Crise immobilière : le prix du foncier plonge de plus de 80% ! Les ventes immobilières s’effondrent... Dans le métavers
Désolé. Non, ce n’est pas la vraie vie. Juste dans le métavers, en revanche, ce qui est bien réel c’est la fin (temporaire ?) de la spéculation sur le prix des terrains et autres emplacements, effet collatéral de la dernière chute des valeurs cryptos.
mercredi 10 août 2022, par Denis Lapalus
Même pas un retour à la réalité
Les prix du foncier s’est effondré de 80% dans le métavers, d’après les spécialistes du secteur. Une actualité qui montre bien que le métavers est bien un monde à part, pas une projection de notre monde dans le virtuel. Jamais les prix du foncier ne pourraient s’écrouler de 80% de leur valeur. Dans ces univers virtuels, avec la chute des cryptos, les spéculateurs se seraient plutôt occupés de leur portefeuille réel que des mondes virtuels. Ce n’est pas un retour à la réalité pour ce marché, puisque justement, rien n’est réel, hormis les sommes échangées. Au fait, dans le métavers, il n’existe que de l’immobilier neuf ? Non, évidemment pas.
Métavers à l’envers
Les mondes parallèles, c’est un sujet d’inspiration important pour les séries. Mais dans le métavers, c’est du sérieux, du pur business. Ainsi, selon Chainalysis, la bulle spéculative immobilière du métavers (résidentiel, bureaux, terrains) a éclaté cette année dans un contexte d’effondrement des cryptomonnaies et des NFT (jetons non fongibles). Entre septembre 2019 et mars 2022, sommet de la bulle du métavers, les prix de l’immobilier virtuel avaient bondi de 879 %, soit 23 fois plus que l’immobilier traditionnel (+39 % ).
Les détenteurs d’immobilier du métavers revendent vite leurs terrains, au bout de quelques semaines (5 à 6 mois sur The Sandbox et Aether City) dans l’espoir de plus-value à court terme. « La plupart des marchés à l’exception d’OVR Land, montrent des signes d’activités spéculatives », selon Chainalysis. Comme quoi, il faut être un expert pour savoir qu’il s’agit de spéculation.
Les mondes virtuels ont été rattrapés par la "réalité" du monde virtuel dont la valeur reste à définir. La spéculation à court terme a longtemps très bien fonctionné avec un pic de rentabilité en novembre. Sur deux ans (2020-2021), l’achat et la revente rapide d’un terrain (moins de trente jours après son acquisition) sur The Sandbox avaient généré des profits 98 % du temps selon la société Messari. Cette année cette technique a encore fonctionné 88 % du temps. Des traders spécialisés parviennent encore à gagner de l’argent dans un environnement bien plus risqué. 21.700 propriétaires sont recensés sur Sandbox et 7.500 sur Decentraland, selon les donnés de NFT-Stats rapporte ainsi Les Echos dans un article détaillé sur ce sujet.
Spéculateurs douchés
Mais les prix des terrains libellés en cryptos ont aussi chuté. Le prix de la parcelle la moins chère sur Decentraland a reculé de 3,5 ethers à 1,90 ether cette année, soit une chute de moitié. Le marché de l’immobilier s’est effondré du fait de valorisations excessives, qui ont dissuadé les acheteurs. Le déséquilibre entre une offre limitée et une demande élevée avait profité aux cours en 2021. Mais le nombre de spéculateurs et de traders sur l’immobilier virtuel a fortement reculé. Ils étaient près de 9.000 sur The Sandbox en avril dernier, contre seulement 600 cet été.
Des grandeurs financières... Effrayantes
La société Technavio prédit de son côté que le marché de l’immobilier du métavers atteindra une taille de 5,4 milliards de dollars en 2026. Certains prédisaient aussi que le Bitcoin devait atteindre les 100.000$... Ces prévisions n’engagent que ceux qui les font. La valeur des terrains dépend de leur rareté et de leur emplacement mais ces liens sont moins forts que dans l’immobilier « classique », note la société visiblement avisée pour effectuer de telles conclusions (sic). Des fluctuations trop fortes et irrationnelles « des prix de l’immobilier du métavers pourraient affecter négativement la croissance du marché ». Cette remarque frise la divination. Les terrains ont des sols plus ou moins riches en ressources naturelles (métal, pierre, bois…), qui font une partie de leur valeur. Ils sont négociés en ApeCoin, la cryptomonnaie créée pour Otherside. Sa capitalisation avait atteint 7 milliards de dollars en avril. Elle vaut 2,2 milliards aujourd’hui ce qui est, pour un être rationnel, déjà énorme !