Comment les assureurs augmentent-ils leur chiffre d’affaires ?
Les épargnants pensent verser seulement des frais de versement ou de gestion pour profiter des services d’un assureur, or d’autres techniques permettent aux établissements de vivre aisément en période de crise.
mardi 10 décembre 2013, par Frédéric S.
Les assureurs profitent de la participation aux bénéfices
Alors que les performances des contrats d’Assurance-Vie baissent d’année en année (2,6 % prévu sur les fonds en euros en 2013), les bénéfices des assureurs se portent à merveille avec un résultat net d’environ 4 milliards d’€ en 2012.
D’un côté, les gains des épargnants se replient inexorablement, de l’autre, ceux des assureurs progressent paisiblement. Comment certains établissements arrivent-ils à prospérer en pleine période de crise ?
Outre les frais de versement, de gestion ou d’arbitrage, les sociétés d’assurance trouvent d’autres sources de rémunération, notamment en puisant dans la participation aux bénéfices.
Les assureurs doivent faire participer les assurés aux bénéfices financiers qu’elles réalisent. Le code de l’assurance permet néanmoins aux assureurs de conserver une part du gâteau, soit un maximum de 15% des bénéfices générés sur le fonds en euros. Ainsi, lorsqu’un fonds en euros rapporte 3,9% net, l’assureur peut sans problème s’attribuer 0,58 point de cette performance ne laissant aux épargnants qu’un rendement de 3,32 %.
SCPI et rétrocessions de commission rapportent gros
Sur les unités de compte, cette participation aux bénéfices est moins courante, les assureurs versent généralement la totalité des bénéfices. Une exception cependant pour les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier).
Ces supports en immobilier sont plus abordables dans le cadre d’un contrat d’assurance-vie et bénéficient de la fiscalité attractive du placement. Une aubaine pour les épargnants, mais il faut savoir que les assureurs peuvent ponctionner de 10 à 15% des bénéfices sur ces supports. Une SCPI qui réalise une performance de 5% par an procurera un rendement de 4,25 à 4,50% en moyenne.
Pour arrondir les résultats nets de fin d’année, les assureurs disposent également des rétrocessions de commissions. Lorsqu’un épargnant souscrit un fonds ou un mandat de gestion, l’assureur récupère une partie des frais de gestion facturés par les gérants. Sur des frais de 2%, l’assureur peut ainsi s’approprier une commission de 0,75 à 1 point. Elles peuvent même se fixer jusqu’à 4% si le fonds sélectionné par un épargnant dispose de commissions de surperformance.