Immobilier (achat/vente) : les visites peuvent reprendre à partir du 11 mai, mais qui en a vraiment envie ?
Les agences immobilières peuvent rouvrir à partir du lundi 11 mai, et les visites vont pouvoir reprendre. Les professionnels restent largement secptiques sur une reprise du marché, les particuliers n’ayant aucune envie que des potentiels acheteurs défilent chez eux, gestes barrières ou pas. A cela se rajoute les conditions de crédits immobliers qui deviennent de plus en plus tendues, sur fond de crise économique majeure..
dimanche 10 mai 2020, par Denis Lapalus
Pas d’optimisme démesuré auprès des agents immobiliers
Les agences immobilières peuvent rouvrir à partir du lundi 11 mai, et les visites vont pouvoir reprendre. Et pourtant, les agents immobiliers ne sont pas optimistes, malgré les nombreux articles de presse vantant une reprise du marché de l’immobilier, comme si de rien n’était. Le dernier sondage mené par Opinion System, spécialiste des avis clients, auprès de 223 agences immobilières partenaires indique que 53% des agents doutent des capacités du marché à rebondir. Une crainte plus nette chez les agences indépendantes qui sont 61% à craindre pour leurs perspectives de développement et pour le maintien des emplois de leur structure, contre 46% pour les franchisés et affiliés. Pourquoi ?
Les visites sont impératives pour réaliser une transaction
Sans visite, pas de transaction. Les visites virtuelles c’est bien joli pour effectuer une sélection, mais cela ne produit pas le même effet qu’une réelle visite sur les lieux. Et, même avec l’application stricte des gestes barrières, hormis contraintes fortes, peu de vendeurs accepteront de voir défiler chez eux de potentiels acquéreurs. Du moins, tant que cette page de la pandémie n’est pas définitivement tournée.
Les banques s’en mêlent...
Autre point négatif. Les banques. Les conditions de crédits immobiliers restent excellentes, bien que les taux ne cessent de grimper, lentement mais surement. Le point ne porte pas sur les taux, mais sur les garanties. Les banques redoutent de plus en plus les défauts de remboursement. Si la chute du volume des crédits octroyés (-25% sur le mois de mars, avril s’annonce catastrophique) n’est pour le moment essentiellement liée qu’aux restrictions de confinement, le plus difficile arrive pour les nouveaux dossiers. Le prix de l’immobilier étant élevé en ville, et les conditions économiques sont incertaines. Du coup, les banques ne vont accorder un crédit qu’aux dossiers vraiment solides, le coût du risque explose.
Une baisse des prix de l’immobilier... Attendue avec patience
De combien vont baisser les prix de l’immobilier en 2020 ? Les notaires annoncent entre -10 et -15%. La bulle immobilière portant sur les logements étant de l’ordre de 15 à 20% à fin 2019, le marché devrait plonger plus largement. Une chute des prix de l’immobilier jusqu’à -30% serait forte, mais saine, compte-tenu de la bulle immobilière de ces dernières années. Cette bulle est présente dans les grandes villes seulement, évidemment. Le marché de l’immobilier se prépare à une crise majeure, tous les facteurs aggravants étant réunis : absence de réelles corrections sévères des prix depuis 30 ans, bulle immobilière alimentée par des conditions de crédits désormais révolues, crise économique majeure à venir, retour d’une inflation galopante lors de la reprise de l’activité après la crise sanitaire.