Immobilier : baisse des prix dans l’ancien, ça commence... Et cela devrait continuer
La dernière publication du baromètre des prix de l’immobilier LPI-SeLoger est sans appel : baisse de -0.81% des prix sur 3 mois, chute de près de -10% du volume des transactions. La baisse débute et devrait s’amplifier dans les mois à venir. Le retournement de marché tant attendu est-il sur le point d’arriver ? Non, il est encore bien trop tôt pour le confirmer. Mais la tendance est à la baisse.
mardi 23 octobre 2018, par Denis Lapalus
Baisse des prix affichés dans l’ancien
Sur un marché qui ne parvient pas à se ressaisir, la baisse des prix proposés par les vendeurs qui s’observe depuis juillet se poursuit à un rythme soutenu. Depuis le mois dernier, elle est même plus soutenue que celle qui se constate habituellement à cette période de l’année : lorsque les offreurs acceptent de réviser leurs ambitions à la baisse, afin de ne pas risquer de reporter la réalisation de la vente au printemps prochain.
Sur un an, la baisse des prix s’installe (et s’amplifie) dans des villes de 100 000 à 200 000 habitants dont les marchés ne réussissent pas à se ressaisir, en dépit des conditions de crédit qui sont proposées aux candidats à l’achat : comme par exemple, à Amiens, à Brest, au Mans ou à Mulhouse.
Confirmant le ralentissement qui se renforce depuis septembre 2017, la hausse des prix de l’ancien se fait moins vive. Le rythme d’augmentation des prix signés mesuré sur un an était ainsi de 3.8 % en septembre, après avoir culminé à 4.7 % à la fin de l’été dernier. Le ralentissement est maintenant à peu près comparable entre le marché des maisons (+ 3.2 % en septembre, contre + 4.1 % il y a un an) et celui des appartements (+ 4.2 %, contre + 5.1 %).
Nouvel affaiblissement des prix dans le neuf
La hausse des prix des logements neufs ralentit nettement au fil des mois. En septembre, le rythme de progression des prix était ainsi quatre fois moindre qu’il y a un an à la même époque (+ 0.4 %, contre + 1.7 %). Car depuis le début de l’été, la poussée traditionnelle de la demande qui emporte habituellement les prix vers le haut ne s’est pas constatée. La dépression de la demande persiste, sans perspective de redémarrage du marché dans les prochains mois.
Ainsi en septembre, la hausse des prix mesurée sur un an s’est établie à 2.2 % pour l’ensemble du marché, contre + 3.3 % en décembre 2017. C’est encore sur le marché des maisons, où les prix qui avaient cru le plus rapidement par le passé (avec un maximum de 5.6 % en décembre 2017), que le ralentissement est le plus marqué (+ 2.9 % septembre) : cette évolution accompagne la chute de la demande adressée aux constructeurs de maisons individuelles. Le ralentissement des prix n’épargne pas le marché des appartements (+ 2.0 % sur un an en septembre, contre + 2.9 % en décembre 2017).
Baisse des prix durant l’été à Bordeaux et à Lyon
Après le coup de froid sur les prix des appartements anciens constaté au cœur de l’été, les évolutions observées en septembre traduisent un retour vers une situation plus normale. Au cours des 3 derniers mois, dans 50 % des villes de plus de 200 000 habitants les prix ont baissé ou n’ont que très faiblement augmenté. Les prix ont diminué de près de 2 % ou plus dans des villes emblématiques telles Bordeaux, Lyon ou Rennes. Alors que la hausse s’est accélérée à Lille, Marseille et surtout Saint Etienne qui confirme depuis quelques mois la sortie du marché d’une assez longue période de léthargie.