Réforme des retraites : départ à taux plein à 64 ans, décote de 5% par an, valeur du point de 0.55€
Les personnes nées à partir de 1963 sont concernées par cette nouvelle réforme des retraites. Comme d’habitude, avant de faire voter la loi, un rapport a été remis au gouvernement. Ainsi, le rapport de Jean-Claude Delevoye remis au Premier Ministre la semaine passée, vise à partir de 2025, le remplacement des 42 régimes de retraite existants par un régime unique qui s’appliquerait aussi bien aux fonctionnaires qu’aux salariés du privé. Le gouvernement ne souhaite pas modifier l’âge légal de la retraite fixé à 62 ans, mais instaure un âge pivot à 64 ans, nécessaire pour bénéficier de sa pension à taux plein.
lundi 22 juillet 2019, par Denis Lapalus
La nouvelle réforme des retraites était une promesse du candidat Macron lors des élections présidentielles. Cette réforme vise à uniformiser les 42 systèmes de retraite existants, avec une valeur de point universelle. Afin de respecter l’équilibre budgétaire du système par répartition, cette réforme modifie également l’âge de départ à la retraite à taux plein. Si l’âge légal de 62 ans ne change pas, l’âge de départ à taux plein passerait à 64 ans.
Qui est concerné par cette énième réforme des retraites ?
Tous les Français, quel que soient leurs statuts (salariés du privé, du public, fonctionnaires et indépendants), nés à partir de l’année 1963.
Retraites à taux plein à 64 ans seulement
Le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a proposé que le futur « système universel » comprenne un « âge d’équilibre » assorti d’un système de décote/surcote, de 64 ans pour la génération née en 1963, dans son rapport rendu public jeudi dernier.
62 ans reste l’âge minimal de départ à la retraite. Le taux plein serait atteint par le salarié à 64 ans avec un système de décôte/surcôte. Ainsi, le montant de la retraite baisserait ou augmenterait selon le départ du salarié avant ou après ses 64 ans. Concrètement, en cas de départ à 62 ans, un salarié au smic, percevrait 900 euros net de retraite par mois, 1 065 euros pour un départ à 64 ans et 1 459 euros pour un départ à 66 ans.
Un système de calcul généralisé
Le rapport vise, à partir de 2025, le remplacement des 42 régimes de retraite existants par un régime unique qui s’appliquerait aussi bien aux fonctionnaires qu’aux salariés du privé. Chaque actif, qu’il travaille dans le secteur privé ou public, se verrait attribuer un nombre de points correspondant au montant de ses cotisations retraites. Dix euros cotisés donneraient droit à 1 point. La valeur du point serait fixée à 0,55 euro brut de retraite par an à taux plein.
Un taux unique de cotisation retraite de 28,12% serait partagé entre l’employeur (60%) et le salarié (40%). La valeur du point serait garantie et invariable dans le temps.
Minimum retraite
Le minimum retraite serait revalorisé pour l’ensemble des retraités à 85% du smic net (contre 81% actuellement). Les périodes de chômage, de maternité, d’invalidité ou de maladie donneraient droit à des « points de solidarité » équivalents à des points de retraite classiques.
Majoration de 5% par enfant, attribué à la mère
Pour les salariés ayant des enfants, une majoration de 5% des points serait appliquée par enfant, sans plafonnement du nombre d’enfants. Ces points pourraient être répartis entre les parents mais seraient par défaut attribués à la mère.
Pensions de réversion
Concernant les pensions de réversion, elles s’élèveraient à 70% du montant des retraites perçues par le couple, pour le conjoint survivant.
Mise en place
Ce système devrait être mis en place de façon progressive, à partir de 2025 et se généraliser à tous les salariés à l’horizon 2040. Les premiers salariés concernés seraient les personnes nées en 1963. Le calendrier de cette réforme des retraites est établi ainsi : après la présentation de ce rapport, une concertation avec les partenaires sociaux doit s’ouvrir. À l’issue, un projet finalisé doit être présenté en conseil des ministres avant un examen au Parlement.