Assurance-vie, allocation d’actifs : comment réagissent les robo-advisors face à la baisse de -10% du CAC40 en moins de 3 mois ?
Un mois d’octobre fortement baissier sur les marchés financiers, suivi d’un mois de novembre difficile. Le début de décembre est du même acabit, pour le moment. L’indice CAC40 a perdu près de -10% en 3 mois, entre septembre et novembre. Les allocations d’actifs effectués par robo-advisors, c’est le gage de ne pas mélanger sentiments de marché et réalité des aléas boursiers. Les algorithmes restent froids, sans émotion, pour un rendement optimal des portefeuilles boursiers. Mais ils doivent faire encore leurs preuves, et rien de mieux que d’observer leurs comportement lors des périodes plus délicates, comme celle de ces trois derniers mois.
vendredi 7 décembre 2018, par Denis Lapalus
Quand le CAC 40 dévisse de -3% en une seule journée... Que font les robo-advisors ?
Sale temps pour les allocations d’actifs, en pleine tempête boursière (le CAC 40 a perdu -3.32% le 6 décembre), mieux vaut réagir rapidement. C’est sensé être le point fort des robo-advisors. Sauf que, dans les faits, les allocations d’actifs ne sont pas revues au jour le jour. Le gestionnaire pondère donc les recommandations théoriques des robo-advisors, en fonction, soit de son engagement formulé, par exemple une seule allocation recalculée tous les trimestres, ou de façon ponctuelle, seulement quand la situation semble être pertinente. Autant dire que, dans tous les cas, les allocations ont évolué depuis ces 3 derniers mois.
Réduire son exposition et miser sur la hausse de la volatilité
Des marchés fortement baissiers, c’est une hausse de la volatilité (faculté des prix des actifs à varier). Ainsi, les allocations auront tendance, soit à jouer la baisse des marchés, soit de réduire leurs expositions et de miser sur la hausse de la volatilité. Mais évidemment tout dépend des profils d’investisseurs et de la durée de placement. La pondération joue dans tous les sens. Toujours est-il que ces robo-advisors vont miser via des ETF (trackers), leur produit préféré, question de praticité et de coûts.
Facile quand les marchés sont en tendance de façon durable... Plus délicat quand la volatilité joue des mauvais tours
Afficher des rendements attractifs, quand les marchés financiers effectuent un rallye haussier ou baissier, tout le monde peut le faire. Nul besoin d’un robo-advisor. Il suffit d’investir dans un sens ou dans l’autre et de laisser porter sa position. C’était le cas en 2017 dans le sens haussier. En 2018, la fin d’année boursière est plus compliquée. De fortes baisses, de fortes hausses. Le mois d’octobre a été fortement baissier et le mois de novembre, pour le moins délicat. Décembre ne débute pas mieux, un gap à la hausse, corrigé dès le lendemain par une chute de près de -3%. C’est bien pendant ces périodes troubles que l’on juge de la pertinence, ou pas, d’une allocation d’actifs. Comment résistent les allocations d’actifs effectuées par ces robo-advisors ?
Baisse limitée chez Advize
Première bonne surprise du côté de chez Advize, sur le contrat d’assurance-vie Ma Sentinelle Vie, dont les allocations sont revues tous les trimestres. La baisse subie des portefeuilles est moindre que celle de l’indice de place parisienne. Fort Heureusement. Les performances allant du 28/08/2018 au 23/11/2018 des portefeuilles modèles construits par Active Asset Allocation sont logiquement négatives, mais les pertes latentes restent mesurées. Calculs effectués, nets des frais du contrat et des unités de compte, avant impôts et prélèvements sociaux. Ainsi, le profil le plus exposé aux risques financiers, le profil audacieux, ne baisse que de -3.44%. Point important : le changement d’allocation effectué ne coûte rien à l’épargnant.
** Performances de l’indice CAC 40 dividendes réinvestis du 28/08/2018 au 23/11/2018. Source : Active Asset Allocation
Yomoni, une baisse plus marquée que l’indice de référence
Dans son courrier adressé à ses clients épargnants, dont les détenteurs du contrat d’assurance-vie Yomoni Vie, Yomoni revient sur les raisons de la chute des marchés boursiers. Le courtier précise que dans ce contexte, "son scénario central d’une économie américaine qui est à son pic d’activité, avec un risque de ralentissement de l’économie mondiale à six mois (25% de probabilités), qui pourrait venir de la fin du cycle américain, mais aussi d’un ralentissement en Chine."
Le profil 10 est celui qui est le plus exposé aux risques financiers. La baisse reste mesurée à -5.47% sur le trimestre passé. Si cette performance négative est moindre que celle que l’indice CAC 40 sur la période, elle est supérieure à celle de l’indice de référence publiée par Yomoni, une combinaison de d’indices MSCI World total return (dividendes inclus).
Chez Nalo, la ré-allocation n’a pas attendue, des pertes limitées
Au sein du contrat d’assurance-vie Nalo Patrimoine, pour le profil investi à hauteur de 90% en actions, l’allocation a été recalculée durant la période. Au final, la performance brute ressort à -4.46% (soit -4.81% nette). Le portefeuille ISR de son côté s’en sort mieux avec un rendement de -3,15% brut, -3,50% net.
- Une allocation différente selon l’horizon de placement
L’une des forces d’un robo-advisor comme Nalo est de calibrer la prise de risque fonction de l’horizon d’investissement des projets des clients. Ainsi, confirme Hugo Bompart, directeur scientifique et fondateur de Nalo, "Les projets à court terme ou ceux avaient prévu de retirer leur argent ces derniers temps n’ont quasiment pas subi de perte. A contrario, les projets à long terme ont subi les baisses indiquées mais une partie a déjà été récupérée suite au redressement qui a suivi la période. Par ailleurs ces projets étant prévus pour le long terme, la volatilité court terme n’est pas une préoccupation.".