conditions qu’en direct, sans frais supplémentaires, ni dividendes amoindris. Ces rendements passés ne préjugent en rien de ceux à venir. Toujours est-il qu’un rendement supérieur à 6% sur les SCPI n’est pas du domaine du rêve.
- Fonds profilés équilibrés en assurance-vie : Une autre partie de votre capital pourra être placé sur un fonds profilé, équilibré ou dynamique) dont les rendements nets avoisinent en moyenne les 3%. En jouant avec les contrats d’assurance-vie, et en maximisant l’abattement sur les produits, vous pourrez réduire de façon significative votre fiscalité.
- Fonds euros performants, pour sécuriser le capital à terme, et servir de poche de trésorerie. Évidemment le solde sera placé sur un ou plusieurs fonds euros performants (cf liste des meilleurs fonds euros), afin de sécuriser le capital à terme, sur un horizon de placement très lointain, puisque votre objectif est d’être rentier à vie.