Immobilier / réouverture des agences immobilières : les acheteurs demandent des baisses de prix allant jusqu’à -20%

Sans surprise, la baisse des prix de l’immobilier arrive. Les premières transactions après la fin du confinement l’attestent. Si la chute des prix est relativement modérée de -2.50 à -5% seulement, il s’agit avant tout de transactions qui restaient en attente de signature durant le confinement. Les nouvelles négociations, basées sur de nouvelles visites, sont basées sur des chutes de prix de l’ordre de -15 à -20%.

mardi 26 mai 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Des acheteurs très agressifs sur la baisse du prix, jusqu’à -20% !

Ainsi, deux semaines après la réouverture des agences, les acheteurs ont repris la main, et sont pour le moins agressifs sur les prix. Ils entendent bien profiter de la chute de l’immobilier et n’y vont pas de main morte. Si les prix de l’immobilier sont attendus en baisse jusqu’en 2021, personne ne sait encore vraiment de quelle ampleur sera la chute des prix. Ainsi, chez Daniel Féau, 45 offres ont été formulées depuis le 11 mai pour des biens dont les prix de vente varient entre 365.000 et 4,8 millions d’euros. Des acheteurs demandent des baisses de prix jusqu’à -20%. Mais les vendeurs ne cèdent pas. C’est bien trop tôt. Ainsi, sur les 45 offres, 14 ont été signées sans renégocier le prix d’avant la période de confinement et 9 avec des légères baisses de 2% à 5%.

« Ces deux premières semaines ont confirmé nos impressions : les gens revisitent des biens. Les demandes de renégociation peuvent aller jusqu’à -15% mais elles ne sont pas, pour autant, acceptées par tous les vendeurs. Le rapport de force va sans doute s’équilibrer dans les semaines qui viennent », témoigne Thomas Prud’Homoz, notaire et associé de KL Conseil.

La baisse de prix de l’immobilier devient réalité

Attendue, la baisse des prix de l’immobilier reste encore faible. A -5% de baisse sur les premières transactions immobilières post-confinement, ce n’est rien. Mais attention, ces transactions étaient peu ou prou en bonne voie de signature durant le confinement. Il est encore trop tôt pour juger de la baisse des prix pour les nouvelles transactions, celles issues des visites qui se déroulent actuellement.

Les acheteurs profitent des circonstances pour négocier à la baisse, jusqu’à -20% !

« Certains acheteurs, spécialement à Paris car le marché est en hausse permanente avant le Covid-19, ont essayé de profiter de la crise pour faire une affaire », affirme Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s International France. Certains ont réclamé des rabais pouvant aller jusqu’à...20% (!) quel que soit le profil des biens mis en vente. Des propositions auxquels les vendeurs ont adressé, pour l’instant, une fin de non-recevoir, préférant attendre des offres plus en adéquation avec leur bien. « Les taux d’annulation varient entre 10% et 25% selon les biens et les régions, ce qui est moins que ce qu’on pourrait craindre après une crise mondiale d’une telle proportion », précise Alexander Kraft.

Etrangement, peu ou pas de renégociations, officiellement du moins, chez Laforêt ou Century 21

Un enthousiasme partagé par la plupart des autres réseaux immobiliers. Mais eux ont enregistré peu ou pas de mouvement à la baisse des prix. Pour l’instant. « L’immobilier n’est pas un bien de consommation comme les autres, c’est souvent le projet d’une vie. Pour cette raison, nous n’avons enregistré que très peu de rétractations et de négociations », constate de son côté Yann Jéhanno, président de Laforêt qui « a retrouvé 90% de son niveau d’activité d’avant confinement. Nous devrons attendre le mois de septembre pour confirmer une tendance durable. Cela dépendra beaucoup de l’attitude des banques. »

« Qu’ils aient ou pas des défauts, aucun bien parmi la centaine que nous avons vendue depuis le 11 mai, n’a subi une diminution de prix car ils avaient été mis en vente au bon prix », souligne Laurent Vimont, président de Century 21 qui, pour accélérer les ventes, a inclus dans les mandats un avenant sanitaire. « Nous nous engageons à prendre toutes les mesures sanitaires indispensables pour rassurer acheteurs et vendeurs », précise-t-il.

La revanche des résidences secondaires

L’immobilier parisien devrait subir un revers. Les résidences secondaires pourraient bien revenir en grâce. La peur de la contagion, la promiscuité, et le confirnement ont marqué les esprits. Un regain d’intérêt pour les maisons de campagne est constaté. À tel point que certains envisagent même de faire de leur résidence secondaire leur résidence principale et que des hausses de prix pourraient pointer le bout de leur nez.

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