Crédits immobiliers : des taux toujours aussi bas, mais la proportion de dossiers refusés grimpe en flèche

Le taux d’intérêt moyen des crédits immobiliers est resté stable en janvier en France, mais les durées d’emprunt ont nettement reculé. Les alertes ont porté leurs fruits. Les banques cessent de prêter sur des durées supérieures à 25 ans. La proportion de dossiers de prêt refusés grimpe donc logiquement en flèche, en passant de 10% en moyenne à plus de 25% actuellement.

mercredi 5 février 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Crédits immobiliers : les taux restent très bas en ce début d’année

A 1,13% en moyenne, les taux descrédits immobiliers accordés par le secteur concurrentiel ont entamé l’année au même niveau que décembre 2019, détaille dans un communiqué l’observatoire Crédit Logement/CSA. Le premier organisme regroupe les principales banques françaises, le second est un institut d’études de marché. A ce niveau, ils restent extrêmement bas, répercutant la politique monétaire historiquement favorable au crédit que mène la Banque centrale européenne . L’an dernier, les taux ont enfoncé plusieurs planchers historiques, le record à battre restant 1,12% en novembre.

Taux fixes moyens de marché des crédits immobiliers (TAEG) - Données actualisées au 02/03/2024
Durées de crédit Taux élevés (15% apport) Taux moyens (30% apport) Taux faibles (50% apport)
7 ans 4,24 % 3,95 % 3,15 %
10 ans 4,43 % 4,05 % 3,45 %
15 ans 4,94 % 4,25 % 3,90 %
20 ans 5,24 % 4,40 % 4,10 %
25 ans 5,94 % 4,55 % 4,25 %
(*) Mise à jour effectuée le 02/03/2024 . Taux assurance incluse d'un taux moyen d'assurance emprunteur de 0.45%. Taux moyens de marché (avec 30% d'apport), calculés sur les relevés des courtiers en crédits immobiliers. Données indicatives uniquement.

La machine des crédits immobiliers tourne à plein régime

La bulle immobilière actuelle est alimentée par l’augmentation du pouvoir d’achat immobilier des Français. Les conditions de crédits très favorables permettant d’emprunter plus. En 2019, les montants totaux empruntés par les Français pour acheter un logement ont, là aussi, battu un record à 1.017 milliards d’euros d’encours, selon la Banque de France.

Pouvoir d’achat immobilier / février 2020 © MeilleursAgents

Un coût relatif du crédit jamais aussi élevé, pour des biens trop chers

Cet essor commence à préoccuper les autorités qui ont demandé l’an dernier aux banques d’éviter de prêter sur des durées dépassant 25 ans, même si ces recommandations restent pour l’heure incitatives. Le coût relatif record des crédits immobiliers étant devenu un risque important aussi bien pour les banques que pour les emprunteurs.

Réduction drastique de la durée des crédits

De fait, la durée moyenne des crédits immobilier s’est nettement raccourcie en janvier,même si elle reste proche de niveaux historiquement longs. Elle s’est établie à 227 mois -un peu moins de 19 ans-, contre 232 en décembre.

"La diminution constatée en janvier 2020 est rapide (et) elle est inhabituelle à cette période de l’année où la plupart du temps les durées s’allongent", a souligné l’observatoire dans un communiqué. "Elle s’inscrit donc dans les évolutions de l’offre associées à la mise en œuvre des recommandations."

Un début du mois de février compliqué pour les emprunteurs

Nouvelle hausse des barèmes des meilleurs taux affichés par les banques pour février, avec 0,46% sur 10 ans, 0,66% sur 15 ans, 0,83% sur 20 ans et 1,04% sur 25 ans. « Les recommandations de la Banque de France suite au rapport du HCSF et la pression mise sur les banques françaises avec l’arrivée prochaine de Bale, entrainent une hausse des taux sur toutes les durées et sur tous les profils » analyse Philippe Taboret du courtier en crédits immobiliers CAFPI. Avec une exigence accrue des banques, qui demandent plus d’apport, une durée d’emprunt plafonnée à 25 ans, de prendre leur assurance emprunteur et avec des frais de dossier en hausses, il devient de plus en plus difficile et coûteux de se faire financer, « si l’on ajoute à cela le couperet du taux d’usure, le nombre de refus de financement a plus que doublé en quelques mois passant de 10 à 25% des dossiers présentés » ajoute-t-il.

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