Crise économique : ces grands patrons qui renoncent à une partie de leur salaire sur 2020
Cela ne changera pas les choses, ni pour les sociétés en question, ni pour leurs salariés, mais le symbole est réel et marque leur solidarité. Ils sont plusieurs grands patrons a avoir annoncé leur renoncement à leurs rémunérations variables. Martin Bouygues, le PDG du géant français du BTP et des télécoms, a renoncé à un quart de son salaire de 2020 face à la crise économique du coronavirus.
vendredi 24 avril 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Les superlatifs sont lâchés, à grand renfort sur tous les médias. Crise économique historique, récession, catastrophe humanitaire sans précédent pour l’ONU, bref... Rien ne va plus. Les banques centrales sont à la manœuvre et arrosent toutes leurs économies de liquidités. Personne ne sait encore comme tout cela va se termine. En attendant, de plus en plus de grands patrons annoncent des gestes symboliques, entre renoncement à leurs rémunérations variables et baisse temporaire de leurs salaires. Si cela ne change rien financièrement à la vie de leurs sociétés, ce geste symbolique montre leur empathie envers leurs salariés.
Martin Bouygues renonce à un quart de sa rémunération
"Nous avons décidé avec mon frère, Olivier Bouygues, d’abandonner le quart de notre rémunération fixe et variable pour l’année 2020", a déclaré Martin Bouygues lors de l’assemblée générale du groupe. Celle-ci se tenait à huis clos à la suite des mesures de strict confinement imposées par les autorités pour éviter la propagation du coronavirus. En raison des éléments variables, la rémunération précise du PDG pour 2020 n’est pas encore connue. A titre de comparaison, elle s’est élevée à 2.517.080 euros et celle de son frère, directeur général délégué du groupe, à 1.483.863 euros pour 2019. Les actionnaires ont approuvé ces rémunérations à un peu plus de 80% pour chacune.
D’autres annonces au sein du CAC40
Au sein du CAC 40, les dirigeants du groupe de luxe LVMH ont déjà pris une décision semblable, dont son PDG Bernard Arnault. Ils ont renoncé à leurs salaires pour avril et mai 2020 ainsi qu’à toutes leurs rémunérations valables de l’année.
Chute de l’activité et suppression du versement de dividendes
En ce qui concerne l’activité de Bouygues, le directeur général délégué Olivier Roussat a confirmé lors de l’AG que les chantiers étaient très affectés par la crise même s’ils reprenaient "très progressivement" en France depuis la mi-avril. "Dans les activités de construction, l’impact sur le chiffre d’affaires du premier trimestre correspondra au quasi arrêt de l’activité en France sur les 15 derniers jours du mois de mars", a détaillé M. Roussat. "Sur le mois d’avril, il sera très largement affecté en France et dans une moindre mesure à l’international", a-t-il poursuivi. Le groupe, qui ne donne pour l’heure pas de prévisions globales pour l’année en cours, n’attend en revanche pas de conséquences significatives dans son autre grande branche, les télécoms. Du fait de la crise sanitaire, il renonce au versement d’un dividende au titre de l’exercice 2019, un conseil d’administration devant "réévaluer la situation" et reconsidérer cette opportunité au mois d’août.