Le groupe Aéma (MACIF & Aésio) a emprunté 1,75 milliard d’euros pour financer l’acquisition d’Aviva France

La mutuelle s’est lourdement endettée, à hauteur de 1,75 milliard, afin de financer le rachat de l’assureur AVIVA France, estimé à 3,2 milliards d’euros. La MACIF assure toutefois que son ration de solvabilité repassera au-dessus des 200% à partir de 2023, si tout va bien.

mardi 22 juin 2021, par Denis Lapalus

La MACIF avait affiché clairement ses ambitions de devenir le premier groupe mutualiste de France. Avec la création du groupe Aéma, rassemblant Aésio et la MACIF, il reste encore à se hisser à la plus haute marche des groupes mutualistes en France, le groupe VYV (Harmonie Mutuelle, MGEFI, MGEN, etc.) ainsi que Covéa (MAAF, MMA et GMF) entendent bien ne pas se laisser dépasser. Grossier via la croissance externe, via l’acquisition de l’assureur Aviva France, fait entrer un assureur dans ce groupe mutualiste.

Acquisition d’Aviva France

Pour les épargnants, l’acquisition d’Aviva France par la MACIF pose de nombreuses questions, notamment pour leurs contrats d’assurance-vie AFER ou encore Évolution Vie. Alors que les bénéfices nets de la mutuelle ont fondu en 2020 de 32% en 2020, année marquée par la pandémie de Covid-19, le rapprochement avec Aésio, pour former le groupe Aéma a permis de faire repasser son ratio de solvabilité au-dessus des 200%.

Un ratio de solvabilité mis sous pression

Le ratio de solvabilité est un indicateur clé pour les assureurs, et d’autant plus suivi pour les mutuelles. Le Groupe Aéma a cherché à rassurer en publiant les ratios de solvabilité relatifs à fin mars 2021. Ainsi, avant acquisition d’Aviva France et sans mesure transitoire, et après prise en compte du grandfathering sur les dettes subordonnées existantes, les ratios étaient les suivants :

  • MACIF affichait un ratio Solvabilité II de 288% avant acquisition d’Aviva France ;
  • Aéma Groupe affichait un ratio Solvabilité II de 215% avant acquisition d’Aviva France.

Avec le financement du rachat d’Aviva France, estimé à 3,2 milliards d’euros, la mutuelle a souscrit une dette de 1,75 milliards d’euros. Son ratio de solvabilité ne serait plus que 165% après cette opération.

Cet emprunt de 1,75 milliards d’euros à 3 étages

Le groupe a emprunté sur les marchés financiers 400 millions d’euros de dette perpétuelle, qui pourra être rachetée au bout de 8 ans, avec un rendement de 3,5%. La deuxième tranche de 850 millions d’euros, d’une maturité de 31 ans pourra être rachetée au bout de 11 ans. Elle a été placée avec une marge de 205 points de base (pb) au-dessus des swaps. La troisième tranche est de maturité 6 ans, atteint 500 millions d’euros et offre une marge de 95 pb au-dessus des mid-swaps.

Les titres ont suscité une très forte demande de la part des investisseurs, avec des livres d’ordres respectifs de 4,5 milliards d’euros, 6,5 milliards d’euros et 3 milliards d’euros pour les trois tranches, selon les données de Bloomberg. Crédit Suisse agit en tant que conseil en structuration et coordinateur global, HSBC et Natixis agissent en tant que coordinateurs globaux et BBVA, BNP Paribas, JP Morgan, ING, RBC et Société Générale agissent en qualité de banques chefs de file sur cette transaction.

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