Dette italienne : Les assureurs subissent les mêmes risques obligataires que les banques

L’Italie cristalise depuis quelques semaines les craintes de l’ensemble des investisseurs. Si nos banques sont exposées, il ne faudrait pas oublier trop vite également nos assureurs, car eux-aussi détiennent des créances susceptibles d’être décotées. Détails...

vendredi 18 novembre 2011, par Jérémie G.

L’Italie au cœur des inquiétudes

Après la Grèce, c’est au tour de l’Italie d’être dans l’oeil du cyclone et l’accalmie passagère engendrée par la nomination de Mario Monti et la décision de la BCE d’enfin intervenir pour racheter de la dette italienne ne devrait pas durer.

Face à cette situation, la France se retrouve très exposée, car si les banques françaises n’avaient qu’une exposition légère à la dette grecque, la dette italienne est une autre affaire.

En outre, on a trop souvent tendance à pointer du doigt les banques et à laisser de côté les assureurs qui sont eux aussi fortement impliqués dans la crise de la dette qui frappe depuis plusieurs mois la zone euro.

Une "exposition italienne" importante

Ainsi, en valeur de marché au 30 juin 2011, les trois plus gros assureurs français totalisaient prêt de 40 milliards d’euros de dette italienne dans leurs caisses et quasiment 75 milliards de "dettes dangereuses", c’est à dire des créances italiennes, grecques, portugaises, irlandaises et espagnoles.

Avec 17,1 milliards d’obligations italiennes AXA est en tête de ce classement, suivie de prêt par CNP assurances avec 14,86 milliards et Groupama avec 7,23 milliards.

Côté chiffres toujours, les banques françaises ont montrés leur volonté de diminuer leurs engagements puisqu’elles présentent des bilans encourageant fin octobre :

dette italienne en Md d’€ [1]
BNP Paribas 12,2
BPCE 2,6
Crédit Agricole 5,7
Société Générale 1,57
Crédit Mutuel 4,3
Banque Postale 3,1
Total 29,47

Des chiffres presque "rassurants", à l’exception de BNP Paribas qui peine à se défaire de ses créances risquées.

Dans tous les cas, ces chiffres évoquent bien une chose, les banques semblent en meilleure posture que les assureurs français qui détiennent encore beaucoup de titres italiens.

Cependant il est important de rappeler qu’assureurs et banquiers ne sont pas soumis aux mêmes contraintes de liquidités (surtout par rapport à des banques de dépôts) et qu’ils n’ont donc pas la même urgence de "dégraissage" de leurs titres étrangers.

On peut malgré tout s’interroger sur la solidité de nos assureurs si, comme pour la Grèce, une partie de la dette détenue par les établissements privés était tout simplement effacée.

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